Four Mao, octobre 2023, dernié viraz.

[Kiltir] Four Mao : Dernié viraz

SAINT-LEU

Au four Mao, à Saint-Leu, il a su créer les conditions parfaites au mélange et au partage des foules. Depuis douze ans, Mao vivait sur son terrain selon le principe de « sobriété heureuse », organisait ateliers et concerts, partageait ses connaissances et sa curiosité. Aujourd’hui fatigué, il est satisfait de prendre un peu de recul. Samedi 28 octobre 2023, il organise son dernier événement pour clôturer cette période de vie et ce lieu emblématique.

Il y aura du monde samedi au four Mao. L’endroit emblématique à Saint-Leu accueille sa dernière soirée. Depuis 2011, Mao a créé au pied de la paroi rocheuse, un lieu convivial et simple, dans la nature, dont il a le secret. La kour Mao en son temps, entre 2004 et 2009, en était un peu le laboratoire, il a poursuivi et approfondi la dynamique au four. Depuis, la patte Mao a su toucher un large panel de personnes venues des quatre coins de l’île, de l’amateur de jazz, au militant, en passant par le joueur de maloya, les gramounes venus danser, les enfants emmenés assister à des contes.

La magie opère

Dans ce lieu atypique, sur cette terre asséchée par le soleil de l’ouest, la magie opère. En 2024, Mao aura 60 ans. L’envie de « faire vibrer » les gens ne le quitte pas, mais son corps l’invite à ralentir. A retrouver une forme d’intimité qu’il n’a pas vraiment connue ces dernières années alors qu’il vivait dans une petite cabane sur son terrain ouvert en permanence.

Pour son « dernié viraz », Mao attend une vingtaine d’artistes, chanteurs, musiciens, conteurs. Ils sont nombreux à rechercher une petite place dans la programmation pour rendre hommage une dernière fois à cet endroit qui les a accueillis, qui a su faire la part belle aux artistes peu connus, aux richesses et à la diversité du maloya et de la culture réunionnaise.

Jéromine Santo-Gammaire

A propos de l'auteur

Jéromine Santo Gammaire | Journaliste

En quête d’un journalisme plus humain et plus inspirant, Jéromine Santo-Gammaire décide en 2020 de créer un média indépendant, Parallèle Sud. Auparavant, elle a travaillé comme journaliste dans différentes publications en ligne puis pendant près de quatre ans au Quotidien de La Réunion. Elle entend désormais mettre en avant les actions de Réunionnais pour un monde résilient, respectueux de tous les écosystèmes. Elle voit le journalisme comme un outil collectif pour aider à construire la société de demain et à trouver des solutions durables.