LIBRE EXPRESSION
D’aucuns prétendent que notre 21ème siècle sera celui des métaux, alors que le précédent était, d’après les mêmes, celui des énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz.
A cause des différents matériels et installations nécessaires à la transition énergétique et écologique impulsée par les principaux acteurs du néolibéralisme !
En effet, il est fort probable que notre époque verra une production croissante (exponentielle, parait-il !) de métaux indispensables au développement du numérique (ordinateurs, …), de l’automobile (électrique !), de l’aérospatiale, de l’armement, etc. Sans oublier les matériaux nécessaires à la fabrication d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques destinés à fournir un complément d’électricité à notre société industrielle moderne en perpétuelle croissance !
Au niveau de la planète, combien de temps durera l’extraction – à moindre coût – des différents minerais(1) utilisés actuellement par l’industrie ? Quand ceux-ci parviendront-ils à leurs pics respectifs, avant d’aborder une moindre production (à coût plus élevé) ? Avant la fin de ce siècle ?
D’autres personnes, considérant que « la croissance infinie est impossible à maintenir dans le monde fini » que constitue l’écosystème Terre, proposent de lever le pied. Pour elles, le consumérisme effréné qui caractérise notre société de consommation de masse, n’est pas tenable à moyen terme. À fortiori à long terme, si l’on prend le temps de penser aux générations futures !
Depuis plus d’un siècle et demi, des penseurs(2) de différents pays dénoncent le caractère pernicieux du « système technicien », autrement dit de la société capitaliste née de la révolution industrielle.
Considérant qu’objectivement « un autre monde est possible », leurs ouvrages nous invitent – plus ou moins radicalement – à changer nos habitudes. Exemple, « consommons moins, mais mieux ! ». Tant et si bien que des mots nouveaux apparaissent dans notre quotidien.
En particulier : sobriété et décroissance. Si le premier est relativement bien accepté dans le discours ambiant, le terme de décroissance provoque moult débats et prises de position, pour ou contre, y compris dans les grands médias.
Pour faire court, vu l’avenir (incertain ?) qui se profile à l’horizon, les bonnes questions ne sont-elles pas les suivantes :
1°) Quels sont nos véritables besoins ?
2°) Comment les satisfaire, à travers quelles productions ?
Johannesburg, août-septembre 2002, Sommet de la Terre
Ce que nous avons retenu du discours du président Jacques Chirac :
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Ce que nous faisons, peu ou prou, depuis une bonne vingtaine d’années.
Jusqu’à quand allons-nous regarder ailleurs ? Pourtant, les faits sont là, incontestables.
Depuis le début de ce siècle, les crises se succèdent, dans l’ensemble français comme à l’international : krach financier de 2008, guerre du Congo (2008 et suivantes), crise de la dette de 2012 (Portugal, Italie, Grèce, Espagne), guerres au Mali (depuis 2012) et au Yémen (depuis 2014), crise de l’immigration (depuis 2015), crise des Gilets jaunes (2018-2019), pandémie du Covid-19 (2020-2022), guerre en Ukraine (depuis le 24 février 2022), augmentation du prix des matières premières, guerre dite « des généraux » au Soudan (depuis le 15 avril 2023), guerre Israël-Hamas à Gaza (depuis le 7 octobre 2023), …
Avec, au final, augmentation des inégalités et de la pauvreté dans de nombreux pays !
Sommes-nous dans une période de récession, de régression socio-économique et environnementale ?
La réponse est dans la question.
Parallèlement, chaque année, certains régimes politiques – à priori démocratiques – se font de plus en plus autoritaires. Il en est même qui se radicalisent au point de devenir totalitaires. Curieusement, la tendance est planétaire. Que sera demain ? Comment nos sociétés vont-elles évoluer ? Comment nos démocraties – chèrement acquises – vont-elles survivre ?
Dans le cadre d’un État totalitaire, la situation est claire : c’est le gouvernement qui décide, qui impose ses décisions. Unilatéralement. Verticalement.
Nous, Français (toujours en démocratie), avons vécu une expérience avec l’étonnante gestion macronienne de la crise du Covid-19 : mesures liberticides successives, mensonges d’État à répétition, répression policière organisée, ordres ministériels contradictoires, …
Que nous réserve la fameuse « transition énergétique et écologique » entamée par le gouvernement du Président de la République ?
Une autre possibilité est souhaitée par certains penseurs, par quelques activistes aussi :
« Change toi-même, avant de changer le monde ! »
Individuellement, nous allons plus vite. Mais, collectivement, nous allons plus loin.
Réfléchissons ! Communiquons ! Échangeons ! Proposons ! Sortons de notre zone de confort !
Ensemble, débattons dans la tolérance, dans l’écoute et le respect de l’autre !
