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Surf mer océan vague gauche de Saint-Leu

[L’Odyssée réunionnaise] A la rencontre de la vague

NOUVEL EPISODE DE PODCAST

Johanne Defay, médaillée de bronze aux épreuves de surf des Jeux Olympiques 2024, Tarzan, surfeur amateur depuis 56 ans, Christophe Mulquin, Gilbert Pouzet, Stéphanie et d’autres encore, m’ont raconté leur histoire avec le surf. Pour les rencontrer, je me suis rendue à la vague de Saint-Leu et à celle de Trois-Bassins.

En ce lundi matin de septembre, à la gauche de Saint-Leu, le ciel est bleu, le soleil brille, une petite brise s’installe quand déja une petite trentaine de surfeurs sont à l’eau. La vague de Saint-Leu fait rêver, Christophe et Gilbert m’expliquent pourquoi. Réputée à l’international et faisant venir des surfeurs et surfeuses du monde entier, il faut se la partager. 

Cette vague est aussi exigeante et ne se laisse généralement pas apprivoiser facilement, même pour celles et ceux qui ont un petit niveau. En témoigne ma rencontre avec ce surfeur qui sort de l’eau écorché sur le dos et le mollet. Une chute sur le récif lui aura valu ces blessures. Depuis six mois, il surfe sur la vague de Saint Leu, mais ce jour là, il m’explique qu’il s’entrainera désormais sur la vague de Trois-Bassins. 

Des gars qui ont du niveau il y en a, des femmes aussi. Au spot de Trois-Bassins, j’ai eu la chance de croiser Johanne Defay, médaillée de bronze aux dernières épreuves olympiques de surf ayant eu lieu à Tahiti. De retour depuis quelques jours dans l’île sur laquelle elle a grandi, elle m’explique ce que sa participation aux JO changera, ou ne changera pas quant à son rapport au surf. Stéphanie est surfeuse depuis toute petite, originaire des Landes et arrivée à La Réunion avec son mari il y a plus de 27 ans, elle pratique le surf pour le plaisir. Johanne Defay, elle, est surfeuse professionnelle. En compétition ou pour le plaisir, pour ces deux surfeuses, ce sport est une passion qui traverse le temps. 

Entre femmes sur l’eau, Stéphanie m’explique que la sororité prime sur le reste. Le surf est un milieu qui reste aujourd’hui majoritairement masculin, même si de plus en plus de femmes y prennent leur place. 

Christophe Mulquin Requin surf
Christophe Mulquin a été entraîneur des équipes de France minimes, cadets et ondines ainsi que coach du Team Réunion pendant 18 ans. La Réunion, entre 2011 et 2019 a connu 25 attaques de requins parmi lesquelles 11 ont été mortelles, et 8 autres ont touché des surfeurs.

Se soutenir et pouvoir compter les uns sur les autres, c’est l’un des apprentissages qui ressort des années de crise requin qu’a connues La Réunion, avec une série d’attaques de 2011 à 2019. Selon les chiffres de la Fédération Française de Surf, durant cette période, 25 attaques ont été recensées, parmi lesquelles 11 ont été mortelles, et 8 autres ont touché des surfeurs. 

Pour autant, si cette période a terriblement marqué les esprits, les liens entre humains et animaux dans l’eau ne se résument pas à cette problématique à l’île de La Réunion. Et par définition, la pratique du surf offre un lien privilégié avec la mer et ses éco-systèmes.

Le spot de Trois-Bassin fait partie des spots surveillés et autorisés à la pratique du surf à La Réunion. Sur l’île, c’est dans l’Ouest que se concentrent la majorité des vagues de surf.  Dans le lagon et au sein des  Zonex, les zones d’expérimentations opérationnelles, les spots de surf se répartissent depuis les communes de Saint-Paul, avec notamment les spots de Boucan-Canot, de l’Ermitage ou des Brisants, à Etang-Salé, avec le spot du Bord ou Simulateur, en comprenant Saint-Leu. 

A la suite de la crise requin, la pratique du surf repart à La Réunion, comme en témoigne l’évolution du nombre de licencié.es. Selon les chiffres de la Ligue réunionnaise de surf, on comptait en 2021 850 licenciés pour 350 l’année précédente. A cela s’ajoute l’ouverture de quatre écoles de surf cette même année.

Ce que je comprends avec toutes ces personnes rencontrées, c’est que le surf à La Réunion est une histoire qui remonte à loin, marquée par des épisodes encore douloureux dans beaucoup d’esprits. Pourtant, aujourd’hui, ce qui transparait dans les discours des surfeuses et surfeurs, c’est aussi un amour inconditionnel pour les vagues réunionnaises, qui ne semble pas prêt de s’éteindre.

Cet épisode de podcast a été réalisé par Sarah Cortier

Pour découvrir la suite des témoignages, découvrez l’épisode en entier.

A retrouver sur Spotify : https://open.spotify.com/show/2Idw45uqx2UkcRRHZiaQXr

Deezer : https://www.deezer.com/show/1001266961

A propos de l'auteur

Sarah Cortier | Etudiante en journalisme

Issue d’une formation de sciences politiques appliquées à la transition écologique, Sarah souhaite désormais se former au métier de journaliste qui la fait rêver depuis toujours. Persuadée que le journalisme est un moyen de créer de nouveaux récits et d’apporter de nouveaux regards sur le monde pour le faire évoluer, Sarah souhaite participer à ce travail journalistique engagé aux côtés de Parallèle Sud.