Au moment où le réseau Train Métro Express de l’île Maurice s’étend désormais vers la Cybercity et Réduit où se trouve l’université, quelles nouvelles formes de mobilité augmentée pourraient être expérimentées à La Réunion et rapprocher des régions innovantes comme Neom ?
Rappelons que des véhicules à énergie durable circuleront sur les routes d’Arabie saoudite et un funiculaire y amènera aussi les visiteurs pour rejoindre les montagnes de Neom. En ce moment, des experts étudient comment relier cette oasis de l’innovation à l’aéroport le plus proche, pour que les gens puissent s’y rendre rapidement. Aussi, des équipes chargées de la prospective prévoient des navires de débarquement et des ports pour drones. Ils préconisent un système de transport le plus moderne qui soit, conformément à l’approche de Neom en matière de systèmes de transport avancés qui minimisent les temps de trajet. Par ailleurs, une ligne ferroviaire à grande vitesse de The Line offrira des temps de trajet étonnants depuis l’aéroport et se prolongera pour amener les visiteurs dans les montagnes de Trojena.
Il y a quelques semaines avait ainsi lieu à Pontoise (Ile-de-France), l’inauguration du premier Vertiport intégré, épicentre de nouvelles mobilités aériennes durables à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les démarches administratives sont en cours pour implanter cinq vertiports en Ile-de-France. Dans le domaine médical, les groupes Aéroports de Paris et RATP travaillent avec l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour évaluer l’usage d’aéronefs légers au service de trois besoins de transports : le transport de matériel biologique, de blessés légers ou de médecins spécialisés.
Effet majeur et transformateur
Le 21 janvier 2021, le CROS La Réunion a reçu le label « Terre de Jeux 2024 ». Pour pleinement stimuler ce potentiel, La Réunion pourrait s’allier avec des collectivités bretonnes, car elle a sans doute beaucoup à profiter de ce qu’un ouvrage de Dominique Aupiais appelle : « l’héritage celtique de l’océan Indien ».
Par exemple, entre Nantes et Rennes, Redon Agglomération fait partie des 500 premières collectivités labellisées Terre de Jeux 2024 par le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Objectif : faire du territoire une base arrière des Jeux et accueillir des délégations françaises et étrangères qui souhaiteraient venir s’entraîner durant l’Olympiade 2020-2024.
Si le rayonnement des Jeux olympiques de Londres a profité à Dinard comme base arrière sur la côte d’Emeraude en 2012, le pays de Redon va pouvoir pleinement s’inspirer de recommandations qui figurent dans un rapport intitulé : « Paris 2024 : just deliver the Games ». On ne dira jamais assez l’effet majeur et transformateur d’un tel événement sur l’image qu’un pays projette vers le monde, mais aussi sur l’image qu’un territoire industriel peut construire de lui-même.
Marcel Quercia, inventeur du briquet à gaz et de la saga Flaminaire à Redon, a aussi fondé l’aérodrome de la ville entre Nantes et Rennes. Il en était le premier président. D’origine italienne, son père, Janvier Quercia, était le descendant de Jacomo de la Quercia, professeur de Michel-Ange.
Mobilité, tourisme et attractivité seront les clés du succès des Jeux olympiques en 2024 qui feront la fierté de notre pays. Ces mobilités d’avenir sont-elles expérimentables en couplant les ingénieries de projets celtiques et indianocéaniques ? En s’appuyant sur des pôles historiques autour des nouvelles mobilités aériennes, il est possible de regrouper une trentaine d’acteurs industriels, académiques ou réglementaires pour répondre à l’ensemble des enjeux à venir : aéronefs, opérations, infrastructures, gestion de l’espace aérien, acceptabilité.
Kevin LOGNONÉ
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