Nathalie Bassire

La CASUD « bato fou » a-t-elle encore un capitaine à la barre ?

[LIBRE EXPRESSION]

Présente ce vendredi 24 février 2023 au conseil communautaire de la CASUD avec tous mes colistiers tamponnais du groupe ENSEMBLE, nous avons voté en faveur de plusieurs dossiers, par exemple pour 5 garanties d’emprunts qui permettront la réalisation de 142 logements sociaux (101 LLTS et 41 LLS) sur la commune du Tampon, ou encore pour le projet VELISUD de location de vélos à assistance électrique qui va dans le sens d’une mobilité douce et durable.
Ces positions constructives attestent de mes profondes préoccupations sociales et environnementales !
Toutefois, en ma double qualité de conseillère communautaire et de secrétaire de la Commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire à l’Assemblée nationale, j’ai signifié au président de la CASUD mon inquiétude en constatant qu’il va prochainement recruter un vacataire pour des missions ponctuelles en lien avec la compétence Géothermie (que la CASUD exerce pourtant depuis 2019 !) alors qu’il faudrait du personnel qualifié, affecté à temps plein, pour la promotion de cette énergie propre et renouvelable sur notre territoire !
Il est dommage que cela stagne et n’avance pas depuis de nombreuses années…
Je déplore également que le président de la CASUD n’ait même pas mis aux voix des amendements que je soutenais pour garantir la démocratie participative locale dans le cadre du Conseil de Développement qu’il s’est enfin décidé à mettre en place suite notamment à mon précédent communiqué.
Mais les modalités de désignation proposées pour cet outil de démocratie citoyenne sont à l’opposé de ce qu’avaient réclamé en 2018 les « Gilets jaunes », et traduisent hélas une mainmise du président de la CASUD qui confine à un mépris et un déni de démocratie participative, une mascarade et une parodie de démocratie citoyenne !
Voudrait-on bâillonner la démocratie locale que l’on ne s’y prendrait pas autrement : on se croirait dans la Russie de Poutine…

« C’est très grave… »

J’ai par ailleurs constaté que le président de la CASUD et le maire du Tampon ne se parlent pas depuis plus de 2 mois puisque pour une même affaire relative à l’occupation du domaine public communal par des Bornes d’Apport Volontaire de la CASUD, la majorité intercommunale a voté ce jour la gratuité totale (ce qui est illégal) alors que le 17 décembre 2022 le conseil municipal du Tampon votait à l’unanimité une redevance de 50€ par emplacement et par mois ! C’est très grave…
Enfin, s’agissant du débat d’orientations budgétaires, j’ai mis en exergue plusieurs interrogations auxquelles la majorité de la CASUD n’a pas été capable de répondre et a préféré renvoyer d’éventuelles explications aux calendes grecques…
J’espère cependant avoir des réponses satisfaisantes avant le vote du prochain budget 2023 de notre EPCI, notamment sur les raisons d’un différentiel important entre les recettes de la taxe GEMAPI que M. THIEN AH KOON a institué depuis 2022 (un nouvel impôt qui apparaît sur nos avis de taxes foncières) et les dépenses correspondantes en matière de gestion des milieux aquatiques et de protection contre les inondations : en effet, la CASUD perçoit 1,5 million d’euros supplémentaires chaque année sur le dos des contribuables (notamment du Tampon) mais n’a dépensé que 20 000€ en 2022 et prévoit 400 000€ en 2023 pour cette compétence.
A quoi a donc servi tout l’argent non dépensé pour les travaux liés à la GEMAPI et pourquoi avoir levé cette nouvelle taxe dans ce cas ?
Heureusement que l’opposition tamponnaise a contribué à l’absence de quorum en quittant la salle, ce qui a empêché le président THIEN AH KOON — mis en grande difficulté sans majorité présente ce jour — de faire voter les dernières affaires qui avaient pour objet d’augmenter les taxes d’assainissement pour toute la population, notamment nos familles tamponnaises, et d’augmenter les factures d’eau pour nos TPE-PME !


Nathalie BASSIRE
Députée de La Réunion

A propos de l'auteur

Kozé libre

A Parallèle Sud nous nous faisons un devoir de libérer la parole, de la partager, sous quelque forme que ce soit (texte, vidéo, son, BD...). Chaque lecteur peut être acteur et créer l'information. Celle-ci est relue par le comité de lecture de Parallèle Sud avant d'être publiée dans la Libre expression.