NRL le désastre était annoncé

[LIBRE EXPRESSION]

« On a signé pour 1,6 milliard, pourquoi voulez-vous qu’il y ai un dépassement ? », nous avait déclaré Didier Robert, droit dans les yeux, avec un sourire mi-narquois, mi-enjoleur. C’était en 2013, alors que nous annoncions dans une double page publiée par Le Quotidien à peu près l’ensemble des problèmes que connaît aujourd’hui le chantier de la Nouvelle route du littoral.L’article de Philippe Nanpon du 10 août 2013

Les surcoûts probables, les recours inévitables, le peu d’emplois créés au regard des centaines de millions d’euros investis et le peu de transparence dont faisait part la Région à l’époque. Tout était dans l’article qui relayait l’avis des associations environnementales et d’ATR-Fnaut. Une transparence voulue maintenant par la nouvelle majorité, comme l’a montré mercredi 27 octobre l’organisation d’une assemblée plénière extraordinaire dédiée à ce sujet brûlant.

Juste avant, Didier Robert, ancien président de Région, dénonçait dans un long entretien accordé à nos confrères de Zinfo 974 les « 90 recours au total qui ont été posés ».  Il lui aurait pourtant  suffit de lire le journal pour savoir que cela allait arriver, tout comme les dépassements de budget, tout comme les retards… Pourquoi, s’il ne savait pas que l’approvisionnement en roches massives allait poser problème, avoir dissocié les enquêtes publiques de la NRL et des carrières. Didier Robert ne s’est pas rendu non plus à la Région pour défendre son bilan ni s’expliquer sur ses choix. 

L’ex-président de Région indique aussi dans cette interview se retirer de la vie politique pour se consacrer à la vie associative à titre bénévole, ainsi qu’à un emploi dans le secteur privé. Une longue période de chômage semble s’ouvrir devant lui. En effet, quel chef d’entreprise raisonnable pourrait bien vouloir embaucher l’ancien président de Région ? On pense à des missions de conseils, porte de sortie courante des hommes politiques quand le reclassement n’est plus possible chez les amis élus, mais il faudrait que les conseils puissent être bons.

De notre côté, nous choisirions plutôt des avis pertinents et avisés. Quant au bénévolat, on sait avec l’affaire des musées régionaux la vision qu’a Didier Robert de cette noble notion…

Philippe Nanpon

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