[Livre à domicile] Comment ça marche ? Comme « DAB  » !

CHRONIQUE

Le DAB+, « Digital Audio Broadcasting », va peut-être changer votre façon d’écouter la radio, un peu comme la TNT, qui  avait  profondément modifié la télévision. Pour éviter un anglicisme de plus, on pourrait parler de RNT, soit Radio Numérique Terrestre. Si vous ne comprenez pas mieux, voici quelques éclaircissements.

Des fréquences plus nombreuses

A la Réunion, un grand nombre de radios associatives bénéficient de ce progrès depuis le mois de mars. C’est la F.A.R.(Fédération des radios associatives de la Réunion) qui a aidé ses membres à organiser ce regroupement. 

Le DAB+ permet une meilleure qualité sonore, et les stations qui n’émettaient que dans un périmètre restreint peuvent maintenant être écoutées dans l’ensemble de l’île. Notons que pour certaines d’entre elles, c’était déjà possible sur leur site internet, permettant le direct comme les rediffusions 24h sur 24 dans le monde entier. Mais le public qui n’a pas l’habitude d’écouter la radio sur son portable pourra désormais capter ces petites stations dans sa voiture, ou chez lui, sur son poste de radio… si son matériel n’est pas trop ancien !

En effet, le DAB permet d’enregistrer les fréquences que l’on souhaite,sur l’ écran LCD du poste ou de la voiture.

Si vous avez un vieux transistor à cassettes et un auto-radio CD vintage, rassurez-vous, la FM n’est pas encore obsolète. Mais fin 2026, L’ARCOM (ex-CSA) prévoit de remplacer définitivement l’analogique (la F.M),   par le numérique (DAB+)

Donc, prévoyez de casser votre tirelire avant 2027 si vous voulez écouter encore la radio  en toutes circonstances. Selon la Haute autorité de l’Audiovisuel, cette mesure permettra d’apporter une meilleure qualité d’écoute et une plus grande diversité de programmes, pour tous les citoyens et gratuitement.

Une autre raison, moins mise en avant : la fonction enregistrement (sur clé USB par exemple) est absente des appareils récents,.dans le but de protéger les droits des auteurs-compositeurs. Le bon vieux temps où les chaines Hi-fi et transistors permettaient de copier les musiques est d’ailleurs déjà révolu. Reste que les téléchargements plus ou moins illégaux  pourront probablement détourner la loi encore longtemps sur You Tube et autres plateformes.

Eviter la saturation des émetteurs

Autre avantage, plus technique : les fréquences FM sont à présent souvent saturées, et le nouveau système permet d’élargir considérablement les possibilités de nouvelles stations, qui vont émettre sur une même fréquence, le signal étant ensuite divisé par le récepteur DAB selon le choix de l’auditeur.

Le DAB+ peut sembler une révolution moins spectaculaire que la TNT, dans la mesure où l’on a déjà deux autres moyens de capter de nombreuses fréquences : la FM, et les sites de radios. Mais pour les stations modestes et limitées dans l’espace, c’est un moyen d’acquérir un nombre d’auditeurs plus important, et un argument aussi pour leurs annonceurs.

Apport culturel des radios associatives

Au niveau des programmes, les radios associatives offrent un apport culturel souvent plus important que les grosses machines commerciales. D’ailleurs, pour obtenir des subventions de l’Etat, elles ont l’obligation d’inviter le plus souvent possible des associations, des artistes, des éducateurs, et de ne pas être de simples juke-box pour les tubes du moment. Les émissions littéraires, en particulier, y sont beaucoup plus nombreuses et d’une durée supérieure à celles des grandes chaines obsédées par le chronomètre, l’audimat et la rentabilité.

On pense à Capital FM ou Classique FM à St-Denis, Radio Sud Plus au Tampon, Arc en Ciel, Pikan, et même les radios de lycées, de quartier . Donner plus de moyens à ces petites fréquences souvent méconnues constitue donc un progrès pour la diffusion de la culture locale, avec plus de possibilités d’expression pour les artistes et auteurs de l’île.

                                                                                          Alain Bled

A propos de l'auteur

Alain Bled | Reporter citoyen

Homme de culture, homme de presse, homme de radio... et écrivain. Amoureux du récit et du commentaire, Alain Bled anime la rubrique « Livres à domicile ».