Selon les principes de la communication non-violente, évidemment !
Changeons nos pratiques, quittons nos habitudes, remettons en cause nos propres certitudes.
Vu qu’un autre monde est possible, essayons un mode de vie à la hauteur de nos ambitions !
Autour de nous, existent, depuis des lustres, des expériences intéressantes parce que positives, couronnées de succès. Du concret, à portée de main !
Nous ne partons pas de zéro. L’entraide, le partage, la mutualisation sont des valeurs ancestrales à remettre au goût du jour, à généraliser autour de nous. Contre vents et marées adverses !
A nous de faire vivre ces valeurs qui ont du sens au sein de notre couple, de notre famille, d’un groupe plus important, voire d’une communauté villageoise. Dans la joie de vivre !
Ne soyons plus « seuls ensemble » !
NOTES
- Les minerais les plus courants sont bien connus : le fer, le cuivre, le nickel, le zinc, le cadmium, l’étain, le tungstène, la bauxite, le molybdène, le plomb, l’antimoine et le cobalt.
Peut-être moins visibles, d’autres minerais, appelés métaux critiques, ont pris une importance considérable depuis quelques décennies :
- Le coltan (de la République démocratique du Congo) est indispensable pour produire du tantale, métal stratégique pour l’électronique (téléphones portables et ordinateurs). De plus, le tantale entre dans la composition d’alliages de cobalt et de nickel pour l’aéronautique et l’aérospatiale (fusées, missiles, …).
- Le lithium-ion, baptisé « or blanc », est indispensable pour fabriquer des batteries électriques performantes, dans le cadre de la transition énergétique.
Peut-être sera-t-il concurrencé, demain, par le sodium-ion ?
- Le silicium est l’élément le plus abondant dans la croûte terrestre (après l’oxygène). Transformé en silicium « métal », il entre dans la composition d’alliages d’aluminium, de semi-conducteurs, de silicones, de céramiques et de cellules photovoltaïques. Sans oublier le verre !
- Les terres rares constituent un groupe de métaux aux propriétés voisines. Présentes partout sur la Terre, elles sont disséminées en très faible quantité, contrairement aux minerais cités précédemment. Au nombre de 17, elles entrent dans la fabrication des éoliennes, des véhicules électriques, des smartphones, des missiles, …
Autant dire que les terres rares ont pris de l’importance depuis le début de notre 21ème siècle !
- A noter, pour finir (provisoirement), les minerais des métaux précieux : or, platine et argent.
Nota bene : pour un complément d’information sur l’extractivisme forcené actuel, deux documents signés Celia Izoard (journaliste, philosophe et spécialiste des nouvelles technologies) sont accessibles :
- Sur Internet : une vidéo intitulée « On est en train d’enfouir la crise climatique et écologique dansles mines », durée : 59’ 45’’ ;
- En librairie (indépendante) : « La Ruée minière au 21ème siècle, enquête sur les métaux à l’ère de la transition », éditions du Seuil, janvier 2024, 347 pages.
- Les penseurs, qui ont remis en question la société moderne issue de la révolution industrielle, sont regroupés dans un ouvrage collectif intitulé : « Aux origines de la décroissance », édité par L’Échappée et Le Pas de Côté, en 2017.
Je suis sûr que vous en connaissez quelques-uns : Jacques Ellul, Pierre Fournier, Ivan Illich, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Hannah Arendt, Nicholas Georgescu-Roegen, Jean Giono, André Gorz, Pier Paolo Pasolini, Henri David Thoreau, Simone Weil, etc ?
Sans oublier Mansoor Khan que vous retrouverez dans le prochain chapitre sur Cuba !
A propos du vocabulaire, peu importe les mots utilisés : sobriété, efficacité, austérité, décroissance, …
L’objectif sera de diminuer notre consommation. Dans un avenir peut-être plus proche qu’on ne le croit ? Ce changement dans notre quotidien, le subirons-nous ?
Ou, au contraire, l’organiserons-nous, ensemble ?
Bonne réflexion à toutes et à tous !
Deux exemples vécus
Pour illustrer de « futurs éventuels » changements sociétaux, voici deux cas d’espèce, deux pays qui ont vécu – et vivent encore, hélas ! – des temps difficiles, suite à des événements politiques aussi violents qu’inattendus :
- CUBA : Fidel Castro, les États-Unis, l’U.R.S.S. et …
- SRI LANKA : un échec exemplaire !
Remarque :
À l’heure où des Réunionnaises et des Réunionnais nourrissent, sérieusement, l’utopie d’une autosuffisance à la fois alimentaire et énergétique (les deux sont indissociables) pour leur belle ile, les deux cas d’espèce que vous allez lire maintenant (j’en suis convaincu !) pourront, éventuellement, générer un débat que je souhaite constructif.
