LIBRE EXPRESSION
Dans le tourment de la réforme des retraites, n’oublions pas le 22 mars, la journée mondiale de l’eau. Initiée par l’Organisation des Nations unies, cette journée rappelle le rôle vital de l’eau pour 2,2 milliards de personnes qui n’ont pas accès à une eau salubre.
A La Réunion, chaque année, plus de 220 millions de m3 d’eau sont prélevés dans le milieu naturel, dont 152 millions m3 dans nos rivières et aquifères pour l’alimentation en eau potable. Cette consommation ne cesse d’augmenter en raison du développement de l’activité économique et de la croissance démographique.
L’eau à La Réunion n’est ni abondante, ni qualitative, ni sécurisée
En effet, l’eau peut paraître abondante sur notre île, notamment pendant la saison des pluies. Néanmoins, avec le changement climatique qui frappe le sud-ouest de l’océan Indien, les sécheresses s’installent durablement à La Réunion et la ressource en eau devient plus rare.
Par ailleurs, l’eau réunionnaise, si précieuse, est de mauvaise qualité : 87% des cours d’eau sont dans un mauvais état, en raison des pollutions dues à l’activité humaine (pesticides, engrais de synthèse, résidus pharmaceutiques, plastiques, dépôts sauvages…).
Enfin, ce bien commun est perdu : 40% de pertes sont constatés dans les réseaux sur les 140 millions m3 d’eau distribués chaque année.
Cette situation ne peut plus perdurer à l’heure de la mobilisation contre le changement climatique
A La Voix citoyenne – La Réunion, nous rappelons qu’il est de notre devoir collectif de protéger cette ressource contre la surexploitation et les pollutions. Ces pressions constantes, combinées aux effets du changement climatique, nous demandent une réaction courageuse et des politiques publiques ambitieuses pour garantir à tous un accès décent à l’eau.
Le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) de La Réunion a été validé en 2022 et propose des actions en faveur de la préservation de la ressource eau.
A La voix Citoyenne – La Réunion, nous plaidons une nouvelle fois pour des mesures ambitieuses pouvant compléter le SDAGE :
- Investir sur des stations de potabilisation à l’ozone permettant de nous sortir d’une dépendance à l’importation de chlore ;
- Sur les bassins versants, réduire drastiquement les pollutions et interdire les engrais de synthèse qui polluent nos rivières et masses d’eau. Trop peu de stations à La Réunion sont en capacité de traiter les pesticides de façon spécifique.
- Généraliser les systèmes de récupération d’eau de pluie dans la construction de nouveaux équipements publics fortement consommateurs (stades de foot, piscines…) et dans les parcs de logements sociaux. Cette action doit aussi être encouragée auprès des entreprises.
- Développer et soutenir les actions de prévention et de sensibilisation à la préservation de la ressource dans les quartiers en lien avec les acteurs de l’éducation populaire.
Parske nou tout, nou aim La Reynion !
Nou tout ansamb, nou tien bo, no larg pa !
Nou tout ansamb pou La Réynion du 21ème siècle !
Giovanni Payet
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.