Depuis plus de quarante ans, Expédit Rivière est passionné par l’élevage, qu’il pratiquait sur son modeste terrain de la Ravine des Cabris, parallèlement à sa profession d’éducateur. Il propose aujourd’hui de partager ses connaissances sur l’élevage du lièvre pays.
Expédit Rivière avait débuté avec quelques chèvres, avant de tenter quelques années plus tard avec succès la reproduction de lièvres pays à la Ravine des Cabris. Mais depuis sa retraite, des problèmes de santé l’empêchent de profiter pleinement de cette passion, qu’il avait approfondie depuis une trentaine d’années.
Il voudrait à présent faire don de son expérience aux éleveurs ou même chasseurs respectueux de l’environnement, afin de réintroduire le lièvre-pays dans son élément naturel.

Cet animal est en effet victime des braconniers qui le tuent en dehors des périodes de chasse, sans respect des limites fixées par la loi, mais aussi des chiens et chats errants, et même des rats. De plus, contrairement aux apparences, le lièvre est un animal très différent de son cousin le lapin. Le croisement des deux espèces est d’ailleurs impossible.
La gestation du lièvre sauvage est en effet nettement plus longue que celle du lapin domestique . Il est donc plus fragile aux agressions extérieures, même si, contrairement au lapin, le nouveau-né est autonome beaucoup plus tôt.
Une espèce rustique
Pour l’élever dans de bonne conditions, il faut aménager son espace de vie sur le sol, et protéger les nouveaux-nés de leur propre père. Les enclos grillagés, de deux mètres sur trois, doivent comporter un seul mâle pour cinq femelles, et il faut prévoir aussi des abris pour la journée, car le lièvre est un animal nocturne.
Mais cet élevage demande une certaine habitude, et il a fallu deux ans d’expérience à Expédit Rivière pour la maîtriser. C’est pourquoi il a réalisé des fiches techniques très détaillées, qu’il souhaite partager bénévolement à tous les éleveurs amateurs ou professionnels qui lui en feront la demande, afin que ce savoir-faire ne tombe pas dans l’oubli.
Selon lui, les risques sanitaires sont insignifiants, sachant que le lièvre-pays, espèce rustique, connait très rarement des problèmes de santé, à part les puces inféodées à cette espèce, donc sans risque de transmission à d’autres animaux.
Il estime donc que l’élevage du lièvre pourrait alors devenir aussi banal que celui des poules ou des cochons. Et sans que les services officiels, vétérinaires, ONF n’y trouvent à redire. Cela permettrait aussi de maintenir une tradition séculaire.
Au niveau culinaire, le goût du lièvre est également plus fort de celui du lapin : c’est une viande rouge, avec un aspect de gibier. On en tire facilement deux kilos à la cuisson, ajoute l’éleveur, en insistant sur le fait que son souhait est avant tout de préserver l’espèce dans son milieu naturel..
Alain Bled
Contribution bénévole
Pour tous renseignements : Expédit Rivière 0692 72 68 02

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