CUBA : Fidel CASTRO, les ÉTATS-UNIS, l’U.R.S.S. et …
Jetons un coup d’œil dans le rétroviseur !
Dès la première année de la révolution cubaine (1959), Fidel Castro (1926-2016) souhaite établir des relations diplomatiques normales, avec toutes les nations de la planète.
Avec le monde latino-américain, bien sûr ! Et aussi, avec son plus proche voisin (160 km), les États-Unis d’Amérique, grande puissance internationale, qu’il visite en avril 1959.
Diplomatiquement parlant.
La révolution n’attendant pas, de retour à La Havane, Castro nationalise plusieurs grandes firmes états-uniennes.
En retour, le gouvernement du président Eisenhower décrète des sanctions économiques contre Cuba.
Ce n’est pas encore l’embargo. Mais, déjà, le ciel s’obscurcit.
Rappel :
D’une part, nous sommes en pleine « guerre froide ». Pour faire court, la bipolarisation du monde (politique, économique et sociale) est une réalité incontournable : deux blocs, Est et Ouest, se partagent les différentes nations de la planète.
D’autre part, depuis 1823, la doctrine Monroe est claire : « l’Amérique aux Américains ! ».
Donc, de l’Alaska à la Terre de Feu, aucune intervention extérieure ne sera tolérée par les États-Unis.
De plus, ironie du sort, Cuba, la plus grande ile des Antilles (105 000km2), est dans le triangle hautement stratégique Miami-Trinidad-Panama.
Vu la tendance socialiste du nouveau gouvernement cubain (à parti unique), le dirigeant soviétique, Nikita Khrouchtchev, se propose de défendre l’ile contre « les forces agressives de Washington ».
Pour le grand voisin, c’en est trop !
Étant donné la saisie des entreprises américaines sur le sol cubain et le rapprochement politique avec l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS), les États-Unis rompent les relations diplomatiques avec le gouvernement castriste, début 1961.
Un an plus tard, ils imposent un embargo économique.
Géopolitique : vu la situation géographique de Cuba, au beau milieu des Amériques, Khrouchtchev s’engage à collaborer avec Castro, pour pallier aux sanctions états-uniennes.
Aussi, très vite, débarque-t-il avec armes et bagages.
L’occasion est trop belle de faire la nique à l’Oncle Sam. Sous son nez !
Pour le grand voisin, c’est une nouvelle provocation !
Vexé, Washington opte pour une opération militaire secrète, afin de renverser le régime cubain.
Recrutés et entrainés par la CIA, 1 400 exilés cubains tentent de débarquer sur l’ile, en avril 1961. C’est l’échec complet de la baie des Cochons. Fidel Castro pavoise.
En vue d’éviter une nouvelle tentative d’invasion américaine, Khrouchtchev envoie 50 000 soldats soviétiques et 30 missiles, transformant ainsi l’ile en base stratégique avancée.
Le 22 octobre 1962, sur une photo aérienne de Cuba, John Fitzgerald Kennedy, le nouveau président des États-Unis, découvre le chantier de l’implantation des fusées soviétiques.
Aussitôt, il décide du blocus maritime complet de l’ile. La flotte de guerre états-unienne ceinture littéralement Cuba, interdisant tout passage de bateaux. A l’import comme à l’export !
C’est « la crise des missiles ».
Le monde entier tremble. On est à deux doigts de la guerre entre les deux blocs.
Après d’âpres négociations pendant deux semaines interminables, l’URSS décide de retirer ses missiles de Cuba. Ouf ! La pression retombe. Le monde respire.
Suite à ces événements qui défraient la chronique depuis 1959, les responsables du gouvernement cubain se radicalisent. Doucement mais sûrement ! Tant et si bien qu’en 1965, le Parti uni de la révolution socialiste devient, officiellement, le Parti communiste de Cuba (PCC). Ce n’est pas anodin.
Au fil des années, la junte au pouvoir continue de mettre en place des réformes et des institutions, afin d’installer un État véritablement socialiste. Et de plus en plus autoritaire !
Parallèlement, les échanges commerciaux avec le grand frère soviétique et ses satellites se multiplient. Un certain équilibre est trouvé, et ce malgré les sanctions américaines qui perdurent inexorablement, pénalisant considérablement l’économie de l’ile.
Maintenant, examinons un exemple de pic pétrolier particulier !
A la veille de la dissolution de l’URSS, l’ile de Cuba réalise près de 80% de son commerce extérieur avec le bloc de l’Est(1).
L’année 1991 sera fatale à cette intense collaboration :
- le 1er juillet, c’est la fin du Pacte de Varsovie ;
- le 26 décembre, c’est l’incroyable éclatement de l’URSS.
