Schizophrénie, un mot trop souvent détourné

LIBRE EXPRESSION

La stigmatisation des troubles psychiques commence par les mots. Ceux qui blessent, qui isolent et qui restent. 

Le terme « schizophrène » est trop souvent détourné dans le débat médiatique et politique avec des conséquences dramatiques pour les personnes concernées et leurs aidants. Parlons-en-autrement, c’est l’objet de notre campagne ! 

« T’es complètement schizo !  » C’est schizophrène cette attitude !

Autant d’expressions courantes utiliseées pour dénoncer des propos ou des attitudes contradictoires.

Ce qui n’a rien à voir avec les troubles schizophréniques dont souffrent 600 000 personnes en France, soit 1% de la population.

Au même titre que les troubles bipolaires, la dépression ou les troubles anxieux, les troubles schizophréniques sont des maladies du cerveau, complexes et encore mal connues, mais qui se soignent et dont on peut se rétablir.

Alors utiliser le terme schizophrénie pour moquer et dénigrer les propos d’une personne, c’est moquer et dénigrer tous ceux qui vivent avec cette maladie et les isoler encore un plus. 

Ces mots blessent et isolent et pourtant envahissent l’espace médiatique.

Pour preuve, cette vidéo ci-dessous qui qui ne dure pourtant que trente secondes mais elle en dit déjà long sur le sujet.

l’Unafam se bat sans relâche pour faire changer le regard.

Sortir des préjugés pour une égale participation de tous à la société sans discrimination, serait un premier pas très important.

La stigmatisation, c’est la double peine pour nous, personnes concernées et aidants. 

Comme le disait Albert Einstein : « Il est plus facile de casser un atome qu’un préjugé. » En effet, il apparaît que les termes « schizophrène » et « schizophrénie », sont employés à mauvais escient par des personnes médiatiques qui contribuent ainsi à la propagation auprès du grand public d’idées fausses sur cette maladie psychiques.

Non, la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité. Non, cette maladie n’est pas le syndômr du Dr Jeckyl et Mister Hyde !

Il faut briser le silence. A cause de cette stigmatisation, les personnes qui vivent avec une maladie psychique élèvent des murs de silence.

Pire, elles peuvent refuser de se soigner ou cesser de le faire et leur état s’aggrave.

Qui ose dire à ses amis, sa famille parfois, ses collègues : « J’ai rendez-vous chez le psychiatre » ou « J’ai dû être hospitalisé-e en psychiatrie » ? Leur entourage se tait se tait bien souvent aussi.

Parlons-en enfin autrement et faisons attention au vocabulaire employé

Pour donner une chance à toutes les personnes confrontées à la maladie psychique de trouver un traitement adapté et de reprendre pouvoir sur leur vie, refusons la banalisation du mot « schizophrénie » et levons ensemble le tabou sur la santé mentale. 

Catherine Harnois, déléguée UNAFAM974 (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques)

Illustration : Aquarelle du docteur Maurice Jay, ancien directeur de l’hôpital psychiatrique de La Réunion

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Kozé libre

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