Un nouveau centre animalier intercommunal pour mieux gérer l’errance animale dans l’Ouest

Le territoire de l’ouest présente son projet de nouveau centre animalier intercommunal, situé vers l’échangeur de l’Éperon, juste en dessous de la route des tamarins. C’est ici que verra le jour en 2027, un bâtiment qui remplacera la fourrière de Cambaie. Plus grand et avec plus de capacité d’accueil, le projet devrait coûter 6,8 millions d’euros pour sortir de terre. L’objectif est de lutter contre l’errance animale importante sur le territoire, environ 70 000 individus, mais aussi d’inciter à l’adoption.

Jeudi dernier, juste en dessous de l’échangeur de l’Éperon de la route des tamarins, le TO dévoilait les plans de son futur centre animalier intercommunal. Pour lutter contre le phénomène d’errance animale sur les communes de l’ouest, le président du TO Emmanuel Séraphin déploie de gros moyens. Un projet de 6,8 millions d’euros, qui vise à mieux gérer le phénomène de chiens et chats errants, mais aussi à encourager et permettre l’adoption via un refuge. Ces dernières années, c’est plus de 70 000 animaux errants estimés.

Futur centre animalier intercommunal

Le bâtiment est pensé pour accueillir du public, mais surtout deux fois plus d’animaux que la fourrière de Cambaie qui fermera. La structure sera divisée en deux parties : une pour la fourrière et l’autre pour le refuge. Il manquerait une dernière autorisation de la préfecture pour lancer le chantier, qui lui durera environ deux ans.

Laetitia Lebreton, vice-présidente déléguée à la lutte contre l’errance animale du Territoire de l’Ouest, se félicite pour ce projet « Sur La Réunion, on est la seule intercommunalité qui n’a pas de refuge animalier. On a bien une fourrière à Cambaie mais qui est sous-doté par rapport au cinq communes que compose l’intercommunalité. On a à peine la place pour une quarantaine de chiens, ce qui est insuffisant, et on n’a aucun dispositif pour que les familles puissent visiter et choisir un animal à l’adoption dans un refuge.
Pour corriger ce manque, on a un partenariat avec une quarantaine d’associations, dès qu’un chien capturé en fourrière est estimé sociable, il est proposé à ces associations pour une adoption. Mais la réalité est qu’on n’a pas de SPA ou de refuge comme les autres micro-régions de La Réunion. Ce projet de centre animalier intercommunal vient doubler les places pour les chiens, on passe de 41 places à plus de 90, et la moitié des places seront dédiées au refuge pour l’adoption. L’idée, c’est de sauver un animal sur 2, avec une stérilisation et une identification. »

La vice-présidente évoque en revanche un point très important concertant la fourrière de cambaie : l’euthanasie. Normalement un animal est euthanasié au bout de huit jours, mais pas à Cambaie. Une dérogation permanente est appliquée sur le territoire de l’ouest pour autoriser la fourrière à donner la mort au bout de quatre jours, « pour libérer des places suite à des appels pour des animaux considérés dangereux qu’il faut capturer. On a une réelle problématique. J’ai assisté aux euthanasies, aux captures, mais ce travail est essentiel, car ces animaux signalés comme dangereux sont un risque pour nos enfants, nos cyclistes ou nos gramoun, et pour la population ».

Pour combler ce manque et résoudre un peu mieux la problématique d’errance animale sur le territoire de l’ouest, Emmanuel Séraphin explique avoir pris au sérieux ce problème-là dès le début de son mandat. « On est la seule intercommunalité à avoir une délégation à l’errance animale, portée par Laetitia Lebreton dès le début de la mandature, pour prendre à bras-le-corps ce dossier-là. On a travaillé avec les associations bien sûr, avec les autorités, les polices municipales ont été équipées de détecteurs de puces, ont aussi été formés à l’identification animale pour restituer les animaux échappés ».

Pour le domaine agricole, l’errance animale représente un danger important pour les agriculteurs et peut fortement nuire aux exploitations. Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture à La Réunion était également présent. Il apporte son soutient au projet d’envergure pour éviter que les agriculteurs perdent les nerfs : « Il ne faudrait pas qu’on finisse par faire la loi nous-même, car on n’est pas au Far West – même si on est dans l’ouest… » dit-il sous le ton de l’humour.


Plus sérieusement, le président de la chambre d’agriculture parle d’un fléau d’attaques de chiens errants chez les éleveurs. « La colère peut vite monter chez nos éleveurs, et c’est compréhensible, car on peut tout perdre tous nos animaux très rapidement. Je salue donc cette action pour lutter contre l’errance, et j’ai d’ailleurs proposé au président du TO Emmanuel Séraphin dêtre associés, nous, en tant que chambre d’agriculture. On a un réseau de techniciens et d’éleveurs qui sont présents sur le terrain, et qui peuvent aussi être acteurs de cette lutte ».

Etienne Satre

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A propos de l'auteur

Etienne Satre

Etudiant en journalisme. Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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