Privée de précieux subsides, l’ile devient le théâtre d’une crise économique et sociale de très grande ampleur. Le régime castriste déclare l’entrée du pays en « période spéciale ».
Aussitôt, les États-Unis en remettent une couche en durcissant leur embargo économique.
C’est clair depuis longtemps : ils veulent faire tomber le gouvernement de Fidel Castro, cette intolérable verrue qui les nargue depuis plus de trois décennies, à 160 km de Key West !
Dès le début de 1992, les importations de pétrole chutent de 75% et celles de denrées alimentaires de 80%. Du jour au lendemain ! Ce qui entraine l’effondrement des services de transport et le rationnement des aliments et du carburant. Les pannes d’électricité et la pénurie d’eau potable deviennent quotidiennes. Le peso cubain est dévalué à plusieurs reprises. Malgré les pertinentes justifications gouvernementales, toutes ces restrictions draconiennes provoquent un grand mécontentement dans la population. Pour la plus grande joie des opposants au régime. Jusqu’à ce qu’ils finissent en prison !
En bateau, sur de pauvres radeaux parfois, quelques personnes réussissent à gagner les côtes de la Floride voisine où les attendent les exilés de la première heure (1959-60).
D’autres, n’en pouvant plus pour diverses raisons, vont jusqu’à se suicider.
Dans sa totalité, la société cubaine est mise à dure épreuve. C’est sans précédent !
Dans le cadre de cette « économie de guerre », Fidel Castro tient fermement la barre.
Quitte à durcir – encore et toujours – les conditions de vie, ou plutôt de survie, de ces compatriotes !
Comment, contraint et forcé, l’ensemble du peuple cubain s’en est-il sorti ?
Par son ingéniosité et sa formidable adaptabilité !
En passant, à grande échelle et à vive allure, d’une consommation intensive de pétrole bon marché à une utilisation parcimonieuse de ce que les cubains appellent plus que jamais « l’or noir », cette population a vécu une incroyable transition, une véritable seconde révolution.
Selon que l’on habite en ville ou que l’on vive à la campagne, il importe de se regrouper en communautés. Seul, on n’y arrive pas, ou difficilement. Dans la communauté, la résilience de chacun, de chacune est démultipliée. C’est bien connu : « À plusieurs, on est plus intelligents ! ».
Précédemment (avant 1991), l’autosuffisance alimentaire était liée à la (relativement petite) production agricole locale et aux importations de nombreuses denrées. Ces dernières n’arrivent plus aux différents ports. Et il n’y a plus de gazole pour les moteurs des machines du secteur agricole.
C’est connu : dans toute société moderne, les problèmes énergétique et alimentaire sont étroitement dépendants les uns des autres.
De plus, source essentielle de devises, la principale production agricole, le sucre de canne, n’est plus exportée vers l’Europe de l’Est.
Devant ce constat et après de nombreux débats populaires, des décisions importantes ont fait l’unanimité (ou presque) dans la plupart des communautés, nécessité faisant loi :
- Dans les champs, les cultures vivrières ont dû, partiellement, remplacer la canne à sucre.
- Dans leur ensemble, les Cubains se sont regroupés pour cultiver la moindre friche – rurale ou urbaine – afin d’en obtenir quelque nourriture. Des jardins fleurissent un peu partout.
- Faute de pétrole bon marché (soviétique, russe ou autre), l’agriculture vit une transition radicale, parce que :
- Les différents produits pétroliers sont rationnés au point de devenir introuvables ;
- la production d’engrais de synthèse – donc chimiques – est quasiment nulle ;
- idem pour les produits phytosanitaires, chimiques eux aussi(2) : insecticides, fongicides, herbicides, etc.
Vu toutes ces contraintes (relatives à une situation imposée de l’extérieur), la culture biologique s’impose pour nourrir une population cubaine affamée comme jamais(3). Désormais, nombreux sont les membres des différentes communautés qui travaillent aux champs, en lieu et place des tracteurs et autres machines agricoles. Les cultures maraichères vont sauver le peuple cubain.
Suivant les saisons, les marchés forains sont approvisionnés en légumes et fruits, frais et sains, puisque bios. Idem pour la volaille et la production porcine !
En quelques années, une véritable inversion alimentaire est devenue une réalité. Ce n’est plus la ville, avec ses supermarchés de la consommation, qui nourrit la campagne. Désormais, c’est l’inverse : comme autrefois, l’agriculture paysanne et l’élevage nourrissent la cité.
Parallèlement, le gouvernement cubain, parfaitement conscient des immenses difficultés de transport rencontrées quotidiennement par sa population, fournit un million de bicyclettes, boostant ainsi un moyen de locomotion quelque peu oublié, dans notre monde industriel moderne.
