Gaëlle Gonthier auteure du livre tipa tipa na semé sur la vie de Raymond Lucas

[Roman] Tipa tipa na semé, l’histoire de la vie de Raymond Lucas

TIPA TIPA NA SEMÉ – LES COMBATS DE RAYMOND LUCAS – VÉTYVER ÉDITIONS

Dans son roman biographique « Tipa tipa na semé », Gaëlle Gonthier retrace la vie de Raymond Lucas, qui n’est pas seulement le naturaliste que beaucoup connaissent…

Réunion la 1ère lui donne souvent la parole dans Kosalafé, et l’on peut alors s’émerveiller du savoir immense de cet homme pour ce qui concerne la nature et ses bienfaits. Quand on va sur le net, de nombreux liens lui sont consacrés. 

Gaëlle Gonthier précise de suite que « Raymond LUCAS n’est pas un botaniste, mais un naturaliste passionné par les plantes de son île. Cette passion lui vient de son enfance, où l’une de ses voisines, guérisseuse, lui a fait partager ses connaissances, qu’il a ensuite approfondies au contact de nombreux forestiers, quelques scientifiques dont Marc Rivière (qui fut pharmacien à La Rivière Saint-Louis) et … grâce à d’innombrables lectures d’ouvrages traitant de botanique, parfois des ouvrages très anciens. Seule la passion le guide, il ne fait pas commerce de ses connaissances, il donne des conseils, des graines, des plants pour que les espèces endémiques continuent à exister dans les cours et les jardins créoles ». 

Elle explique que « Raymond Lucas est conscient de ses limites, sait dispenser ses conseils, son savoir, et ses savoirs – faire en s’adaptant au public auquel il s’adresse. Il s’est toujours battu pour la valorisation du patrimoine local et l’émancipation des Réunionnais ». Et surtout elle nous fait découvrir l’homme. Raymond Lucas était un militant politique très actif du PCR, responsable de la section sud-ouest du PCR, et s’est parfois opposé à Paul Vergès.

Un homme d’engagement et de conviction

Il était aussi un enseignant reconnu pour ses convictions. Alors que l’enseignement du créole était interdit, lui s’appuyait sur le créole pour faire progresser ses élèves en français, malgré les pressions de la hiérarchie liées à l’application de l’ordonnance Debré. C’est ce que les enseignants font pourtant aujourd’hui… Un homme donc d’engagement et de convictions ! 

Pourquoi ce roman ? Gaëlle Gonthier explique qu’elle est elle-même très intéressée par la botanique, qu’elle connaît Raymond Lucas depuis longtemps et voulait le faire découvrir, parce qu’elle est amoureuse de son île, de ses gens. Elle veut « participer à la faire avancer, montrer que souvent on trouve des réponses dans le passé, dans son histoire ». Certains passages (dialogues essentiellement) sont en créole car il ne semblait pas envisageable pour l’auteure de les écrire en français. En début de roman, une vraie originalité, avec la présence d’un QR code permettant d’accéder aux traductions en français. 

« J’aimerais que les lecteurs aient autant de plaisir à lire mon roman que j’en ai eu à l’écrire », dit-elle. Quand on évoque des projets, elle souhaite « développer sa maison Vétyver Editions, dont les objectifs sont entre autres de cibler le patrimoine local et le développement durable, et s’essayer à d’autres genres littéraires, plus particulièrement la littérature de Jeunesse »

Nous attendons avec impatience l’édition de son prochain roman.                                                                                                              

Dominique Blumberger

Mon ressenti

Un vrai coup de coeur. Présenter cette biographie sous forme d’un roman, c’est original, et j’y adhère totalement, car le roman est vivant, « vrai », ponctué de dialogues, d’anecdotes. Quant au contenu, il est très intéressant tant sur les plans historique, humain que botanique. Roman à lire avec papier et crayon pour noter les vertus des plantes présentées ! Un bel hommage à Raymond Lucas, mais aussi un vibrant plaidoyer sur l’île, son histoire, sa beauté, ses richesses. S’il ne fallait retenir que cela, je dirais que nous avons tous des cours, des jardins, alors semons, marcottons, greffons, plantons, pour préserver nos plantes endémiques !

D.B.

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