[Culture-Musique] : La Bretagne en fête 

FESTIVAL INTERCELTIQUE DE LORIENT

Cet été, la 54e édition de l’un des festivals les plus anciens de France, et sans doute le plus prestigieux, a eu lieu comme tous les ans à Lorient. Bien que raccourci cette année en raison des JO, 650 000 spectateurs y ont participé!

Un monde fou !

97 000 personnes pour la grande parade du jeudi 15 août dans les rues de Lorient. 5200 pour le concert de Soldat Louis, 5500 pour celui de Matmatah, le stade du Moustoir quasi plein chaque soir pour « Horizons Celtiques », des spectacles un peu partout, des allées noires de monde, près de 2000 bénévoles pour faire tourner le festival… Et surtout une ambiance hors du commun !

Le saviez-vous ?

Les Celtes ont été pendant longtemps le peuple le plus puissant d’Europe, pas simplement de simples barbares battus par les légions romaines. Aujourd’hui, les « descendants » de ces Celtes, qui travaillaient le fer, quand les romains et les grecs utilisaient encore le bronze… sont issus de huit nations celtes : l’Irlande, l’Ecosse, le Pays de Galles, l’île de Man (au sud de l’Ecosse), les Cornouailles (au sud du Pays de Galles), les Asturies et la Galice (Nord-Ouest de l’Espagne) et la Bretagne. Chaque année au FIL (Festival International de Lorient), on fête les nations celtes, leur histoire, leurs coutumes, leurs musiques, leurs danses…

La jeunesse à l’honneur cette année

Habituellement, une nation celte est mise à l’honneur. Cette année, le choix s’est porté sur la jeunesse. Contrairement aux autres années, ce n’est pas le bagad de Lann Bihoué (orchestre de la marine nationale) qui ouvrait la grande parade, mais des groupes de musiciens et danseurs composés de jeunes uniquement. Et cette jeunesse était présente partout, sur les podiums (chanteurs, musiciens, danseurs). Un groupe de huit jeunes venus des huit nations a préparé en trois jours un concert joué à sept reprises. Un petit exploit, et le signe que la jeunesse est très attachée à ses racines et ses coutumes.

Un orchestre de jeunes musiciens-chanteurs de l’île de Man.

La Bretagne, l’âme bretonne

A La Réunion, on est fier d’être créole, de parler le créole, de perpétuer une langue, une histoire, des traditions, des musiques… Le maloya est depuis quinze ans au patrimoine universel de l’Unesco, nos cirques, pitons et remparts également. Paradoxalement, aucun monument (et poUrtant les sites mégalithiques, dont celui de Carnac, y sont nombreux), ni musique, ni danse de Bretagne de l’est. Nous avons nos « kabar », la Bretagne a ses fest-noz où l’on danse entre autres l’an dro, mais aussi des mazurkas, des polkas, des scottish … Et sur le festival, ça danse partout pendant les concerts et pas seulement !

En Bretagne, il paraît qu’on vit pluvieux, mais même sous la pluie, on danse!

La musique, la danse…

Dans le cadre du festival, beaucoup de groupes de musiciens bien sûr, des danseurs, des bagads, mais aussi des conférences en langue bretonne, des cours de langue bretonne, des cours de danses bretonnes, de broderie… Partout, des musiciens, parfois très jeunes, jouent de la harpe celtique, de la cornemuse (ou biniou pour les Bretons), de la gaïta, de la bombarde, de l’accordéon diatonique. Devant chaque scène, ça danse, les anciens se mêlant aux plus jeunes, parfois très jeunes. Et quand des chorales de marins se produisent, le public chante en chœur les refrains. « Les filles de Lorient », par exemple, tous les festivaliers connaissent ce traditionnel de Bretagne qu’ils reprennent en choeur. « Rue des trois matelots » également, même si le texte est plutôt coquin ! Cette ambiance est vraiment unique et communicative.

Un temps fort : concert de Soldat Louis avec la dernière de Lary Wicknam

Vendredi 16 août : concert de Soldat Louis (tout le monde ou presque connaît Du rhum, des femmes…), groupe de rock breton, originaire de… Lorient. Leur rock s’inspire de musiques traditionnelles bretonnes, le biniou et la bombarde y apportent une touche très locale !

Soldat Louis (photo wikipédia)

Le chapiteau est archi-comble, le public conquis d’avance. Et surtout, c’est la toute dernière de Gary Wicknam (René Detressan, Gary Wicknam est son nom de scène), co-fondateur du groupe, qui a annoncé sa retraite, mais qui tenait une dernière fois à saluer « son » public. Agé, et sans doute malade, il a chanté l’un de ses textes les plus connus « Encore un rhum ». La voix est toujours aussi belle et envoûtante, et quand arrive le refrain, la magie opère. « Encore un rhum, et puis un rhum – Pour s’mettr » la têt’ cap sur Babylone- Patron sers-moi un rhum ». 5200 personnes qui chantent en chœur, ça donne la chair de poule, ça vous fait dresser les poils. C’est poignant, les larmes coulent, c’est tout simplement très beau. Le plus bel hommage que puisse rendre un public à un artiste.

Si vous vous voulez découvrir l’ambiance « fest noz », allez à une animation de l’Amicale Bretagne Réunion. Et ensuite, n’hésitez pas à réserver une semaine de vos vacances hexagonales en août pour vous rendre au festival interceltique de Lorient. Une organisation parfaitement rodée (bateaux-bus, bus…), ambiance garantie, plaisir unique !

Dominique Blumberger

Liens :

Femmes de légende (Soldat Louis) lien youtube :  https://youtu.be/3rNf-1-Or1M?si=VMZbEsSvsjkUaJZA

C’est un Pays (Soldat Louis) lien youtube : https://youtu.be/Mzc_3_aHVkc?si=pkTwoCo68SjCij1H

Les filles de Lorient (les marins d’Iroise) lien youtube : https://youtu.be/G0pKID3CYBM?si=0gX56EJ4MBgNWUNN

A propos de l'auteur

Dominique Blumberger | Reporter citoyen

Ancien enseignant et directeur à la retraite, Dominique Blumberger a rejoint les rangs de Parallèle Sud quelques mois après son lancement. Passionné de musique, gros lecteur, il propose d’ailleurs souvent des avis sur ce qu’il a lu, il affectionne plus particulièrement les portraits et les reportages.

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