Au final, bien qu’ayant (plus ou moins) maigris, les Cubains font du vélo et mangent plus sainement qu’avant 1992. Ce qui entraine une amélioration sensible de la santé publique et une diminution des frais médicaux en tout genre.
Sans oublier qu’au fil des années, la qualité des sols s’est considérablement améliorée, depuis l’abandon des cultures industrielles utilisant de nombreux produits chimiques (engrais et phytosanitaires). Par voie de conséquence, les rendements agricoles et maraichers ont augmenté.
« A quelque chose, malheur est bon ! »
Depuis plus de trente années, l’initiative locale, l’entraide, la coopération, la mutualisation, le partage, autrement dit, la solidarité, alliée à la résilience des diverses communautés, cet ensemble a permis au peuple cubain(4), non seulement de dépasser un cap fort dangereux, mais aussi d’assurer son avenir dans un monde où les ressources naturelles (fossiles et minières) vont s’épuisant inexorablement.
Au final, dans des conditions économiques (et politiques) particulièrement éprouvantes, la population cubaine a réussi à survivre, après un pic pétrolier(5) aussi violent qu’inattendu.
Un exemple à méditer !
Pour illustrer le chapitre précédent, voici un film documentaire :
The Power of Community / Le Pouvoir de la Communauté
How Cuba Survived Peak Oil / Comment Cuba a survécu sans pétrole
(2006, 53 min)
Dans son livre « La Voie de la Sobriété », Mansoor Khan écrit :
« Dans ce documentaire, la réalisatrice, Faith Morgan, explore comment les Cubains ont géré leur crise économique et énergétique, en développant un système local à travers la communauté, les relations entre les gens, la coopération. Elle a été étonnée par la résilience des Cubains. Elle s’est rendue compte que l’impasse économique du pays ne s’est pas résolue par la découverte de nouvelles sources d’énergie, mais par la transformation de la façon de voir l’économie et l’adoption d’une approche communautaire. Elle a appris comment les Cubains sont passés d’un système agricole industriel similaire au nôtre à une agriculture biologique approvisionnant les marchés alimentaires locaux.
Après l’effondrement économique, les Cubains de tous horizons ont bien été obligés d’explorer les avantages des méthodes agricoles plus traditionnelles ou alternatives telles que le compostage, la permaculture, la lombriculture et une meilleure rotation des cultures.
Il était clair que le peuple cubain avait une spécificité qui facilitait cette transition, et c’était le sens de la communauté. La nature de la réponse collective a prouvé ainsi que le plus important n’était pas de trouver des solutions de haute technologie, mais, d’améliorer les relations entre les gens. Le renforcement de la coopération et de la résilience sont les meilleures solutions.
L’approche cubaine a intuitivement mis en place tous les principes de la transition : améliorer la qualité des sols, reconstruire la communauté et sa résilience, cultiver des aliments locaux, développer une agriculture alternative et respectueuse de la Terre et encourager l’initiative locale.
Tout cela avait été perdu à cause du pétrole bon marché et abondant. »
Un documentaire à voir.
En vue d’un débat ?
Notes de bas de page
- Commerce extérieur :
Cuba n’ayant pas de pétrole, Cuba étant riche en cannes à sucre, l’échange avec les pays du bloc de l’Est semble évident, vu l’orientation politique du gouvernement de l’ile, dès les années 1961-62.
- A propos de l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques et de l’évolution constante vers une agriculture complètement biologique, l’ile a utilisé 21 000 tonnes de pesticides en 1980 et seulement 1 000 tonnes, 25 années plus tard, en 2005.
- À partir de l’année 1992, vu le rationnement généralisé, les Cubains ont eu faim.
D’après l’écologiste indien Mansoor Khan, dans son livre « La Voie de la Sobriété. La troisième courbe ou la fin de la croissance » (éditions Écosociété, 2022, 245 pages), le Cubain moyen aurait perdu 10 kg en 4 ans (de 1992 à 1996).
- En 2021, la population cubaine était estimée à 11 millions de personnes.
- Pic pétrolier : c’est le sommet d’une courbe* représentant, dans ce cas précis, l’extraction mondiale de pétrole, au fil du temps, du début (1850) à la fin (20… ?). Autrement dit, c’est le point où la production de pétrole atteint son niveau maximal, avant de décliner, suite à l’épuisement progressif et inéluctable des réserves de pétrole de la planète Terre.
*cette courbe en forme de cloche est dite de Hubbert, géophysicien états-unien (1903-1989).
(Source Wikipédia)
SRI LANKA : un échec exemplaire !
Année 2021, 1er semestre.
