[Écologie] « Ils ont choisi d’agir »

RESTAURATION DE L’HABITAT NATUREL DU GECKO DE MANAPANY

Opération restauration de l’habitat naturel du gecko vert de Manapany ce mercredi 10 mai. Un projet mené par l’association Nature océan Indien auprès des élèves du collège Achille-Grondin, à Saint-Joseph. 

C’est l’opération finale de leur projet pédagogique. Les jeunes volontaires des classes de sixième et de cinquième du collège Achille-Grondin se sont mobilisés ce mercredi 10 mai, accompagnés par leur professeur de SVT, Bruno Le Nay, afin de restaurer l’habitat du gecko vert de Manapany. Une action menée par l’association Nature océan Indien.

Bien qu’il ne soit pas très grand, le gecko vert de Manapany est pour beaucoup un défi de taille. L’espèce arbustive vit dans des formations végétales indigènes de falaises littorales ainsi que dans des jardins privés, principalement dans les communes de Saint-Joseph et de Petite-Île. S’il fait parti de la faune endémique réunionnaise, le petit lézard vert est aujourd’hui en danger d’extinction en raison de la destruction de son habitat naturel. 

Depuis plusieurs semaines, les membres de l’Association Nature océan Indien accompagnent les élèves sur le projet, en classe ou sur le terrain. Une activité périscolaire pas comme les autres où l’on apprend pourquoi et comment protéger l’animal en revégétalisant son espace. Résultat : une dizaine de marmailles pour une trentaine de pié d’bwa mis en terre. Des arbustes, d’espèces indigènes pour la plupart, ont été plantés à quelques mètres à peine du littoral : vacoas, porchers, bois d’arnette et raisins bord de mer, qui plus tard abriteront sous leur feuillage les petites créatures.

Le gecko vert de Manapany est l’objet de toutes les inquiétudes.

Petites, mais aussi vulnérables. De nombreuses espèces comme le merle de Maurice, la fourmi de feu, les chats, les rongeurs, le grand gecko vert de Madagascar ou encore le gecko vert à trois taches rouges sont des prédateurs redoutables. Plusieurs plans de lutte contre cette faune envahissante ont été mis en place par l’association. 

S’ajoutent à cela les espèces végétales envahissantes présentes sur l’île qui poussent vite et forment des groupements qui réduisent la diversité des plantes indigènes. Elles modifient l’habitat naturel du gecko vert de Manapany et affectent les endroits où il se nourrit, se reproduit et se cache. 

L’éducation à l’environnement : une priorité

Voila pourquoi c’est seulement après l’élimination des plantes invasives du chantier que les membres de la « team gecko bord mer » ont pu attaquer la mission. 

Réhabiliter l’espace, c’est aussi lutter contre la dérive génétique. À Manapany, il existe deux populations de geckos, séparées par une zone géographique qui empêche la reproduction des individus. En faisant à nouveau de cette zone un endroit propice à la vie du gecko vert de Manapany, NOI contribue à la conservation de l’espèce sur le long terme tout en empêchant le phénomène de spéciation. 

Depuis 2007, l’association Nature océan Indien joue un rôle important dans la préservation des reptiles indigènes de La Réunion. Elle mène des recherches sur l’espèce, identifie les sites de reproduction, d’alimentation, et travaille avec les autorités pour mettre en place des mesures de conservation.

Si l’association est le moteur du projet de restauration de l’habitat naturel du gecko vert de Manapany, c’est compter sans l’implication des collégiens et de leur professeur qui n’ont pas hésité à se salir les mains. Pour NOI, l’éducation à l’environnement est une priorité, afin de sensibiliser les publics extérieurs. La conscience écologique se fait dès le plus jeune âge : « Ils ont choisi d’agir », explique Mathieu Robert, l’un des animateurs présents mercredi. Dernière la motivation des élèves du collège Achille-Grondin se cache un véritable intérêt pour la question écologique. Et quand on les voit à l’œuvre, on comprend vite que la relève est assurée.

Joséphine Robore

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A propos de l'auteur

Joséphine Robore

Joséphine Robore est étudiante à Lille en licence Médias Culture et Communication. Elle réalise un stage au sein de la rédaction de Parallèle Sud.