« Touche pas ma statue »

Ce qu’on ne vous dit pas !

En réponse à une lettre envoyée au préfet de la Réunion par l’association des Amis de Labourdonnais, rapportant aussi des demandes du Collectif Réunionnais « Touche pas à ma statue », envoyée le 10 août dernier, le préfet regrette des propos excessifs et contradictoires, selon lui, tenus de part et d’autre sur ce projet d’aménagement, qui ont brouillé le sens de l’accord donné par l’Etat à la mairie de Saint-Denis.

Monsieur Filippini informe à deux reprises, que la statue est propriété de la mairie de Saint-Denis, et qu’elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en raison de son intérêt historique, et non de sa localisation.

Il salue, à juste titre, les valeurs militaires et patrimoniales de la caserne Lambert, lieu de mémoire et de présence institutionnelle emblématique pour La Réunion. Il indique que le lieu prévu pour accueillir Labourdonnais, est une cour d’honneur qui abrite déjà le magnifique monument aux morts de la grande guerre, rapatrié de Madagascar après la décolonisation de la Grande Île.

Nous le remercions de nous informer sur ce monument rapatrié de Madagascar, car, très peu de Réunionnais en sont au courant. Quelques personnes seulement ont accès à cette cour, qui n’est pas publique. Cette information donnée par monsieur Philippini en personne, confirme de fait, que l’objectif de la poignée de protagonistes, ayant la maire de Saint-Denis en chef de file, est de transférer cette statue dans une cour où elle sera soustraite du regard du grand public, trahissant le principal objectif de nos ancêtres, qui l’ont conçue et installée en un endroit proéminant de la place, pour être vue et honorée par le plus grand nombre. Profitant des Journées Européennes du Patrimoine, nous sommes allés voir de près cette fameuse « Cours D’honneur ». Foutaise ! Elle est fermée au public même durant les JEP. Preuve que ce que veut une infime minorité des Réunionnais, avec la complicité de l’Etat, est un geste politique partisan et condamnable.

Monsieur le préfet utilise des mots convenables pour étayer les arguments de Mme Bareigts, précisant les motifs de son projet d’aménagement de la place et du déménagement de la statue, ceci, en totale contradiction aux mots insultants, tenus par la maire, devant la presse, sur le même sujet. Il signale d’ailleurs, comme étant d’une importance historique, la présence de Jean-Marc Ayrault à l’occasion de la présentation du projet. Or, ce monsieur, n’a aucune représentation mémorielle dans cette affaire.

Monsieur Philippini invite cordialement le président des Amis de Labourdonnais, à être présent lors de la réinstallation de la statue dans sa nouvelle destination. Au président de l’association de juger la pertinence de cette invitation.

Ce courrier assez long et courtois, ne répond à aucune des questions formulées dans la lettre de l’Association ; notamment quelques-unes juridiques majeures concernant la propriété du monument, le processus de déménagement envisagé, et les démarches administratives règlementaires.

Le mur attenant le monument a déjà été saccagé. L’écusson, pièce importante de la sculpture a disparu. Le monument a été souillé significativement à deux reprises sans que la mairie, propriétaire désignée, ne s’en soucie le moins du monde. Des arbres centenaires labelisés remarquables ont été abattus, sous prétexte que, mités. Existe-t-il une expertise le prouvant ?

En conclusion, l’acceptation de ce projet clivant par le préfet de La Réunion, contredit frontalement les propos du président de la République « qu’aucun monument ne serait déplacé ». Et aussi, ceux prononcés par madame Elisabeth Borne, Première ministre, prônant la nécessité d’une concertation préalable avec le public en général, et la nécessité d’avoir l’avis d’historiens compétents et reconnus.

Le Collectif « Touche pas ma Statue », qui signe cet article, ainsi que l’Association de Amis de Labourdonnais, se réservent le droit de déposer un recours en justice, dès que le dossier le permettra.

Le Collectif TPAMS

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