Plombé par des dettes en tout genre, cet État insulaire de 65 610 km2, au sud-est de l’Inde, cherche à faire entrer des devises. Quelques personnages politiques importants, dont le président Gotabaya Rajapaksa et son frère Premier ministre, envisagent sérieusement de convertir toute l’agriculture de l’ile en bio. Dont, bien sûr, la principale culture d’exportation, le thé qui rapporte, chaque année, 50% des devises. Brusquement, du jour au lendemain, pour faire l’économie de la dépense des intrants agrochimiques habituels. De plus, ces dirigeants sont sûrs de l’avenir du thé bio, sur le marché mondial.
N’est-ce pas tendance en Occident ?
Convaincu du bien-fondé de ce projet unique au monde, le gouvernement interdit, le 26 avril 2021, non seulement l’importation, mais également l’utilisation d’engrais synthétiques et de pesticides. De façon autoritaire, sans aucune concertation du monde agricole !
Cette marche forcée vers une agriculture bio à 100% est parfaitement assumée par les responsables politiques qui savent, comme tout le monde, qu’il faut plusieurs années de régénération des sols pour – enfin ! – être labellisé bio, à l’international. C’est l’avenir économique de l’ile qui se joue avec cette mutation capitale.
C’est un pari incroyable imposé au secteur primaire !
Année 2021, 2ème semestre.
Si le thé est la clé de voûte des exportations du Sri Lanka – donc de l’économie de l’ile – le riz est l’aliment principal de la population srilankaise (22 millions d’habitants en 2021).
Or, privées de leurs intrants habituels (importés), ces deux cultures, et toutes les autres, accusent de suite un rendement moindre. Jugez vous-même :
- Exportée à 95%, la production de thé chute de 17%. Ce manque à gagner, c’est tout simplement une perte d’un montant de 236 millions de dollars de devises. Devises habituellement utilisées pour l’importation de produits alimentaires de base.
- Par rapport à l’année précédente (2020), la récolte de riz, d’ordinaire autosuffisante, diminue d’un tiers (34% exactement). La disette se profilant pour début 2022, le gouvernement, craignant quelques « émeutes de la faim », s’empresse de combler ce déficit en négociant une importation conséquente à hauteur de 262 millions de dollars. Pour nourrir le peuple srilankais !
Rien que pour ces deux cultures vitales, l’addition s’élève à 498 millions de dollars. Alors qu’en temps normal, les importations d’engrais et de pesticides coûtent 320 millions de dollars.
Les chiffres parlants d’eux-mêmes, face à ce scandale financier (-178 millions de dollars), le gouvernement fait marche arrière, dès le 30 novembre 2021. Mais, c’est déjà trop tard !
Entre temps, la crise économique s’est installée. Faute de devises suffisantes, la nouvelle importation d’intrants de synthèse n’a pas lieu en temps voulu. Autrement dit, toutes les récoltes suivantes n’atteignent pas les rendements escomptés. Sur les marchés forains comme dans les supérettes, les productions agricoles sont présentes, mais en moindre quantité. Et plus chères ! À la consommation, le prix de vente du riz augmente sensiblement.
Dans la population, le mécontentement apparait. D’autant qu’une autre importante production agricole, le maïs, a vu son rendement chuter de 66%.
Auparavant, cette culture n’assurait que 85% des besoins des animaux (volaille en particulier), les 15% restants étant importés.
Devant faire des choix cornéliens, vu le manque de devises, le gouvernement refuse de grever davantage son budget, en achetant du maïs étranger.
Bientôt, les productions de poulets et d’œufs diminuent au point que, sur le marché intérieur, le prix des premiers est multiplié par trois et celui des seconds par quatre. Vu cette inflation sur des produits de base, la population ne peut plus se nourrir correctement. S’en suit une malnutrition et une sous-alimentation préjudiciables à la santé publique. Surtout en ville !
Dans le pays, des manifestations, de plus en plus nombreuses, éclatent un peu partout.
Année 2022
Pour infléchir le prix des œufs à la consommation, le gouvernement décide d’une importation conséquente auprès de l’Inde voisine. En vue de retrouver une paix sociale bien fragile !
Depuis l’année 2020, un autre facteur plombe l’entrée d’une très grande source de devises (45% en 2019) : à l’international, le tourisme est en chute libre, pour cause de pandémie Covid-19.
Les hôtels et les établissements adjacents ferment en cascade. Leurs différents personnels se retrouvent sans revenu. À la rue !
Suite à la guerre en Ukraine, des difficultés d’approvisionnement en pétrole entrainent des dysfonctionnements au niveau des centrales thermoélectriques et du fonctionnement des services publics (transports collectifs, …). L’inflation atteint des records (46,4%). Le cours de la roupie srilankaise s’effondre. Chaque mois, la consommation intérieure diminue.
