la Gayar au Parc du Colosse à Saint-André du 29 septembre au 1er octobre 2023

[Evénement] « Amener une conscientisation de qui on est »

LE GAYAR REVIENT AU PARC DU COLOSSE

Le Gayar se tiendra au Parc Colosse à Saint-André du vendredi 29 septembre au dimanche 1er octobre 2023. Pour sa 5ème édition, le Salon de l’identité et de la culture réunionnaise a changé de nom. Parallèle Sud y tiendra un stand.

« On veut amener à une conscientisation de qui on est par rapport à notre histoire et notre héritage », explique Pascaline pour la communication de Komkifo, l’organisateur de l’événement. Ca va parler culture au Parc du Colosse de Saint-André de ce vendredi 29 septembre au dimanche 1er octobre 2023. L’occasion d’écouter les musiciens et fonkézèr en scène ouverte ou programmée, goûter, admirer, débattre aussi. « L’idée c’est de rassembler toutes les personnes, artistes, collectifs, associations, simples passionnés qui ont un intérêt pour la culture et l’identité réunionnaise et à travers ça l’héritage , et qui ont l’envie de transmettre. »

Pour cette 5e édition (la 2e au Parc du Colosse), le salon de l’identité fait peau neuve à travers un nouveau nom porteur et rassembleur et devient : le Gayar. « On a retiré le terme salon parce que l’événement n’est pas vraiment dans l’esprit des salons de la maison ou autres. Oui il y a des artisans et des exposants mais on veut que ça bouillonne dans l’esprit et pas dans le porte monnaie. »

Capacité d’adaptation et inventivité

Qu’est-ce que la culture réunionnaise ? Les organisateurs de l’événement font le constat d’un certain flou, d’une diversité de définitions et de consciences de cette identité réunionnaise. « On a conscience que c’est très vaste. On décrit aussi l’esprit du Gayar sous différentes formes. A travers l’événement, on a l’envie d’apporter quelque chose de diversifié, sur plusieurs domaines. On veut donner à tous les moyens de se renseigner, s’informer. »

« Le fait d’être né.e ici et d’avoir un héritage aussi riche et diversifié, parfois, ça peut amener des paradoxes et en même temps, ça amène une résilience, une capacité d’adaptation, d’inventivité. A La Réunion, on a du mal à parler du vivre ensemble parce qu’on on a l’impression que c’est quelque chose qui se perd. Avec Gayar, on veut aussi le préserver ! Quand on regarde la carte du monde, comment ça se passe dans les sociétés, on remarque qu’à La Réunion, c’est un petit endroit où on a toutes les religions, et on a la chance de ne pas se battre pour ça. C’est notre normalité à nous et on est habitué. On ne se rend même pas compte que ça peut être hyper inspirant pour les autres. Quand on voit tous les gens qui sont de passage à La Réunion, il y en a beaucoup qui sont marqués par l’accueil, la population, le fait que ce soit mélangé. C’est notre normalité mais quand même le zafer lé tro valab ! »

Une autre histoire à raconter

La culture et l’identité sont intrinsèquement liées à l’histoire et il en sera question aussi à travers l’événement. Proposer de nouvelles lectures de l’histoire peut permettre d’offrir de nouvelles sources d’inspiration, de nouvelles figures d’émancipation et d’identification pour notre temps présent.

« L’histoire de La Réunion n’est pas facile et on parle peu des ancêtres marons sous un vécu qui n’est pas de la souffrance, de la torture. En vivant dans les remparts, ils ont su vivre avec peu de choses et s’émanciper. »

« On sait que le Réunionnais peut avoir tendance à se dévaloriser, mais c’est une espèce de conditionnement. On a envie vraiment de rétablir une sorte d’équilibre, peut-être qu’il y a une autre histoire a raconter. L’historien Prosper Eve va d’ailleurs faire une conférence sur la parole des esclaves. »

Gilbert Pounia est le parrain de Gayar cette année :

Le programme

VENDREDI
9h : Nou rouv Baro GAYAR ek bann marmay Sintandré 
11h : Compagnie Conflore « Petit-Joseph fait son show »
14h : Troupe Louis Jessu « L’affaire Grosballot contre Souquali »
15h : Conférence « La Parole des esclaves » par Prosper Eve
15h : Présentation du livre de Johny Lebon « Chasseurs de Guêpe »
16h30 : Présentation du livre de Raphaël Audibert « Léritaz Maronaz »
17h30 : Compagnie Théâtre La Kour « FER6 » par Erick Isana

SAMEDI
10h – 12h : Conférence sur le Servis Kabaré par Marie Béatrice Vélin Cassim
14h : Présentation du livre de José Macarty « Etre et ne pas être » Introduction à la philosophie réunionnaise, en présence de Paul Mazaka
15h : Présentation du livre de Monique Séverin « La peine de l’eau ou Sisyphe l’Africaine »
16h : Emlynn Marimootoo, artiste mauricienne
17h : Mael présente son album Ler Larivé
17h15 : Lecture du poème « Si Bondié la fé, terre, ô ma terre » de Michoue Itarre et Jacques Dumora avec la danseuse Delphine Delort
18h : Gilbert Pounia dans une formule intimiste

DIMANCHE
9h : Rishofé ouvert à tous et hommage à Pierre Roselli par son fils Laurent Roselli
10h à 12h : Conférence « Séga Maloya Nout Zarlor » par Christian Baptisto et ses invités
à partir de 13h : Lambians muzikal ek lantouraj GAYAR
13h45 : Présentation du livre « Assonances pour Port-Louis et Edward Maunick » de Sedley Assonne
17h : Défilé de la troupe Maloya Dobout et ron maloya ek Danyel Waro

Et tous les jours :
→ Plus d’une centaine de stands à découvrir
→ Découverte de la littérature réunionnaise
→ Fonnkèr, ateliers d’écriture et rakontaz zistwar
→ Expositions artistiques et historiques

Jéromine Santo-Gammaire

A propos de l'auteur

Jéromine Santo Gammaire | Journaliste

En quête d’un journalisme plus humain et plus inspirant, Jéromine Santo-Gammaire décide en 2020 de créer un média indépendant, Parallèle Sud. Auparavant, elle a travaillé comme journaliste dans différentes publications en ligne puis pendant près de quatre ans au Quotidien de La Réunion. Elle entend désormais mettre en avant les actions de Réunionnais pour un monde résilient, respectueux de tous les écosystèmes. Elle voit le journalisme comme un outil collectif pour aider à construire la société de demain et à trouver des solutions durables.