Deux députées passent une semaine sur l’île pour prendre le pouls de la jeunesse réunionnaise. Santé mentale, protection de l’enfance, alimentation, autonomie : autant de sujets où la réalité locale oblige à revoir les recettes toutes faites venues de la capitale.
Depuis le 12 septembre, Perrine Goulet, députée de la Nièvre et présidente de la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée nationale, et sa collègue Béatrice Piron, députée des Yvelines, sont en mission à La Réunion. Après la Guyane et Mayotte, l’île devient le nouveau terrain d’étude des deux parlementaires, déterminées à comprendre les réalités locales de l’enfance et de la jeunesse pour adapter les politiques nationales.
Des politiques adaptées aux territoires
« Nous devons cesser de penser uniquement depuis Paris et bâtir des politiques adaptées aux réalités des territoires », insiste Perrine Goulet. L’objectif est double : identifier les difficultés spécifiques, mais aussi valoriser les réussites réunionnaises pour en faire bénéficier l’ensemble du pays. Exemple concret, la lutte contre le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) : grâce à un travail soutenu de sensibilisation et d’accompagnement des femmes enceintes, La Réunion a fait passer le taux de consommation d’alcool pendant la grossesse de 25 % à seulement 7 %.
Sur le terrain, les visites se succèdent. À Saint-André, la MECS La Trinité a accueilli les députées pour un temps d’échange avec les éducateurs et les enfants de l’Unité des Fratries. Trois priorités ont émergé : permettre l’ouverture d’un compte bancaire dès 15 ans pour préparer l’autonomie, créer des emplois réservés aux jeunes sortants de la protection de l’enfance, et renforcer la formation des éducateurs, notamment à la communication non-violente. La soirée s’est conclue autour d’un dîner partagé avec les 34 enfants de la structure, âgés de 4 à 17 ans.
Des thématiques partagées, des réalités différentes
D’autres thématiques jalonnent la mission : les petits-déjeuners gratuits à l’école, essentiels à Mayotte mais qui pourraient être repensés à La Réunion autour de l’éducation nutritionnelle, ou encore la santé mentale des jeunes, sujet central dans l’hexagone comme dans l’île. « Les besoins existent partout, mais ils prennent des formes différentes selon les territoires. C’est en écoutant les acteurs locaux qu’on pourra ajuster nos dispositifs », souligne la députée de la Nièvre.
Vers des recommandations nationales
À l’issue de la visite, un compte rendu détaillé sera présenté aux 36 membres de la délégation aux droits de l’enfant de l’Assemblée nationale. Objectif : faire émerger des recommandations concrètes et renforcer la prise en charge des enfants, à La Réunion comme dans l’ensemble des territoires.
Olivier Ceccaldi
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