Rassemblement à l'appel des Tricoteuses de France devant le tribunal de Saint-Pierre.

À Saint-Pierre, un rassemblement contre les violences faites aux enfants malgré la pluie et l’indifférence

Jeudi 15 mai, à l’appel du collectif des tricoteuses de France, une vingtaine de militant·es se sont réunis devant le tribunal de Saint-Pierre pour dénoncer les défaillances de la justice face aux violences faites aux enfants. Une mobilisation discrète mais porteuse d’un message fort.

Une cause ignorée, une réalité persistante

Sous une pluie persistante, peu de personnes ont répondu, à Saint-Pierre, à l’appel national lancé par le collectif engagé dans la lutte contre les violences infantiles. Hormis Parallèle Sud, aucun autre média n’était présent, malgré les sollicitations adressées à plusieurs rédactions.

Pourtant, le sujet est brûlant d’actualité. La veille, le Premier ministre François Bayrou était auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur le scandale de l’école Bétharram. Durant son intervention, il a notamment déclaré qu’« une claque peut être un outil d’éducation », une affirmation qui a suscité de vives réactions et ravivé le débat sur les violences éducatives ordinaires.

Rassemblement à l'appel des Tricoteuses de France devant le tribunal de Saint-Pierre. © Olivier Ceccaldi
Rassemblement à l’appel des Tricoteuses de France devant le tribunal de Saint-Pierre. © Olivier Ceccaldi
Une militante devant le tribunal de Saint-Pierre. © Olivier Ceccaldi
Une militante devant le tribunal de Saint-Pierre. © Olivier Ceccaldi
Rassemblement à l'appel des Tricoteuses de France devant le tribunal de Saint-Pierre. © Olivier Ceccaldi
Rassemblement à l’appel des Tricoteuses de France devant le tribunal de Saint-Pierre. © Olivier Ceccaldi

Des signalements qui peinent à protéger

Présente sur les lieux, Samira Ben Hamida, fondatrice du collectif des Tricoteuses de France, dénonce un manque de réactivité et de coordination entre les institutions judiciaires et médicales dans le traitement des cas de maltraitance. « Les signalements ne produisent pas d’effets juridiques concrets », regrette-t-elle.

Elle pointe notamment les situations où, malgré des alertes pour violences intrafamiliales, le parent suspecté — souvent le père — conserve ses droits de visite et d’autorité parentale. Une aberration pour les militantes, qui réclament une justice plus adaptée aux besoins des enfants et fondée sur le principe de précaution.

« La justice est souvent absente pour les mineurs. Il est temps de faire passer l’intérêt de l’enfant avant tout », affirme-t-elle.

Pancartes pour alerter sur le fléau de l'inceste et des violences sexuelles sur mineurs.
Pancartes pour alerter sur le fléau de l’inceste et des violences sexuelles sur mineurs. © Olivier Ceccaldi
Prune, de l'association Mon pt'i Loup interprète plusieurs morceaux à la guitare pour évoquer les violences envers les enfants.
Prune, de l’association Mon pt’i Loup interprète plusieurs morceaux à la guitare pour dénoncer les violences envers les enfants. © Olivier Ceccaldi

L’art comme porte-voix contre l’inceste

Parmi les participant·es au rassemblement, l’association Mon pt’i Loup était également présente. Son président, Nicolas Puluhen, lui-même survivant d’inceste, milite pour une plus grande visibilité de ces violences taboues. « Il faut sortir du fléau infernal de l’inceste », insiste-t-il.

Prune, secrétaire de l’association, a interprété plusieurs chansons à la guitare pour dénoncer les violences familiales. Une démarche artistique engagée qui accompagne l’association dans ses nombreuses interventions en milieu scolaire, de l’école primaire jusqu’à l’université.

Le collectif des Tricoteuses de France entend maintenir la pression. Il renouvelle son appel à un rassemblement chaque 3ᵉ jeudi du mois devant le tribunal de Saint-Pierre, pour continuer à faire entendre la voix des enfants victimes de violences, souvent oubliés dans les procédures judiciaires.

Olivier Ceccaldi

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Olivier Ceccaldi

Photoreporter.

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