[LIBRE EXPRESSION]
L’idée est née dans l’île d’Emeraude, en Irlande dans les années 1990. Cinq organisations en charge de l’expression citoyenne des jeunes (dont le Youth Council et la National Youth Agency notamment) s’unissent et collectent des fonds, à hauteur d’un million de livres, pour financer des projets portés par les jeunes, avec une vocation citoyenne. Les aides qu’elles peuvent apporter vont de 250 à 25 000 livres selon l’intérêt et l’ampleur des projets.
Les Youth Banks sont gérées essentiellement par des jeunes âgés entre 20 et 25 ans, mais des référents plus âgés peuvent cependant venir en appui. On observe que 50 à 60% des jeunes Réunionnais ont l’intention de créer une entreprise. Toutefois, il existe trois principaux freins :
— un essoufflement des jeunes par rapport aux circuits bancaires classiques.
— un manque de transition expérientielle entre l’adolescence, la fin d’études, et l’âge adulte.
— enfin, le manque de moyens financiers comme principal handicap à la concrétisation d’un projet de création.
Pendant longtemps, le cauri a été un coquillage utilisé comme monnaie dans une grande partie de l’Afrique et de l’océan Indien. Le principal fournisseur en était les Maldives, qui conserve encore ce coquillage comme symbole sur tous ses billets de banque.
Dans les années 2000, un travail universitaire a souligné l’Héritage celtique dans l’océan Indien (université de La Réunion) développé grâce aux échanges maritimes avec les marchands arabes, perses et indiens.
En 2021, une campagne du Quai d’Orsay portait l’ambition de faire de la France le « voisin le plus proche de l’Irlande ». Dans le contexte du Brexit, La Réunion a-t-elle une carte à jouer comme plateforme d’innovation entre les tigres de l’océan Indien et tigres celtiques ? Et peut-elle servir de carrefour avec ses voisins et pôles de la diaspora irlandaise (Afrique du sud, Maurice, Australie…) ?
Un tel dispositif pourrait contribuer à relancer les dynamiques d’innovation sur le sol réunionnais et l’Espace Indianocéanique de demain.
Concrètement, les missions de la Youth Bank sont les suivantes :
— Mettre en relation des jeunes talents porteurs de projets innovants et des investisseurs locaux.
— Donner aux créateurs et aux innovateurs la possibilité d’entrer en contact avec des investisseurs ou d’autres jeunes engagés dans la même démarche, ce qui constitue un atout.
— Proposer une participation financière, voire des prêts à taux très réduits ou à taux zéro, en appui au démarrage d’une entreprise. La décision d’attribution du financement, et les modalités précises, sont déterminées par une commission collégiale regroupant les membres de la Youth Bank, au vu de l’intérêt citoyen du projet, de son originalité et de sa viabilité.
— Offrir des conseils personnalisés, des orientations vers tous les organismes apportant un soutien à la création d’entreprises (aide aux démarches administratives, formations ponctuelles, apports d’expériences).
Sur ce point, la Youth Bank se veut davantage comme un lieu de ressources que comme un fournisseur de ces conseils et de ces aides car les dispositifs d’appui sont déjà nombreux.
Développer des actions auprès des lycées professionnels, des centres d’apprentissage, des écoles et des universités pour sensibiliser les étudiants et développer le concept.
Il existe actuellement une Conférence française des Youth Banks qui entend fédérer les initiatives locales : https://www.facebook.com/YouthBankFrance/
Kevin LOGNONÉ
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.