Réunion Sonore : la vague électro s’apprête à déferler

Le festival Réunion Sonore se tiendra du 13 au 15 mars à la Ravine à Saint-Leu. Pour cette première édition de 2025, l’organisateur a misé sur une formule étendue à trois soirées, une diversification des styles musicaux et une programmation alléchante : Space 92, Popof, Joris Delacroix, Nakadia, Dj Sebb, Labelle, Eat My Butterfly et Gaïa, William Mendelbaum et Darwill, YanniJay, Iroz, Kouken, Lucas Vergnès, Groove Street…

Trois soirées musicales au lieu des deux habituelles, cette première édition 2025 du Réunion Sonore s’annonce mémorable.

La soirée d’ouverture, ce jeudi 13 mars, donne d’emblée le tempo  avec une « Big soirée shatta » assurée par Nicky Larson, Dj Mrick, Dj Lof et l’incontournable Dj Sebb qui dévoilera un set exclusif de deux heures et demie. De retour sur l’île après une tournée dans l’Hexagone et en Allemagne, DJ Sebb analyse. « Le shatta, ça plaît. Beaucoup de festivals programment des dj dancehall et shatta et même dans les boîtes de nuit généralistes on entend de plus en plus de shatta,  c’est une musique qu’on ne peut plus ignorer », confie l’artiste qui s’envolera ensuite pour la Colombie.

Pour l’organisateur, El Hadi Iherkouken, l’élargissement de l’offre musicale est une évidence. « On avait envie d’élargir notre festival avec de nouvelles esthétiques musicales. Notre base qui est l’électro ne changera pas mais on proposera davantage de concerts et de DJ sets avec des artistes de différents horizons, tournés vers la culture réunionnaise », explique-t-il.

Beatbox, improvisation, électro maloya : un vendredi aux influences variées

Le vendredi débutera avec Iroz, beatboxer et beatmaker originaire de Saint-Pierre. Fasciné par la richesse musicale réunionnaise, il proposera un spectacle d’électro fusion d’une trentaine de minutes . « J’utilise des samples locaux pour créer une musique à portée internationale. Les compositions d’Alain Peters et son takamba m’inspirent par leur mélancolie et leur profondeur. J’aime fusionner les sonorités locales avec des basses puissantes pour créer un univers proche de l’électro, la trap et la house. Mon approche mêle beatmaking, sampling et beatbox, ce qui sort des sentiers battus du beatbox traditionnel, purement vocal.  Dans mon set, je privilégie avant tout la musicalité », souligne l’artiste qui a partagé la scène avec BreZ, figure emblématique du beatbox français, lors du Sakifo 2023.

À 19 heures, place au duo virtuose formé par William Mendelbaum (alias Betsalel) au piano et Darwill à la M.A.O. « Notre musique laisse une large place à l’improvisation, elle est constamment en mouvement. Elle s’appuie sur beaucoup de boucles musicales. Notre priorité est que le public ressente une forme d’élévation intérieure », détaille William Mendelbaum qui puise ses inspirations dans le jazz, la pop, la musique indienne, orientale… Il partagera la scène avec Darwill aux machines. « Je considère les contrôleurs des machines comme un instrument de musique. Et durant le live, je serai aux manettes de trois machines synchronisées et de quatre decks, ce qui me permettra de diffuser quatre morceaux en même temps ainsi que des boucles. C’est un peu comme de la haute voltige car je peux me planter à tout moment », ajoute Darwill qui fait partie du collectif The Beat Club.

La soirée du vendredi sera également assurée par El Hadi Iherkouken (alias Kouken), Lucas Vergnès et Labelle qui présentera une version revisitée de son spectacle « Noir Anima ». « J’ai remodelé une version live qui se détache de plus en plus de l’album, j’accentue certaines parties rythmiques et je crée davantage de liens entre musiques binaire et ternaire », décrit Labelle qui travaille d’ores et déjà sur un projet d’opéra avec l’orchestre de la Région Réunion.

Enfin, le duo explosif Space 92 et Popof clôturera la soirée pour une performance « back to back » énergique et hypnotique. « C’est un privilège de les accueillir en pleine tournée mondiale », se réjouit l’organisateur.

Un samedi entre techno, disco house et expérimentation

La dernière soirée promet d’être tout aussi remarquable. La scène locale sera représentée par Groove Street, YanniJay, et le duo Eat my butterfly et Gaïa qui présenteront leur création « Envols ». Accompagnées du trompettiste Benjamin Faconnier, elles fusionneront leurs univers pour un set unique.

« J’ai rencontré Gaïa lors d’un atelier de djing que j’animais avec une autre dj, Kazba. Le feeling est passé et on s’est dit qu’il faut qu’on fasse quelque chose ensemble. C’est comme cela qu’est né le spectacle « Envols ». Durant notre live d’une heure, nous allons interpréter nos répertoires respectifs et créer de la musique ensemble ; j’aime travailler avec les sons naturels, traditionnels et les sons électroniques », précise Dilo d’Eat my butterfly aux influences électro ethnic.

« Dilo et moi, nous avons des univers musicaux différents qui fonctionnent très bien ensemble. Je travaille actuellement sur mon prochain EP aux influences Indie électro folk et électro et je dévoilerai d’ailleurs pour la première fois quelques morceaux  », livre Gaïa qui se produira également au côté de Dilo le 19 mars au Théâtre Canter et le 4 avril au Kerveguen.

De 20h à 22h, le compositeur et dj YanniJay animera un set house aux influences afro tech, disco et techno, avec des exclusivités qui raviront les connaisseurs.

En clôture, la techno sera à l’honneur avec deux artistes de renom : Joris Delacroix et Nakadia. La DJ thaïlandaise basée à Berlin fait son retour à La Réunion après huit ans d’absence pour conclure cette édition. « Elle est impatiente de retrouver le public réunionnais pour ce moment d’exception », annonce l’organisateur, heureux d’accueillir également Joris Delacroix, figure incontournable de la house et de l’électronique.

La billetterie affiche plus de 50% de ventes, avec des places encore disponibles. « Le pass culture est accepté », rappelle l’organisateur qui prévoit 12 000 participants. Cette édition, rendue possible grâce à l’engagement de 70 bénévoles et 40 collaborateurs, préfigure déjà celle de novembre 2025.

Alyssa Mariapin

(Contribution bénévole)