CONCERT DE PUTAN CLUB ET MAYA KAMATY RACONTÉ PAR LE BISIK
Vendredi 25 novembre, vous avez été nombreux à rejoindre la résistance de Putan Club et la rébellion de Maya Kamaty pour une soirée prodigieuse ! Une nuit sous les étoiles exactement qui a débuté, comme à l’accoutumée désormais, par le DJ Set inspiré de Joan’r koté Jardin.
Rien ne présageait alors de la révolution à venir…
Après le désormais traditionnel et remarqué DJ Set de Joan’r koté Jardin, le duo franco-italien Putan Club a transformé le Bisik en Boiler Room exalté ! Chacun dans ses cordes, Gianna Greco et François R. Cambuzat jouent comme on boxe, déchaînés, passionnés.
Le Putan Club décline féminisme, électricité, électronique et sauvagerie pour diffuser un groove sous haute tension. Le public timide cherche sa place sur ce ring improvisé, admire le spectacle et ose parfois s’y mêler quand ce n’est pas Gianna qui les y entraîne de force… Mais comment résister…
Si le Putan Club n’appartient à aucune église (rock, techno, jazz, avant, punk, world ou what-the-fuck-ever) il revendique le droit d’être tout cela et même bien plus encore. Il l’a prouvé, depuis Laâyoune jusqu’à Pékin et hier soir au Bisik pour une performance entre transe, danse et défi…
Le Putan Club est iconoclaste, groovy et résolument révolté. Héritier d’un Krautrock fier et assumé, Il choque, surprend, provoque, hypnotise et convoque les esprit d’un rock progressif, expérimental et psychédélique.
Personne ne peut rester indifférent à cette débauche d’énergie qui donne des coups, nous entraîne dans les révoltes du monde de Côte d’Ivoire en Croatie en passant par la Turquie. Des titres engagés, enragés, qui nous conduisent aussi dans l’histoire des luttes féministes comme « Filles de Mai » pour faire résonner la voix des femmes pendant 10 minutes de pur plaisir…
*** Une révolution en marche ! ***
Politique, le Putan Club termine son show en revendiquant haut et fort cette indépendance qui le caractérise. François raconte leur histoire marginale dans l’univers de la musique, explique leurs engagements et leur projet de documentaires sur le servis Kabaré lors de leur séjour à La Réunion…
Une claque magistrale qui a fait trembler le Bisik qui pourtant en redemande !
Après un changement de « plateau » rondement mené, c’est Maya Kamaty qui prend possession de la scène pour son electronic solo set très attendu.
Le public se fait moins craintif et prend ses marques dans une configuration cette fois plus classique… Face à face.
Mais c’est sans compter sur la rage de notre artiste qui revient d’une longue tournée hexagonale et qui est bien décidée à mettre le feu au Bisik !
Même sans sa meute, Maya s’impose et occupe l’espace avec la force qui la définit. Armés de ses pads, looper et machines elle maîtrise son art à la perfection et nous fait oublier la technique très rapidement pour ne faire rayonner que son talent. Sa musique créole électro-pop mêle basses puissantes aux instruments réunionnais pour créer un pont entre tradition et modernité. Elle exprime dans ses textes la rage de ses ancêtres et celle, puissante et explosive, qu’elle ressent aujourd’hui où son style s’est affirmé, émancipé, avec assurance et fierté.
Comme elle le dit elle-même elle a clairement quitté le santié Papang pour aller se Pandiyé à d’autres branches…
Des compositions créées avec SSkyron pour un résultat plus syncopé, plus urbain qui séduit le public parfois surpris de cette nouvelle direction. Même si l’artiste revisite quelques-uns de ses anciens titres comme « Ansanm » ou « Lamandoz », ou sa récente création « Meute » dans un autre style mais tout aussi engagé, c’est avec ceux de son dernier EP, « Sovaz » qu’elle brûle les planches et enflamme le pubic.
*** Queen Diva, Fanm Kabar, Maya transcende son art ***
« Kavalé » pour prendre la tangente, « Sovaz » pour ravazé. Effrontée et totalement déchaînée, Maya harangue les spectateurs… Les cœurs chavirent et les corps exultent. Le Bisik flambe !
« Kaskolé », pour dénoncer les inégalités femmes-hommes et le machisme de notre société , « ATR » pour les violences sexistes, « Kartel », son dernier clip en date, pour dénoncer tout ce qui nous étouffe et qui se mue en maloya revendicatif !
Et si la température du Bisik est montée de plusieurs degrés depuis le début de cet Electro Set, personne n’étouffe, bien au contraire !
Quenn Diva, Fanm Kabar, Maya Kamaty i dor pi, i sa va, dovan, dovan mèm…
De transes en performances la soirée touche à sa fin mais c’est sans compter sur l’enthousiasme des spectateurs et la générosité de l’artiste…
Cette fin de concert reprend donc à nouveau le Santié Papang avec deux rappels pour un dernié viraz vibrant qui confirme l’étendu du talent de notre superbe artiste…
Une soirée incroyable qui nous conforte et nous rassure dans la mission que nous nous sommes fixés et que vous nous aidez tous à mener.
Un grand merci à Putan Club, Gianna et François, Maya Kamaty pour nous avoir offert leur passion et leur talent, merci à l’ensemble de nos partenaires pour leur soutien, à notre équipe toujours incroyable, nos très chers bénévoles, et à celles et ceux qui étaient présents pour ce concert une fois de plus inoubliable ! Merci de votre présence !
Pascal Saint-Pierre
Régie : Alexandre Duchemann
Son : Vincent Gerbith / Hugo
Lumières : Sylvain Lallemand / Julien Lemelle
Photos : Iris Mardémoutou
La semaine prochaine
La semaine prochaine c’est Alaza et Nans qui seront au Bisik pour une soirée Hip-Hop « Caniculaire »
Ouverture des portes 19h avec le Warm-Up de Joan’r koté jardin, début du premier concert 20h00
Infos / résa au 0693633939
Entrée 8€ en Prévente Adhérents sur Internet (10€ non adhérents) / 12€ sur place (réservation conseillée)
Buvette et restauration sur place
Achetez vos billets en ligne ! cutt.ly/1BkMyGT
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