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Saint-Denis : la liberté d’expression des citoyens muselée sur les réseaux sociaux

LIBRE EXPRESSION

En tant que citoyen dionysien, je m’inquiète profondément de la manière dont la liberté d’expression est aujourd’hui traitée sur les canaux de communication numériques de la Ville de Saint-Denis, en particulier sur sa page Facebook officielle.

J’ai constaté — comme d’autres — que les commentaires critiques, bien que formulés dans le respect et sans propos diffamatoires, sont régulièrement masqués ou supprimés sans explication. Dans certains cas, les personnes concernées se retrouvent même bloquées, sans pouvoir plus jamais interagir avec les publications de la Ville. Cette pratique revient à exclure une partie des habitants du débat public, simplement parce qu’ils osent poser des questions ou exprimer un désaccord.

Ce filtrage ne fait l’objet d’aucune communication : les personnes concernées ne sont pas informées. J’ai moi-même découvert à mes dépens que mon commentaire avait été masqué, lorsqu’un proche m’a signalé qu’il ne le voyait pas. Aucun message, aucune notification, aucun recours : une forme de censure silencieuse, invisible pour l’auteur, mais efficace pour dissuader toute critique publique.

Il ne s’agit pas ici de modération responsable face à des propos haineux ou illégaux. Il s’agit d’un filtrage systématique de toute critique, même argumentée, même polie. Ce genre de comportement, lorsqu’il est mené par une institution publique, est profondément contraire aux valeurs républicaines.

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Les commentaires visibles sur les publications de la Ville sont presque exclusivement élogieux. Cette sélection délibérée de réactions flatteuses donne une image biaisée de l’opinion publique. C’est une manipulation de la réalité qui nuit au débat démocratique et à la transparence.

En tant qu’habitant de Saint-Denis, j’ai exercé mon droit fondamental à la liberté d’expression, garanti par l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, ainsi que par l’article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.
De plus, en tant qu’espace numérique de communication institutionnelle, la page Facebook Ville de Saint-Denis de La Réunion doit respecter les principes de neutralité, d’équité et de respect de l’expression des citoyens.

Je précise encore que mes commentaires ne contenaient aucune insulte, diffamation, propos haineux ou illicite. Il s’agissait simplement d’une critique citoyenne légitime portant sur l’application concrète d’une opération municipale.

Je me permets également de poser une question légitime : la municipalité dispose-t-elle d’un règlement intérieur ou d’une charte d’utilisation définissant les règles de modération et les droits des usagers sur sa page Facebook ?
Si un tel document existe, je demande à pouvoir le consulter, et surtout qu’il soit rendu visible à tous les utilisateurs de cette page, afin de garantir la transparence des règles d’expression et d’éviter toute modération arbitraire.

Les réseaux sociaux sont devenus des espaces publics d’expression à part entière. Tout comme nous avons le droit de manifester ou de coller des affiches dans la rue, nous devons pouvoir nous exprimer librement en ligne, dans le respect de la loi. Et cela vaut aussi pour ceux qui choisissent l’anonymat pour protéger leur vie privée : ce droit existe, et il ne doit pas servir de prétexte à une censure injustifiée.

Ce que je dénonce ici, ce n’est pas un incident isolé, mais une pratique répétée, systématique, qui verrouille l’espace public numérique et empêche toute parole critique. Cette dérive est grave. Elle fragilise la confiance des citoyens envers leurs institutions.

Une ville digne de ce nom devrait encourager le débat, pas le faire taire. Modérer, oui. Censurer, non.

Un citoyen dionysien attaché à la démocratie

Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.

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Kozé libre

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