À Saint-Denis, ce 18 septembre, plusieurs syndicats et collectifs ont pris la parole un par un au micro de Parallèle Sud pour préciser leurs revendications. Du jardin de l’État jusqu’à la préfecture, la mobilisation a réuni des organisations venues de divers horizons, mais toutes avec un même mot d’ordre : être entendus. Les 1500 manifestants ont fait du bruit dans les rues du chef-lieu, sans aucun débordements signalés.
La CFDT ouvre le ton : « On revendique un vrai dialogue avec le gouvernement. C’est inadmissible que les syndicats ne soient pas reçus et entendus ici à la Réunion. »
Même son de cloche du côté de la CGTR, qui dénonce une politique sociale injuste : « On revendique le droit à la retraite, le droit à vivre. Ce que le gouvernement met en place en ce moment nous intéresse pas, c’est pas bon pour la population. Si on est en arrêt maladie c’est pas pour aller se gratter le cul mais parce qu’on est malade. Les gens en arrêts maladies ne peuvent pas subir la mauvaise gestion de l’État. »
L’UNSA insiste sur le partage des efforts : « Inacceptable de demander aux salariés, retraités, malades précaires de se serrer la ceinture. Faudrait réorienter les efforts vers les plus riches. On demande plus de justice sociale. C’est pas la dette qui nous étouffe, c’est les inégalités sociales. »
Au-delà des questions de pouvoir d’achat, l’avenir de l’environnement local préoccupe aussi. Des représentants du Parc National alertent : « On est en train de dézinguer les parcs nationaux à l’échelle nationale. Perte d’autonomie des parcs à cause de la fusion avec l’OFB… jusqu’à là c’était les locaux qui prenaient les décisions, mais avec la fusion nous n’aurons plus aucun pouvoir décisionnel. »
Même inquiétude du côté du SNJ (Syndicat National des Journalistes), qui constate une dégradation générale : « Recul de l’âge à la retraite, moins bon remboursement des médicaments… On a l’impression que l’État veut faire des économies sur notre dos alors qu’il y a de l’argent à trouver ailleurs, notamment avec les ultras riches ou sur la guerre en Ukraine où on dépense des milliards alors qu’il y a des gens qui souffrent et vivent dans la précarité en France. »
Le collectif Réunion Palestine a également pris la parole pour élargir la contestation à d’autres luttes internationales : « Cibler les colons complices, comme le groupe Carrefour… et ici le groupe GBH parce qu’il ne faut pas oublier que les colons de la Réunion font les prix chers. »
Enfin, les pharmaciens, par la voix du SPRM (Syndicat des Pharmaciens de la Réunion et de Mayotte), rappellent leur mobilisation entamée depuis fin juin 2025 contre la baisse des remises sur les génériques : « On est mobilisés suite à la décision du gouvernement de baisser nos remises génériques. On est des entreprises avec des salariés et on perd beaucoup de revenus. Actuellement 90 % des médicaments sont des génériques et si on enlève cette remise on peut pas s’en sortir. La préfecture a réquisitionné plus de 40 pharmacies, donc certains collègues sont obligés de travailler. »
De la question sociale au pouvoir d’achat, en passant par l’environnement et la santé, la mobilisation de Saint-Denis illustre la convergence de colères multiples. Tous réclament la même chose : que la voix des travailleurs et des habitants de la Réunion soit enfin écoutée par Paris.
Etienne Satre
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