LIBRE EXPRESSION
Affaire de la privatisation de la plage de Cap Homard. Lettre au préfet – Demande d’intervention auprès des maires des communes du littoral et de délocalisation dès cette année du festival Sakifo
Notre association a alerté hier, par courriel, le préfet de La Réunion, sur le scandale de la privatisation de la plage de Cap Homard, les 17, 18 et 19 février 2023, par arrêté municipal signé pour le maire de Saint-Paul, par Monsieur Sébastien Guyon, 2ème adjoint, au bénéfice de la société JDR production, pour l’organisation du « gala de clôture » du festival d’humour « Réunion Comedy Fest ».
Nous vous communiquons une copie de cet écrit avec ses pièces jointes.
Cette sombre affaire est une nouvelle illustration de l’incompétence et de l’irresponsabilité de l’édile saint-paulois, ainsi que des élus de sa majorité, dans l’exécution de leur mission pour la préservation de la zone dite des 50 pas géométriques.
Face au bilan calamiteux dont la responsabilité est portée également par les maires successifs ayant précédé Monsieur Séraphin, notre association demande une « reprise en main » urgente par l’autorité de l’État et, par conséquent, l’annulation de la convention signée en 2007 avec cette commune, concédant à cette dernière la gestion du Domaine Public Maritime.
Depuis des dizaines d’années, les lois et réglementations relatives à l’occupation du Domaine Public Naturel et aux activités commerciales autorisées sur les plages, et nécessitant l’attribution d’une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT), sont bafouées.
Régulièrement, les intérêts de sociétés privées ont été favorisés illégalement, aux dépens de l’intérêt général et du bien commun.
SOS DPM 97.4 demande au préfet d’intervenir instamment auprès des maires des communes concernées, afin de leur rappeler la loi, et de prohiber désormais sur nos plages, tout évènement, toute manifestation, toute activité à but lucratif autres que ceux destinés à répondre aux besoins du service balnéaire.
Nous demandons ainsi, cette année, la délocalisation définitive hors de limites du DPM, du festival Sakifo.
« L’accès des piétons aux plages est libre sauf si des motifs justifiés par des raisons de sécurité, de défense nationale ou de protection de l’environnement nécessitent des dispositions particulières. L’usage libre et gratuit par le public constitue la destination fondamentale des plages ».
À l’attention de Monsieur le Préfet de La Réunion
Monsieur le Préfet,
Le 10 février 2023, le 2ème adjoint de la mairie de Saint-Paul, Monsieur Sébastien Guyon, a signé pour le maire, un arrêté autorisant la société JDR Production, domiciliée 27, rue de la place de Fêtes, La Rivière Saint-Louis 97421 Saint-Louis, dirigée par Monsieur Vincent Blanchet à :
» Organiser une manifestation intitulée Réunion Comedy Fest, sur la plage de Cap Homard, le samedi 18 février 2023, de 17h00 à minuit « .
Il s’agissait en réalité du » grand gala de clôture du Réunion Comedy Fest » (comme mentionné sur le site officiel de cet événement, http://reunioncomedyfest.re), » festival de l’humour » qui s’est déroulé du 13 au 18 février 2023, avec six spectacles antérieurs, programmés à Cilaos, Saint-Denis, Le Tampon et Saint-Pierre.
C’est ainsi 1,7 hectare de cette plage très populaire et près de 1,5 hectares de voie et de parking publics qui ont été privatisés pendant deux jours et demi, du vendredi 17 février au dimanche 19 février 2023, pour un spectacle d’humour de 4 heures, donné le 18 février 2023, de 20h00 à minuit (Cf. Photo jointe n° 1 et 2).
L’accès au rivage a été condamné à l’aide de barrières métalliques d’une hauteur de 2 mètres, le long de la rue des Sables sur une distance de 160 mètres et, côté Sud, sur toute la largeur de la plage, c’est à dire 50 mètres.
