Le radier Beauvallon en attente de reconstruction

Entre Bras-Panon et Saint-Benoît, à Rivière des Roches, le radier Beauvallon permet une jonction alternative au pont de la RN2. Ce radier avait été construit de manière temporaire, pour dépanner alors que le pont de la RN202 était en travaux. Il devait être détruit depuis plusieurs années car il constitue un obstacle pour l’environnement. Aujourd’hui, les riverains et les usagers de ce radier se confrontent à la démolition de ce dernier, bien que la DEAL annonce une voie de remplacement après sa destruction.

Le radier de Beauvallon avait été construit provisoirement en 1993, lorsque le pont avait été endommagé par des pluies, pour permettre aux habitants des deux quartiers de traverser. Cet equipement, sûrement construit dans l’urgence, ne répond pas aux politiques de « préservations et de restauration de la continuité écologique » depuis 2020 selon l’arrêté préfectoral du 02 mai. Le radier est donc considéré comme illégal depuis cinq ans. Fairouse Attiki, la responsable de l’antenne Est à la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), explique que l’infrastructure actuelle représente un obstacle pour certains poissons de la rivière et perturbe donc l’écosystème. De plus, la continuité écologique serait aussi perturbée par des canaux de « pêche bichique » illégaux installés aux abords du radier. Selon madame Attiki, une voie de remplacement devrait voir le jour à côté du site de la démolition. Ce chantier devrait en partie être pris en charge par la Cirest.

Néanmoins, la population semble défavorable à cette destruction. Jean-Huges Ratenon, élu dans la cinquième circonscription de La Réunion affirme que « c’est inadmissible ». Le radier fait partie du patrimoine selon lui. « Les gens ont l’habitude de s’y promener, c’est un lieu de passage, de rencontres et d’échanges entre les deux quartiers. Des gens utilisent aussi ce radier pour se rendre dans les commerces de proximité, c’est également un lieu de pique-nique. Démolir pour reconstruire, ce n’est pas la meilleure solution. Ça va couter de l’argent et ça va polluer la rivière. Il suffirait d’améliorer le radier pour qu’il soit conforme aux normes ». Il mentionne aussi la symbolique de ce lieu pour la religion malbar, avec la procession annuelle du Cavadee, qui passe et s’arrête sur ce radier tous les ans.

Jérôme, natif du quartier, pêche à la ligne occasionnellement vers ce radier. Selon lui, « ça ne changera rien » : Les berges du radier ne sont pas entretenues et ne permettent plus aux gens de venir y pique-niquer. De plus, « beaucoup des gens qui utilisent ce radier quotidiennement le font pour aller à la boutique d’à côté ». Il qualifie ce passage comme dangereux en temps de crues, « il y a déjà eu des morts ».

Les canaux illégaux de bichiques se font très rares dans ce périmètre selon lui. Jérôme fait également remarquer qu’après des cérémonies, les abords du radier sont sales. Les cérémonies qui y ont lieux laissent derrière elles des vases, des tissus et des fruits dans l’eau, ce qui n’encourage pas les gens à y pique-niquer le week-end.

Etienne Satre

A propos de l'auteur

Etienne Satre

Etudiant en journalisme. Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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