[Kiltir] « Paysages insulaires », les vagabondages poétiques de Karine Maussière

EXPOSITION AU DOMAINE DES TOURELLES

Installée à La Réunion depuis 2 ans, Karine Maussière, plasticienne photographe, développe un travail au long cours lié à la marche et au déplacement dans le territoire, s’efforçant de saisir des  paysages et d’en traduire les impacts sensibles et poétiques par la collecte, la réalisation de photographies, de vidéos, de dessins et de collages. Elle présente actuellement à La Plaine des Palmistes une exposition intitulée « Paysages insulaires », réalisée au cours d’une résidence d’artiste en territoire scolaire au sein de 4 établissements.

« Paysages insulaires », vue de l’exposition. photo : Karine Maussière

“Paysages insulaires”, fait suite au premier volet “Typologie d’une île”, réalisé par l’artiste au Moulin à Maïs en 2021 et s’inscrit dans une recherche formelle et conceptuelle qui vise à définir et étudier un ensemble de paysages lié à la formation et à la vie de l’île. Ces recherches nourrissent un projet plus global intitulé “Le Royaume vert où l’Océan des Possibles”, que l’artiste a présenté lors d’une exposition à Marseille en janvier 2022.  Au cours de ses résidences, Karine Maussière met en partage son processus de création et de recherche. « L’espace de travail, explique-t-elle, est un espace ouvert, de réflexion et d’expérimentation mais aussi de rencontres s’articulant entre recherche personnelle, partage et transmission avec les élèves et enseignants ». Des visuels sont à voir sur la page instagram de l’artiste.

Entrer en paysage…

Il y est question de sa relation aux territoires, à la nature envisagée de manière polysémique,  de sa relation au vivant, au monde végétal et minéral, aux éléments visibles et invisibles, dans un rapport archaïque aux objets et aux lieux. « Marcher, glaner, collecter, rassembler, végétaux, roches, objets trouvés photographier, dessiner, cartographier, tracer des lignes… dit-elle, mais aussi plonger dans les cartes IGN et les convoquer tels des “objets totems”, ou des « porte-paysages », selon l’expression de Bernard Lassus ». Karine entre en paysage.

« Paysages insulaires », vue de l’exposition. photo : Karine Maussière

Au domaine des Tourelles, elle nous propose des dialogues formels entre cyanotypes, photographies et polaroids, auxquels elle convoque des collages réalisés à partir de cartes IGN, présentés sous verre et posés sur de grands supports blancs, dans une composition archipellique.

L’exposition est construite circulairement et nous montre, dit l’artiste « la forêt primaire, dense et sombre où foisonnent fougères arborescentes, mousses, fougères, arums, fougères, orchidées, fougères, … La forêt a ses secrets, elle préserve son histoire qui date d’avant les hommes. En son centre, la plaine des sables, le soleil nous éblouit, un cardinal domine, les scories glissent et crissent ». Dans le cirque de Cilaos, elle « se laisse conduire par la roche sous la Tête de chien où surgit l’eau sacrée ».

« Paysages insulaires », vue de l’exposition. photo : Karine Maussière

« Paysages insulaires », Une exposition visible au Domaine des Tourelles jusqu’au 22 mai. Entrée libre et gratuite.

Un projet soutenu par la DAC de La Réunion mené conjointement avec la DAAC.

Avec les classes de :

CE2-CM1-CM2, Mr Laurent DIjoux, Ecole du Tremblet

CM1-CM2, Mr Patrice Melquiond, Ecole de Grande Ferme

6e, Mme Louise Dumuids, Collège Plaine des Palmistes

6e, Mme Delphine De Roberti, Collège de Cilaos.

 Parallèle Sud

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