LIBRE EXPRESSION
Vous, les femmes vous jouez peut-être un peu avec le cœur des hommes, mais bien moins que les hommes avec le vôtre. En tout cas, c’est bien vous qui portez dans votre chair l’enfant pendant 9 mois, et ce n’est pas un jeu.
C’est bien vous qui avez la lourde responsabilité d’élever cet enfant pendant 15, 20, 25 ans ou plus, et ce n’est pas un jeu non plus. On ne leur en veut pas, mais dans la plupart des cas, les hommes ont autre chose à faire. Alors, oui, il faut bien l’admettre, beaucoup de femmes sont méprisées, d’autres sont considérées comme taillable et corvéables à merci.
Et cette responsabilité est d’autant plus lourde à porter. Le travail de construction de l’enfant en pâtit, bien évidemment. On finit par se demander si tous ces êtres boiteux et mal élevés n’empoisonnent pas la vie du monde. Vous auriez donc, vous aussi, Mesdames, la responsabilité de la pagaille du monde. Excusez du peu. Peu d’humains, bien sûr, acceptent cette idée. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela voudrait dire que beaucoup d’hommes, eux-mêmes, sont, eux aussi responsables.
Qui, aujourd’hui, peut se vanter d’avoir tout fait pour construire correctement son enfant ? Qui peut dire aujourd’hui qu’il a suffisamment aidé sa femme dans cette lourde tâche ? Probablement, peu d’humains. Pourquoi ? Tout simplement parce que la vie moderne est devenue insupportable pour presque tous.
Et voilà, la boucle infernale du cercle vicieux dans lequel nous vivons tous, est ainsi bouclée. Alors quoi ? Je me demande bien quel Alexandre sera capable un jour de trancher ce nœud gordien, source, très probablement, de tous les malheurs du monde. J’entends dire autour de moi que ce sera probablement une femme. Pourquoi pas. On dit que les Magrébins ne sont pas toujours tendre avec les femmes. C’est pourtant l’un d’eux qui écrivit cet admirable poème :
La femme est une fleur pensante
et intelligente,
la plus belle des fleurs de la création.
Sa beauté, son courage, sa patience
et son sens élevé du sacrifice,
sont tels que bien des hommes
en sont indignes.
Sadek BELHAMISSI, poète algérien né en 1955 à Mostaganem.
Celle qui donne la vie, nous donnerait ‘elle un jour l’accès au paradis ?
François-Michel MAUGIS
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.