PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE CONTREDANSES MACABRES PAR L’AUTEUR, PATRYCK FROISSART
Recueil de poèmes paru le 4 juin 2025 (Editions Constellations)
Image de couverture :
Cadavre d’enfant dans la poussière, photo prise par Hakim Froissart en août 2024. Tous droits réservés.
Genèse, conception
J’ai eu la conviction, il y a peu, que l’heure était venue de réunir en un recueil un ensemble de textes poétiques que j’ai écrits par intermittences, pièce par pièce, depuis bientôt deux années et qui, dans le pêle-mêle de mes créations aléatoires, me paraissaient d’évidence être liés par une même thématique : la sombre réalité d’une époque caractérisée par la déliquescence brutale, intégrale et accélérée d’un monde qui jusque-là partageait, ou affirmait partager, dans sa majeure partie, depuis la fin de la seconde guerre mondiale malgré, ici et là, des explosions sporadiques d’immondes tragédies, un idéal commun de démocratie, d’humanisme, de liberté, de fraternité…
Gestation, avènement
Compiler, réécrire, corriger, supprimer des poèmes, en ajouter de nouveaux, ceux-ci inspirés par la relecture des textes antérieurs, telle a été la tâche à laquelle je me suis astreint, jusqu’à pouvoir envisager de soumettre le tapuscrit à quelques éditeurs de poésie proposant des contrats à compte d’éditeur. La réponse la plus rapide a été celle d’Amalia Achard, elle-même poétesse, fondatrice des Editions Constellations.
Vêture
Ma poésie…
Pour me donner un genre.
Quelle poésie?
Classique?
A forme fixe?
Libérée?
Avec ou sans rimes?
Prose poétique?
Poésie prosaïque?
Je n’ai que faire de ces taxinomies. Je « fais » comme « ça » vient, en donnant du sens au son, et du son au sens.
Le verbe grec poïen qui est la racine étymologique de notre poésie, on le sait, se traduit en français par « faire ».
Or Aragon précise, avec raison, car le poète a toujours raison, que faire signifie chier.
Je verbifie. Je poétifie. Je « fais », à la va-comme-je-pousse. Je tartis mes pages.
Je « fais » le monde, tel que je le vois, tel que je le sens, pouah, tel que nous sommes tous en train de nous le pourrir, de nous le massacrer…
Avis de l’éditrice
« Un souffle noir traverse ce recueil comme un vent de fin du monde. Poète en rupture, en colère, en verve, Patryck Froissart orchestre une
sarabande de visions, de cris, de satires et de prières païennes. Un éclat – de chair, de verre, d’étoile – projeté par un verbe incandescent. Ici, les dieux tombent de leur piédestal, les peuples s’égarent dans les ruines de Babel, les amours se consument dans le fiel. Et pourtant, entre les lignes fauves, un désir d’humanité affleure, indocile, tenace. Avec cette fresque lyrique et caustique, le poète nous tend un miroir sans complaisance. Il y a de la démesure, de l’outrance, de l’irrévérence, mais aussi une vibrante espérance : que le verbe, encore, sauve ce qui peut l’être ». Amalia Achard, éditrice
Extrait
La mort jalouse en ses doigts tors serrant les cous
D’un coup dénoue les lacs d’amour que la vie coud
Vifs enlaçons sans nous lasser nos idées folles
Légers dansons sur les pavés nos carmagnoles
Vite oublions tous les versets les paraboles
Au vent jetons les caducées et les étoles
La mort épouse en ses bras noirs fort à son goût
Les macchabées qu’elle a vautrés dans ses égouts
Dans la nuit qu’a fuie la lune
Elle éteint l’une après l’une
Les vies qui par infortune
Sont échues dans sa main brune
La mort partouze en ses draps noirs je vous avoue
Que s’il lui manque un décharné je me dévoue
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