L’école et l’hélico : un chantier à 600 rotations

[HISTOIRES DE MAFATE, ÉPISODE 3 : LA NOUVELLE ÉCOLE EN CHANTIER]

Vidéo : Chantier à Roche Plate

Suite à l’évacuation de l’école de Roche Plate sous la menace d’un éboulement massif depuis novembre 2020, la mairie de Saint-Paul, le Département (480 000€) et l’Etat (960 000€) se sont engagés d’urgence dans la construction de la nouvelle école. Visite de chantier au soleil levant…

A peine le jour se lève que commence à tourner l’hélico au-dessus de la nouvelle école de Roche Plate. Les rotations s’interrompent vers 8h00 pour laisser les marmays étudier tranquillement.

Érick Petit de la Rodière, conducteur de travaux chez Daco Bois, entreprise de Salazie, raconte sa mission :

« La mairie de Saint-Paul a décidé de reconstruire l’école suite au risque d’éboulement. La première phase a concerné la maison de fonction du professeur. C’est cette case qui s’est transformée en salle de classe aujourd’hui. Nous avons démarré le chantier de l’école dans un deuxième temps à partir du 17 janvier.

Nous travaillons d’habitude pour le Sidélec sur les projets d’électrification avec la réalisation de micro-réseaux dans tout le cirque.

On n’a pas le choix pour la livraison des matériaux, soit on le fait à dos d’homme, soit en hélicoptère.

C’est ce qui coûte le plus cher. Il ne faut pas se louper sur l’héliportage car la prestation équivaut pratiquement à la moitié du prix du chantier. Avec la suppression des « drop zones » de Bord à Martin et de Dos d’Ane, c’est plus compliqué. Il ne nous reste plus que le Maïdo, le col des Boeufs et Deux-Bras pour acheminer les matériaux. Pour l’école de Roche Plate, on a programmé 600 rotations de 900 kilos, ça fait 54 tonnes de matériaux.

Le Parc national est très strict sur le traitement des déchets qui sont tous ramenés par paquets héliportés, mais aussi sur le bruit par rapport à l’école et la protection de l’environnement. Le sous-bassement est en béton et toute la construction sera en bois. Ce qui est plus léger et plus facile à transporter que les parpaings.

Nous avons fait des contrats d’insertion pour deux gars de Roche Plate, un de l’îlet à Malheur et un de Grand-Place, il n’y a que moi qui suis de Salazie ».

Reportage : Franck Cellier

A propos de l'auteur

Franck Cellier | Journaliste

Journaliste d’investigation, Franck Cellier a passé trente ans de sa carrière au Quotidien de la Réunion après un court passage au journal Témoignages à ses débuts. Ses reportages l’ont amené dans l’ensemble des îles de l’océan Indien ainsi que dans tous les recoins de La Réunion. Il porte un regard critique et pointu sur la politique et la société réunionnaise. Très attaché à la liberté d’expression et à l’indépendance, il entend défendre avec force ces valeurs au sein d’un média engagé et solidaire, Parallèle Sud.