Assemblée nationale: dernière ligne droite pour le Budget Outre-mer

La commission des Lois de l’Assemblée nationale a donné ce mardi un avis favorable aux crédits de la mission Outre-mer. Dans cette partie de la loi de finances pour 2022 on trouve des mesures afin de lutter contre l’habitat indigne à Mayotte et en Guyane.

Philippe Naillet, a émis quelques réserves sur la baisse des crédits dédiés au logement, en dénonçant « une Ligne budgétaire unique (LBU) historiquement basse ».

C’est la dernière ligne droite pour le dernier budget de ce quinquennat d’Emmanuel Macron et le gouvernement affirme vouloir « aller vite ». Auditionné par les députés de la Commission des Lois ce mardi 2 novembre, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a affirmé qu’il s’agit là d’une loi de finances « qui doit impacter la vie quotidienne des Ultramarins » et venir « en soutien des graves conséquences de la crise sanitaire », sur le plan économique notamment.

L’enveloppe de 2,4 milliards d’euros ne représente qu’une fraction de l’argent investi par la France dans les Outre-mer et à La Réunion – les salaires des professeurs ou encore le financement d’infrastructures ne figurent pas dans les crédits de la mission Outre-mer mais dans d’autres chapitres du Budget. Pourtant, les crédits de la mission Outre-mer sont traditionnellement très discutés par les députés de la majorité et de l’opposition. C’est l’occasion pour les députés ultramarins, en commission comme en séance publique dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, d’aborder tous les sujets qui leur tiennent à cœur.

Au terme d’une séance plus consensuelle qu’à l’accoutumée – peut-être parce que le soutien à l’économie après la crise sanitaire et les dures restrictions qui ont pesé sur les entreprises rassemblent les avis partisans – ces crédits ont obtenu sans difficultés un avis favorable de la Commission des Lois.

Le député (PS) nommé rapporteur à cette occasion, le Réunionnais Philippe Naillet, a bien émis quelques réserves sur la baisse des crédits dédiés au logement, en dénonçant « une Ligne budgétaire unique (LBU) historiquement basse », ces critiques n’ont pas touché le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu. « La résorption de l’habitat indigne et insalubre est la priorité numéro un de ce gouvernement et a toujours été ma priorité depuis que j’ai été nommé à ce poste », a même assuré Sébastien Lecornu. Avant de reconnaître une baisse « conjoncturelle, à cause de la crise sanitaire. Une baisse qui sera largement rattrapée dans les prochaines années parce que maintenant les élections territoriales sont derrière nous, quel que soit le territoire, ce qui nous permet d’avoir de la visibilité jusqu’en 2026 et de mettre en chantier de très nombreux projets. »

Abordé en même temps que nombre d’autres sujets budgétaires océaniens tels que le financement des collectivités françaises du Pacifique ou encore le prochain référendum en Nouvelle-Calédonie le logement insalubre est une des priorités du gouvernement et concerne au premier chef Mayotte. « J’ai d’abord voulu répondre aux interrogations et aux demandes répétées des maires de Guyane et de Mayotte, a ainsi expliqué le ministre des Outre-mer aux députés de la Commission des Lois. Il faut avoir un traitement humain dans la destruction des bidonvilles. Contrairement à ce qui est souvent dit sur les réseaux ou dans certains médias, ce sont souvent des concitoyens français qui vivent dans ces bidonvilles en Guyane et à Mayotte. On doit permettre à nos concitoyens d’avoir une proposition de relogement très peu chère. C’est ce à quoi nous travaillons. » Concrètement, dans la loi de finances, 110 millions d’euros sont disponibles pour des projets de constructions de logements neufs ou des réhabilitations.

Le projet de loi de finances sera examiné en séance publique la semaine prochaine, le 9 novembre, dans l’hémicycle du Palais-Bourbon.

Julien Sartre

A propos de l'auteur

Julien Sartre | Journaliste

Journaliste d’investigation autant que reporter multipliant les aller-retour entre tous les « confettis de l’empire », Julien Sartre est spécialiste de l’Outre-mer français. Ancien correspondant du Quotidien de La Réunion à Paris, il travaille pour plusieurs journaux basés à Tahiti, aux Antilles et en Guyane et dans la capitale française. À Parallèle Sud, il a promis de compenser son empreinte carbone, sans renoncer à la lutte contre l’État colonial.