Des agents de sécurité recrutés en nombre par JDR production, veillaient à interdire tout accès à la plage, et toute circulation, y compris à pied le long du rivage (Cf. photo jointes n° 3 à 6).
Nous avons adressé le 24 février 2024, un courriel de protestation au maire de Saint-Paul dont nous vous communiquons une copie jointe au présent.
La privatisation par le maire de Saint-Paul, de la plage de Cap Homard a suscité l’émotion, l’incompréhension et la colère des réunionnais, comme en témoignent les réactions à la vidéo publiée sur notre page Facebook le soir de cette manifestation (Plus de 100 000 vues, 3000 réactions, 1100 commentaires et 1400 partages (Cf. capture d’écran jointe des statistiques de cette publication).
Depuis plusieurs décennies, sur les communes du littoral, principalement, à Saint-Paul, Saint-Leu et Saint-Pierre, les maires ne respectent pas la loi, outrepassent leurs droits, et favorisent, sur le DPM, des intérêts privés aux dépens de l’intérêt général, en accordant notamment des AOT entachées d’irrégularités, autorisant des activités interdites sur la plage, et portant atteinte gravement aux droits et libertés des Réunionnais et des visiteurs de notre île.
Aussi, nous vous demandons de bien vouloir intervenir auprès des maires concernés, afin de faire interdire désormais, l’organisation de toute manifestation ou événement commercial sur les plages, autres que ceux destinés à répondre aux besoins du service public balnéaire.
En premier lieu notre association demande la délocalisation définitive du festival Sakifo organisé chaque année à Saint-Pierre, et à l’occasion duquel, d’une manière incompréhensible, vos prédécesseurs ont tous autorisé par arrêté, l’organisateur, Sakifo Production, dirigé par Monsieur Jérôme Galabert :
- à occuper et exploiter une surface de plus de plus de 6 hectares sur le DPM (Cf. photo et mesures geoportail.gouv.fr jointe, n°8),
- à privatiser totalement pendant 9 jours, au bénéfice exclusif de ses clients, la quasi-totalité de la plage de la Ravine Blanche, sur une distance de 500 m, et pour ce faire, par les mêmes méthodes scandaleuses que celles utilisées sur la plage de Cap Homard,
- à installer des barrières métalliques d’une hauteur de 2 mètres, jusque dans les eaux du lagon (Cf. photos jointes n° 9 à 12).
Pour revenir sur Saint-Paul, en faillite totale dans l’exécution de sa mission de gestion et de protection du Domaine Public Maritime naturel sur sa commune, Monsieur Emmanuel Séraphin, de même que les 43 élus de la majorité municipale, continuent depuis près de dix mois, à ignorer nos alertes et demandes, et à faire comme si SOS DPM 97.4 n’existait pas.
C’est ainsi que, comme à son habitude, le maire n’a pas répondu à notre écrit du 24 février 2023, comme il n’a pas réagi pareillement, à ce jour, ni par écrit, ni sur le terrain, à nous courriels du 29 décembre 2022 et du 19 janvier 2023, l’alertant sur les multiples infractions commises sur la plage de La Saline-les-Bains par l’exploitant de Planch’ Alizé.
Nous vous communiquons à nouveau, ci-jointes, une copie de ces deux écrits.
Face au bilan calamiteux des maires successifs, et à l’incompétence et l’irresponsabilité de l’édile Saint-Paulois actuel, ainsi que des élus de sa majorité, notre association demande une « reprise en main » urgente par l’autorité de l’État et, par conséquent, l’annulation de la convention signée en 2007 avec cette commune, concédant à cette dernière la gestion du Domaine Public Maritime.
Le présent écrit vous sera adressé en courrier recommandé avec accusé de réception.
Dans l’attente d’une réponse favorable à nos demandes, je vous prie d’agréer, monsieur le préfet, l’assurance de mes respectueuses salutations.
Le président de SOS DPM 97.4,
Dominique Gamel
Dominique Gamel, SOS-DPM 974
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