Le vendredi, c’est maloya

[Kabar Saint-Paul]

Avant la reprise des publications à partir du 20 janvier 2025, Parallèle Sud ouvre ses archives pour que ses lecteurs découvrent ou redécouvrent quelques sujets sympas. Celui-ci a été publié une première fois le 11 mars 2022.

Le soleil, tout juste disparu derrière l’horizon, au loin sur l’océan, les Saint-Paulois viennent profiter de la fin de semaine sur leur front de mer. Et, comme tous les vendredis, quelques-uns d’entre eux sont là pour le rond maloya.

Ils viennent de Grande-Fontaine comme chaque semaine, d’autres de La Possession, ou de plus loin encore. Depuis un peu plus d’un an, le boulodrome est devenu un rendez-vous hebdomadaire incontournable pour les amoureux de rythmes ternaires.

Lambians kabar léla. Il y a les tontons, les grands frères, et aussi les jeunes générations. On reconnait Lélin Gado, Didier Thomas, Eno Zangoun… La maman de Lohan, 9 ans, et de sa petite soeur Naémi, qui ne quitte pas son kayamb, souligne qu’ « il faut que les enfants apprennent, c’est leur culture ». 

Rapidement, les morceaux s’enchaînent, au rythme des changements de musiciens. La famille Gado, de Grande-Fontaine, fournit une part importante des troupes.

Maloya à Saint-Paul

« Ca peut durer jusque tard dans la nuit », confie un habitué. Parfois jusqu’à ce qu’une patrouille de gendarmes demande la levée du camp. 

PhN

Maloya à Saint-Paul 974

Le maloya est, avec le séga, l’un des deux genres musicaux majeurs de La Réunion. C’est à la fois un type de musique, de chant et de danse1.

En tant que pratique créolisée2 chantée en créole réunionnais, il est l’héritier des pratiques musicales amenées dans l’île par les personnes esclavagisées3. Si d’autres instruments peuvent s’y rajouter, le roulèr est prépondérant pour le maloya tel qu’on le définit de nos jours. Des instruments traditionnels comme le kayamb, le pikèr, le sati ou le bobre sont aussi courants et restent la base du maloya traditionnel.

A propos de l'auteur

Philippe Nanpon | Journaliste

Déménageur, béqueur d'clé dans le bâtiment, chauffeur de presse, pompiste, clown publicitaire à roller, après avoir suivi des études d’agriculture, puis journaliste depuis un tiers de siècle, Philippe Nanpon est également épris de culture, d’écologie et de bonne humeur. Il a rejoint l’équipe de Parallèle Sud pour partager à la fois son regard sur La Réunion et son engagement pour une société plus juste et équitable.

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