Van aménagé

Van aménagé : la route de la liberté

LIBRE EXPRESSION

Aujourd’hui, moi, Réunionnais, fier de l’être et amoureux de mon île, je pense avoir frappé à la bonne porte pour évoquer un sujet qui me touche. Qui me touche, parce qu’il touche à l’environnement, à la transition écologique. Parce qu’il fait appel à la résilience, au changement de conduite de chacun d’entre nous, à l’évolution de notre mode de vie, au nomadisme, au survivalisme, à la low tech aussi. À la philosophie du « zéro déchet », au réensauvagement, à la réappropriation des savoirs fondamentaux. Je veux vous embarquer, chers lecteurs, dans le monde merveilleux du van aménagé. De la vanlife.

À mes yeux, les deux mots sont indissociables. La « vanlife », c’est un concept, un style de vie, un rêve, une philosophie, un idéal, une autre façon de vivre sa vie dans un chez-soi exigu mais chaleureux, adaptable et adapté, simple et complexe à la fois, un chez-soi rempli d’histoires à écrire et à raconter : le van. 
L’un est anglais, l’autre francisé, mais les deux termes ont la même résonance. Et conduisent tout droit à cette liberté que je chéris tant. Le van aménagé, la « vanlife », c’est la promesse du voyage et de l’aventure. La reconnexion à soi et à la nature. Loin de ces quatre murs bétonnés qui nous masquent la vue sur l’essentiel : notre terre, notre faune, notre flore. Nos rivières et nos montagnes.
La vie en van, c’est se poser où l’on veut. Quand on veut. Et pour le temps qu’on veut. Une nuit, une semaine, 10 ans ou à jamais. Le van s’adapte à tout. Y compris au temps.
Quand je pense à la « vanlife », je ne peux m’empêcher de concevoir cette « way of live » sous l’angle de vue des youtubeurs Sara & Alex James (Custom Crafted Vans) ou du créateur français de la page « S’affranchir ». Allez donc leur rendre visite !

Vive le nomadisme !

Tant pis si ma vision de la « vanlife » m’oriente vers un produit bien précis : le Mercedes Sprinter. Ainsi soit-il. Libre à vous de l’associer à ce que vous voulez d’autre. Je ne vous en voudrai pas de lui préférer la Fiat Ducato ou le Ford Transit. Ce dernier est d’ailleurs tellement répandu à travers le monde que, dit-on, lui trouver des pièces détachées est un jeu d’enfant. Après tout, il n’est pas dit que le jour où je déciderai d’avoir mon van, ce ne soit pas vers lui que je m’oriente… 

van

En attendant, je m’efforce dans ce premier article de vous vanter les mérites de ce concept que peu de Réunionnais sont encore prêts à intégrer dans leur vie.
C’est vrai, c’est loin de la kaz ek piscine ou de l’appartement avec terrasse.
Je le conçois.
Mais à une époque où l’énergie coûte de plus en plus cher, à l’heure où les prix s’envolent dans les supermarchés, je ne serais pas surpris que cette tendance de « lot côté la mer » devienne un jour le standard du Réunionnais qui souhaite se réapproprier son île, partir à la découverte ou à la redécouverte de son histoire, de son patrimoine, de son zarlor.
Sa nout zion, comme dit Blacko.
Et pourtant, nous l’arpentons trop peu.
Allons marcher. Allons viv’ dans le sud ! Un coup dans le nord ! Pi, dans l’est ! Après dan l’ouest ! Allons voir un coup la famille ke nou évite paske i abit trop loin !
La Réunion lé pti, mounoir. Arret fé comme si nou lé à 10 000 km alors ke na rienk Saint-Pierre/Saint-Benoît comme distance ki sépar !
C’est tout le problème de la sédentarisation. S’encrasser dans nos petites vies respectives sans sortir de chez nous, paske na netflix lé doss, donc nou ress la kaz! allé marché don !
Vive le nomadisme et l’envie de dormir où bon nous chante ! Ça ne peut nous faire que du bien.
Nous sommes réunionnais, oui. Nous sommes aussi, et répétons-le-nous un peu plus chaque jour, citoyens du monde. Citoyens de notre ville et surtout, citoyen de notre île. 

Sur ce, chers lecteurs réunionnais, je vous retrouve dans un prochain article. Peut-être pour vous emmener à la découverte d’un mordu du van, d’un youtubeur branché « vanlife » ou de bien d’autres choses encore. Bref, néna d’sujets ke nou pourrait traiter mounwar ! Pas d’min ki sera fini!

Allé, nar’trouv!

Abdoul-Ahad Lokhat

A propos de l'auteur

Kozé libre

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