LIBRE EXPRESSION
Le Parti communiste Chinois (PCC) est né le 23 juillet 1921, à Shanghai, dans la partie colonisée par la France. Le 1er octobre 1949, Mao proclame la République Populaire de Chine, à Beijing. Vaincu, le gouvernement de la République de Chine se réfugie à Formose ou Taïwan. Le peuple chinois recouvre la souveraineté sur quasiment l’ensemble du pays.
Le Portugal restitue Macao en 1995; le Royaume Uni rend Hong-Kong en 1997. Formose est une affaire entre Chinois. Le PCC laisse le temps à la réunification de la nation chinoise. Les Etats-Unis et les Européens éconduits vont profiter de ce temps pour pousser à la reconnaissance officielle des vaincus et leur fournir des armes, une assistance militaire et diplomatique. Les Etats-Unis n’ont jamais digéré la victoire des communistes.
En 1971, la République Populaire de Chine recouvre sa souveraineté à l’ONU. Commence alors une politique de rapprochement animée par le duo américain Nixon – Kissinger et le duo Chinois Mao-Chou En Laï. Mais en 2017, Trump est élu président sur une ligne politique protectionniste. Il fustige le libre-échange et se retire du Traité sur le Climat. Un événement explique cette nouvelle orientation. En effet, en 2014, le FMI (Fond Monétaire International) annonce que le PIB de la Chine dépasse celui des Etats-Unis, en parité de pouvoir d’achat (PPA) : 17416 milliards de dollars contre 17 416. La peur du déclassement rend furieux, à l’exemple de l’ancien directeur de la CIA, Michael Pompeo, embauché par Trump, au titre de secrétaire d’Etat. Tout est dit dans son discours « La Chine Communiste et l’avenir du monde libre », prononcé le 23 juillet 2020, à la Bibliothèque présidentielle et au Musée Richard Nixon.
Morceaux choisis : « La garantie de nos libertés face au parti communiste chinois est la mission de notre temps, et l’Amérique est parfaitement positionnée pour en prendre la tête parce que nos principes fondateurs nous en donnent l’opportunité ». Il subodore les difficultés et enrôle même les institutions. « Nous ne pouvons donc pas faire face seuls à ce défi. Les Nations unies, l’OTAN, les pays du G7, le G20, nos capacités économiques, diplomatiques et militaires combinées sont sûrement suffisantes pour relever ce défi si nous les utilisons avec clarté et avec beaucoup de courage». Aveuglé par la haine anti-communiste, il fera la promotion des Talibans qui reprendront le pouvoir, en Afghanistan, le 15 août 2021. Biden s’occupera du service après-vente.
En 2025, Trump est de retour au pouvoir, avec une créativité sans borne. A son investiture, le 20 janvier, il proclame : « L’âge d’or de l’Amérique commence maintenant. A partir d’aujourd’hui, notre pays prospérera et sera à nouveau respecté dans le monde entier. Nous ferons l’envie de toutes les nations, et nous ne nous laisserons plus abuser. » Devant lui, il y avait les anciens présidents Obama, Bush, Clinton et Biden. Il avait même oublié qu’il a présidé le pays de 2017-2021. En 6 mois, il a tué le capital confiance des Etats-Unis. Il fait voter une loi qui aggrave le déficit public et réduit la couverture sociale et sanitaire. Présentée comme « une grande et belle loi »(One Big Beautiful Bill), celle-ci a été adoptée samedi par une voix de majorité (51-49) ! Voilà le modèle que le monde (dont 1,4 milliard de Chinois) est prié de suivre …sous peine de sanction !
Dans cette ambiance inédite, Cuba rejoint les BRICS au Brésil et brise le blocus imposé par les Etats-Unis. Les échanges commerciaux entre les pays des Brics se feront progressivement dans leur monnaie nationale. Trump n’est pas content et menace de sanctionner les pays qui n’utilisent pas le dollar américain dans les transactions commerciales. Peine perdue. Loin des Brics, son allié, le Japon, annonce qu’il va se débarrasser du dollar et provoque 1700 milliards de perte en 72 h. Tous les pays d’Asie vont commercer dans leur monnaie respective. Ils n’auront plus à payer des commissions sur des transactions non-américaines. L’Inde achète du pétrole en roupie. Personne ne sait comment va évoluer l’avenir, par contre l’abandon progressive de l’USD est un mouvement historique. C’est la Libération pour les autres monnaies dont le yuan chinois. Par exemple, tout à côté de La Réunion, Maurice offre un service en monnaie chinoise, y compris comme actif de réserve.
Ainsi, la confrontation tout azimut lancée par les Etats-Unis évolue favorablement en faveur de la Chine. La perte de confiance globale envers la politique américaine ne fait pas l’affaire de Taïwan. Le grand voisin aligne 1000 milliards d’excédent commercial. Du jamais vu, en tout temps. En se pliant à la proposition de Trump de délocaliser son fleuron technologique, Taïwan perd son indépendance industrielle et ne peut plus compter sur le grand marché continental. Car, entre-temps, la Chine comble son retard sur tous les plans. Le chantage aux puces taïwanaises a trouvé ses limites. Il ne restera plus que la rhétorique guerrière des occidentaux. Pas grand chose, finalement.
Ce 23 juillet, la Chine fête le 104e anniversaire de la fondation du PCC. Dans ce contexte exceptionnel, les communistes doivent imaginer des solutions qui évitent l’effondrement des relations humaines. La distribution de vivres par voie aérienne à la population de Gaza déshumanisée a brisé le blocus Israélien et exposé l’hypocrisie du « monde libre ». Le PCC pose un acte responsable.
Ary YEE-CHONG-TCHI-KAN
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