Exaspérée par les coupures d’électricité, les pénuries de nourriture, de carburants, de médicaments, sans oublier le montant des factures d’eau, la population considère le gouvernement comme responsable de la situation actuelle. Le ton monte !
Plus que jamais, la corruption du clan dynastique Rajapaksa, entre autres, est dénoncée.
D’économique et sociale, la crise devient politique, en avril 2022. Gagnant l’ensemble de l’ile, la colère populaire s’exprime par des actions de plus en plus violentes (attentats).
Les affrontements avec les forces de l’ordre provoquent des morts et de nombreux blessés.
Le 9 mai, le Premier ministre, frère du président Gotabaya Rajapaksa, démissionne.
Le 12 mai, il est remplacé par Ranil Wickremesinghe. Ce changement n’a aucune incidence sur la détermination des manifestants qui réclament de nouvelles élections.
Malgré les nombreuses arrestations, les heurts avec les policiers se multiplient.
L’armée est de plus en plus sollicitée.
Malgré ce grand déploiement de forces, le 9 juillet, le président Rajapaksa est chassé du palais présidentiel de la capitale (Colombo), par une foule rassemblant des milliers de manifestants.
Le 13, avec l’aide de l’armée, il prend la fuite, se réfugie à Singapour d’où il envoie sa démission. Avant de demander asile en Thaïlande !
Aussitôt, le nouveau Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, le remplace par intérim, à la tête de l’État. Le 20 juillet, il est élu président de la République socialiste et démocratique du Sri Lanka, par le Parlement. Le 22 juillet, il choisit un ami d’enfance, Dinesh Gunawardena, comme Premier ministre. Rapidement, celui-ci forme un nouveau gouvernement avec des caciques de l’ancien pouvoir. « Tout change pour que rien ne change ! ».
D’une main de fer, le nouvel homme fort du gouvernement prend les rênes du pouvoir, bien décidé à rétablir l’ordre dans l’ensemble de l’ile. Manu militari, s’il le faut !
Dans un premier temps, sa politique intérieure consiste à augmenter les tarifs, à réduire les subventions en tout genre, à doubler les taux d’imposition, pour tenter de stabiliser l’économie. Tout en continuant les arrestations d’opposants !
Le système devient très autoritaire, voire totalitaire.
Par contre, en politique étrangère, recherchant des financements à brève échéance, auprès des institutions mondiales, il s’efforce d’adapter son discours face aux représentants du Fonds monétaire international (FMI).
En effet, celui-ci impose un désengagement de l’État dans l’économie de l’ile, avant d’octroyer le moindre prêt.
Un plan de sauvetage, à travers une aide de quelques trois milliards de dollars ?
Parallèlement, après d’âpres négociations, il finit par décrocher, fin 2022 :
- De la Banque mondiale, une importation de 150 000 tonnes d’urée (engrais azoté) ;
- De la Banque asiatique de Développement, un apport de 41 000 tonnes de muriate de potasse (engrais potassique) ;
- De l’Agence des États-Unis pour le Développement international, 36 000 tonnes de superphosphate (engrais minéral).
Rendez-vous courant 2023, pour retrouver des productions agricoles revenues au niveau de 2020 ?
Au final, le « rêve biologique » de l’équipe du président Rajapaksa a tourné au fiasco complet, en entrainant le pays dans une violente dépression.
À l’international, la dette extérieure a considérablement augmenté. Quant aux exportations de thé, suite à ces deux années catastrophiques, le Sri Lanka a peut-être perdu des parts de marché, face à la concurrence de l’Inde voisine et du Kénya ?
La situation étant désormais stabilisée, les touristes reviendront-ils, prochainement ?
Le secteur du textile, avec ses 900 usines spécialisées, permettra-t-il de renflouer, en partie, les caisses de l’État ?
À l’intérieur, la crise étatique perdurant, la croissance économique accuse une réduction de 7,8%, en 2022, après une récession de 3,5% l’année précédente.
Au cours de cette année 2022, le taux de pauvreté a doublé.
Devant un tel désastre national, certaines personnes, particulièrement désabusées, ont décidé d’émigrer. Définitivement ou provisoirement ? A Londres ou ………. à La Réunion ?
D’autres se sont suicidées.
Certes, la situation économique de l’ile n’était pas mirobolante avant 2020, mais elle permettait, au moins, à tous les srilankais de manger à leur faim et de nourrir quelques projets d’émancipation.
Qu’en sera-t-il dans les années à venir ?
Quel gouvernement redressera la barre, dès que possible ?
À suivre !
La République socialiste démocratique du SRI LANKA pour les Nuls (comme votre serviteur !)
