Poutine

Un psy dans la tête de Poutine

Le psychothérapeute Frédéric Paulus nous dresse l’inquiétant portrait psychologique du président russe Vladimir Poutine, un personnage, selon lui, présentant notamment des difficultés liées à l’identification et à l’expression de ses émotions.

Imaginer l’hypothétique profil psychologique de Poutine peut aider à lever l’angoisse que peut générer le comportement irrationnel de cet homme qui conduit son pays vers une catastrophe inéluctable, provoquant d’innombrables décès et des douleurs irréparables. 

Le premier symptôme qui le caractériserait est celui d’alexithymie. La personne alexithymique présente des difficultés liées à l’identification et à l’expression de ses émotions, elle évite toute situation de confrontation avec sa sphère affective. L’on constate chez Poutine une apparente indifférence aux décès causés par son ‘’opération spéciale’’. Le rapport purement physique à son propre corps semble illustrer la notion de « carapace musculo-caractérielle »l’isolant des souffrances qu’il génère chez autrui.

Il évitera de consulter un psychothérapeute et préférera s’en remettre à un médecin car le blocage des émotions se somatise. Tôt ou tard il devra consulter son médecin pour des problèmes somatiques sans que ses plaintes ne se fondent sur un trouble organique identifiable. Poutine aurait objectivement pléthore de médecins autour de lui.

« Petit cagnard »

Je ne serais pas excessif en affirmant qu’il présente une personnalité névrotiquement complexée dans le sens d’un complexe Moi d’infériorité intériorisé depuis sa tendre enfance. Il cherchera à le surcompenser par une stratégie de promotion sociale par sublimation. Mais celle-ci ne soignera pas psychiquement pour autant les blessures narcissiques infantiles du « petit cagnard »  de milieu très modeste de Saint-Pétersbourg. Il souffre vraisemblablement d’une névrose de classe, si l’on se fie aux observations de Vladimir Fedorovski in « Poutine, l’itinéraire secret », Livre de Poche, 2015. 

En rupture avec son père qui, pour « récupérer » son fils, le fit entrer au KGB, l’esprit du jeune homme déjà névrosé aurait été formaté pour culturellement s’instaurer systématiquement en dominant quel que soit son interlocuteur. Telle est la culture dans ce type d’organisation, tant les relations humaines sont avant tout des rapports de force.

Le drame que vit l’Ukraine est le fait d’un stratège sournois dans la forme car il aura préparé l’expropriation de cette terre ukrainienne projetée depuis longtemps, pour encore une fois s’auto-glorifier par surcompensation égotique. 

Avec une intelligence supérieure bien réelle mais névrosée — dont Le Moi est situation d’inflation — et comme Président nommé à vie, Poutine s’est octroyé les rênes d’un pouvoir exorbitant qui ne compensera jamais son complexe Moi d’infériorité parasitant son inconscient ! Et ce, au point de s’enfermer vers sa perte, inévitable, en provoquant des milliers de morts. Son cas est du ressort d’une psychothérapie, encore faudrait-il qu’il se pense malade ! 

J’aurai une pensée pour mes professeurs, Maurice Duverger (spécialiste en droit constitutionnel, 1917- 2014), le philosophe François Châtelet (qui nous aura sensibilisés aux multiples formes des idéologies, 1925-1985) et Madeleine Grawitz (professeure en sciences sociales, 1911-2008). Ils inaugurèrent dans les années 1970 la filière universitaire de Sciences Po à Paris 1 ouverte aux psychologues. Ceux-ci y furent admis avec des juristes, des économistes et des sociologues, ce fut un grand progrès car les sciences politiques sont assurément des sciences humaines. De nos jours, nombreux sont les femmes et les hommes politiques qui s’offrent les services de coaches, ce qui doit dramatiquement manquer à Poutine.

Frédéric Paulus
Psychothérapeute

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