EFFET EN FÊT
Le Sakifo démarre et, encore une fois, le collectif de prévention de l’usage de drogues Effet en fêt y est persona non grata.
« Effet en fêt » ? Derrière ce nom un rien provocateur se cache un collectif qui lutte contre les risques dans les lieux de fêtes et de musique. Notamment les risques liés à l’usage de drogues, légales ou non. Nous en avions parlé l’an dernier, le Sakifo refuse sa présence sur le site du festival, et c’est encore le cas cette année.
Le collectif est né d’un appel à projets de l’ARS (agence régionale de santé) qui dépend de l’Etat, faut-il le rappeler ? C’est dire le sérieux de ses actions.
Il est soutenu par la préfecture, partenaire du Chor, du planning familial, du CHU, du Réseau Oté!, de Santé Addiction Outre-Mer, de l’association Addictions France, de Médecins du monde, de Nous Toutes 974, ou encore du PRMA. Effet en Fêt est par ailleurs partenaire de festivals comme Big Up 974, des Electropicales, du Kabardock, du Zinc à Saint-Leu, de la Somen Requeer, des organisateurs de free parties… mais pas du Sakifo.
Pourtant, l’heure est de plus en plus grave. En plus des risques associés à la consommation de drogues, comme les agressions sexuelles ou les pratiques à risques, il distribue des préservatifs, des bouchons d’oreilles, ou encore, et c’est là que le bât blesse, des pailles à cocaïne ou propose des analyses pour connaitre la composition des drogues, et distille des conseils de consommation. L’heure est grave car de plus en plus de drogues extrêmement dangereuses circulent dans l’île, notamment tout près du site du Sakifo, comme en témoigne la mort récente par overdose d’un Saint-Pierrois de 32 ans qui aurait consommé du B13, nouvel opioïde de synthèse qui se fume, tout comme le « le doux » à qui l’on attribue trois décès il y a deux ans.
Philippe Nanpon