Quelques repères historiques (Temps modernes):
Situé au centre et à l’est de l’ile, le royaume de Kandy, fondé en 1469, perdure jusqu’en 1815. Au cours des 16ème et 17ème siècle, il partage quelques vicissitudes avec ses voisins du nord, de l’ouest et du sud de l’ile. Devenu indépendant, il s’allie temporairement aux grands colonisateurs que sont les Portugais (1505-1658), les Néerlandais (1658-1796) et les Britanniques (1796-1948). Étant particulièrement ambitieux, ces derniers lui imposent une capitulation en 1815.
Le cours de l’Histoire aidant, l’ensemble de l’ile – de Ceylan, à l’époque – devient indépendant en même temps que le sous-continent indien, en 1948, date de leur entrée ensemble dans le Commonwealth. En 1972, le Dominion devient la République socialiste démocratique (RSD) du Sri Lanka, désormais complètement indépendante.
Sur une même ile, deux peuples arrivés avant notre ère :
Deux peuples avec deux religions et deux langues différentes !
Du nord de l’Inde, sont arrivés les Cinghalais bouddhistes (70-80% de la population actuelle).
De l’État indien voisin, le Tamil Nadu, sont venus les Tamouls hindouistes (15-20% de la population srilankaise).
Officiellement, les deux langues, cinghalaise et tamoule, sont reconnues par la Constitution du pays, à parts égales. Héritage de la colonisation, l’anglais est la langue de liaison entre les deux ethnies et les rares musulmans.
Jusque-là tout va bien ! Sauf qu’il parait qu’une « loi », à prétention « naturelle », permettrait aux plus nombreux d’imposer leurs décisions politiques aux moins nombreux ?
D’où, au Sri Lanka, en 1983, l’éclosion d’une véritable guerre civile entre Cinghalais et Tamouls (les terribles « Tigres de Libération ») qui aurait fait, en 26 années de conflit, plus de 100 000 morts et peut-être 150 000 disparus. Les deux camps s’accusant mutuellement de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité !
Début 2009, le gouvernement srilankais décide de la guerre totale contre « le terrorisme des Tigres ». Dans une bataille rangée, le chef tamoul est tué. Les Tigres rendent les armes.
Le19 mai 2009 devient le jour de la victoire de l’armée officielle.
Reste à panser les plaies !
Quid de l’économie de l’ile ?
Sur l’ile de Ceylan, en 1796, les Britanniques succèdent aux Néerlandais.
Grands colonisateurs, ils prennent possession, aussitôt, des principaux monopoles sur les perles, le sel, le tabac et les plantations de coton et de café installées par les prédécesseurs. Sans oublier la cannelle, le poivre et les noix de coco et d’arec !
Pour la métropole (Londres), la colonie est avant tout un fournisseur de produits tropicaux.
Presqu’un siècle plus tard, les Britanniques introduisent l’hévéa d’Amazonie.
A la fin du 19ème siècle, le café est victime d’un champignon, la rouille.
Rapidement, sa culture est remplacée par celle du thé.
Parallèlement, pour faciliter les communications à l’intérieur de l’ile, les Britanniques installent un réseau ferroviaire conséquent.
Un autre siècle plus tard, l’ile de Ceylan devient la République socialiste démocratique du Sri Lanka. Très vite, ce petit pays (indépendant depuis 1972) est confronté à la mondialisation. Fragile, son économie est basée sur un trépied :
- le tourisme (national et international) ;
- les exportations (de thé, surtout) ;
- le textile (production de vêtements pour de nombreuses entreprises occidentales).
Malheureusement, la grande majorité de la population srilankaise n’a certainement pas le gouvernement qu’elle mérite.
D’une part, le clan Rajapaksa, au pouvoir depuis trop de décennies, est corrompu.
D’autre part, le président a pris au moins deux décisions discutables (qui se sont avérées fatales pour l’économie) :
- En 2019, afin d’alléger le fardeau fiscal de sa population, le gouvernement décide de réduire les impôts. Ce qui entraine des pertes considérables de revenus pour le trésor public srilankais ;
- Début 2021, la proscription de l’importation et de l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques aura pour conséquence de réduire considérablement les récoltes, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent.
Bien que l’interdiction ait été levée fin 2021, les retentissements de cette politique hasardeuse persistent toujours.
Venues de l’extérieur, la pandémie mondiale du Covid 19 et la guerre en Ukraine ont accentué la situation catastrophique de l’économie srilankaise.
Suite aux « dons » de différentes banques (mondiale, asiatique, …) et à l’accord conclu en septembre 2022 avec le Fonds monétaire international, le Sri Lanka réussira-t-il à remonter la pente ?
Sources : Internet et l’article paru dans « la Décroissance » n°200 (juin 2023) relatant un entretien avec monsieur Buddhi Maranbe, universitaire spécialiste de la politique agricole au Sri Lanka.
Michel Boussard
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Guerre
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