Une nuit d’art et de célébration au féminin pour la soirée du Matrimoine

RACONTÉ PAR LE BISIK

Vendredi 19 septembre, Le Bisik a célébré une soirée unique et profondément inspirante, consacrée aux femmes artistes et à leurs multiples expressions, la soirée du Matrimoine : une soirée singulière, où se sont entremêlés musiques, rires, poésie, arts visuels et engagement au féminin devant un public nombreux et bienveillant.

Dans la salle, les mots et les sons trouvent un écho dans les images projetées : les photographies d’Iris Mardémoutou et de Sandrine Turpin, les toiles de Claire Maréchal, habillent murs et scène, créant un écrin visuel ou l’art au féminin se déploie sous toutes ses formes. Au total ce sont plus de 15 femmes artistes qui donneront le rythme de cette soirée incroyable.

Des sons qui voyagent, des voix qui s’élèvent

La soirée s’ouvre avec Eat My Butterfly (EMB) et ses invitées, d’abord avec La Flor pour un séga bilingue créole/espagnol enjoué et lumineux. La salle plonge ensuite dans une ambiance électro envoûtante.

Les premières notes installent une atmosphère immersive, Dilo, comme l’embouchure d’une rivière, douce et salée, vagabonde dans un univers électro sans frontières, soutenue par les voix de Mélanie Bourire et Florence Clairambault, invitées à partager ce moment de création hybride et sensible, avec des textures organiques et nappes électroniques envoûtantes avec de l’inattendu : une reprise électro de Bato Fou de Ziskakan, sensations fortes et gorges serrées pour un warm-up audacieux.

Animée avec verve et bienveillance par Anabel Féri, la soirée se déroule comme une mosaïque d’univers artistiques, entre chaque interlude, l’humoriste de Sainte-Rose lie les différents tableaux de ce Matrimoine vivant où chacune apporte sa couleur. Les prises de paroles engagées de Monique Marimoutou Tacoun, déléguée au développement du territoire à la Ville de Saint-Benoît et d’Anabel Martinez, directrice du Théâtre Les Bambous, partenaire de ce bel événement, rappellent également le sens profond de cette soirée, inscrite comme l’ouverture du festival Rouge Ruelle à retrouver tout le weekend sur l’esplanade du front de mer Saint-Benoît et dans de nombreux lieux historiques.

Du murmure au fou rire : une palette sensible

Place à Juli’Ann, jeune artiste qui ouvre un premier espace de douceur, guitare délicate et voix cristalline, Julie Anne Carpaye, notre découverte du Son du Bahut 2022 nous présente ses compositions avec sincérité et fraîcheur, notamment son titre Tien Bo, qui chavire les cœurs.

Contraste ensuite avec l’humour incisif de Fany Turpin, dont le stand-up fait éclater la salle de rires complices, mais attention aux oreilles sensibles, ça pique un peu !

Moments suspendus avec Âme Sol, seule et a capella, Emma Bos livre une performance d’une intensité rare, où même le silence devient complice. 

De la poésie à l’humour, de la musique à la lecture, la soirée avance en légèreté et en profondeur. Anabel Féri elle-même revenue sur scène dans un stand-up plein de malice et d’anecdotes créoles qui rappellent notre unité. Anabel demande alors un tonnerre d’applaudissements pour Laura Ravel, dit Lêlo, et ses ballades intimistes à la guitare, chantées en malgache, puis à la voix d’Aurélie Subijus, initiatrice du ron kozé consacré aux fanm “Le Chant des Mers” qui, à travers ses lectures ouvre un horizon de réflexions sensibles.

Nous retrouvons ensuite Solah ! Toutes puissantes et solaires, les sœurs Dedette et Patricia Philippe, accompagnées en trio par Sara Martin : guitare, kayamb, cajón et voix s’entremêlent. Le trio rayonne, fusionnant maloya, harmonies et percussions dans une énergie féminine éclatante. Le maloya n’est vraisemblablement plus qu’une affaire d’homme, un univers épuré, éclectique, empli de poésie.

L’association NousToutes974, représentée par Emma Henri, rappelle avec force et gravité l’importance des luttes contre les violences faites aux femmes, tandis qu’Anabel Martinez inscrit l’événement dans une dimension plus large avec la présentation de l’Université du Matrimoine ultramarin et de l’association FH+.

Léa Noël, entre feu et tendresse

La soirée atteint son apogée avec le concert tant attendu de Léa Noël. Léa déploie une énergie magnétique, avec une présence et un charisme incandescent grâce à sa personnalité flamboyante et son sourire communicatif. Elle est accompagnée de Hubert Marcelin, multi-instrumentiste de haut vol, qui maîtrise toute une panoplie de percussions à la fois. On ne sait plus où tourner le regard tellement le talent est éblouissant. Entre douceur et intensité, le public est chahuté par les vagues d’émotions, les yeux parfois embués.

Impasse, Tu aimes me voir souffrir, Mon Ker i Tremb en passant par son dernier titre Alarme, Léa, douce et puissante impose une douzaine de titres aux textes intenses, parlant d’amour, de liberté et de résilience. Les spectateurs captivés chantent et dansent, accueillent ce moment comme une libération, applaudissant à tout rompre : une communion, une émotion partagée, un frisson, l’essence même du Bisik !

Cette Soirée du Matrimoine, restera comme un moment fort de la saison : une célébration des héritages féminins et de leur puissance créatrice, entre mémoire et modernité, où le Bisik a résonné comme un manifeste vivant.
Mickaël Nava

(Contribution bénévole)

La semaine le Bisik accueillera Séga”el à la Salle Gramoun Lélé mais c’est déjà complet depuis plusieurs semaines… Nos amis de Kalou Pilé seront eux au Téat Plein Air et vous pouvez toujours acheter des places ici : urlr.me/HuhwWj.
Prochain rendez-vous au Bisik le 4 octobre avec une conférence organisée par la Spedidam (société de gestion collective des droits de Propriété Intellectuelle des artistes-interprètes) de 16h à 18h suivi du concert anniversaire de Ti Frid qui fête ses dix ans comme le Bisik. Tentez de gagner vos places pour ce concert unique bientôt sur nos réseaux…