LIBRE EXPRESSION
La lecture du point presse du Département concernant la filière bois énergie à La Réunion m’a amené à me poser quelques questions.
Afin d’avoir quelques données si possible objectives, j’ai fait quelques calculs (à vérifier je ne suis pas spécialement matheux et j’ai peut être écrit des âneries) Mes questions arrivent à la fin. Elle ne sont pas hiérarchisées, je vous les livre en vrac.
Je me suis dit que ce sujet pourrait vous intéresser, Il semble complémentaire d’un reportage que vous aviez effectué sur le site de l’UVE de Pierrefonds.
Sources utilisées concernant :
–> L’estimation du volume de bois énergie pour l’ensemble du massif forestier à La Réunion : entre 40 et 50000 m3 de bois energie
Le CIRAD https://acrobat.adobe.com/link/review?uri=urn:aaid:scds:US:13e12bbc-6f46-3af3-a882-fcc91837c379
–> la relation entre volume potentiel et production d’électricité https://hautsdefrance-normandie.cnpf.fr/sites/socle/files/cnpf-old/133_t_20hd_1.pdf
1 tonne de bois à 0 % d’humidité après passage en étuve produit environ 5000 kWh, avec peu d’écart entre les différentes essences de bois, soit 0.43 TEP (tonne équivalent pétrole).
1 tonne de bois frais peut dégager 2200 kWh= 0.19 TEP, alors qu’1 tonne de bois sec (à 30 % d’humidité maximum) en produit 3650 kWh en moyenne soit 0.29 TEP.
1 stère de bois sec contient de 1500 à 2000 kWh d’énergie selon les essences.
1 MAP (mètre cube apparent) de plaquettes fraîchement déchiquetées dégage 730 kWh en moyenne et 1 MAP de plaquettes sèches (à 30 % d’humidité maximum) en fournit 1200 en moyenne.
1 tonne de bois sec contient 500 kg de carbone (quelle que soit l’essence).
–>. Extrapolation de la production d’électricité à partir du volume potentiel de bois énergie à La Reunion
1 m3 de bois –> 750 kg
50000 m3 de volume potentiel à la Reunion –> 37500 tonnes
1 tonne de bois sec –> 5000 kwh
37500 tonnes de bois–> 187 500 000 kwh –> 187,5 Gwh
La CONSOMMATION d’électricité totale en 2022 est estimée à 2820 Gwh. (SPL Horizon)
Le volume de bois énergie pourrait DONC permettre de produire 187,5 Gwh d’électricité soit un peu plus de 6,5 % de la production d’électricité d’une année.
Des questions se posent : (en vrac)
En quoi cette biomasse est elle durable (comme annoncé dans le point presse du département) ?
Comment compenser les 18 500 tonnes de carbone libérés dans l’atmosphère par la combustion des 37 000 tonnes de bois ?
A t on anticipé la plantation de nouveau arbres pour alimenter cette filière bois énergie ? Et pour compenser la dette d’émission carbone ?
Sur combien d’années les 50000 m3 de bois énergie présents à La Réunion seront ils utilisés ?
La hiérarchie des usages est elle respectée ? https://www.idex.fr/le-blog/le-bois-energie-de-la-hierarchie-dans-les-usages
Gerald Seurin
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.
Le bois énergie ou sylviculture énergétique est une bioénergie issue de la biomasse. Surtout utilisé comme combustible primaire, il est de plus en plus transformé industriellement en sous-produit combustible (liquide, gazeux, ou solide). C’est une énergie considérée comme renouvelable par le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer français, mais sa contribution à la pollution de l’air est « très élevée, comparée aux autres carburants »1,2,3. En particulier, la combustion du bois engendre beaucoup plus de particules en suspension que d’autres combustibles tels que le gaz naturel, le fioul ou même le charbon.
Des préoccupations et des normes de rejets plus sévères voient le jour, notamment en matière d’émissions de particules et de monoxyde de carbone.
Le bois énergie est la première énergie renouvelable en France : 10 200 ktep produits en 2012, contre 4 900 ktep pour l’énergie hydraulique, 1 300 ktep éoliens et 450 ktep solaires (thermique et photovoltaïque)5. Dans le premier quart du XXIe siècle, les filières plaquettes et pellets sont en fort développement, chez les industriels (appels d’offres « BCIAT »7 et de la Commission de régulation de l’énergie) et les particuliers8.
D’autre part le poêle; qui est alors mobile, au XIXe siècle à l’usage des pauvres, acquiert une telle perfection que, dit-on à l’époque, toute la chaleur du combustible qu’on y brûle reste dans l’appartement, les produits gazeux non susceptibles de se condenser s’échappent seuls par les tuyaux dont ils sont munis.
Tout l’intérêt se porte toutefois vers les calorifères, l’ancêtre du chauffage central, beaucoup plus rentables, qui peuvent brûler indifféremment la houille, le charbon de tourbe, le bois, l’anthracite ou les lignites. La vue du feu crépitant dans l’âtre et le désir de ne pas en être privé est l’un des grands obstacles qu’il faut vaincre avant de répandre quelque peu l’usage des calorifères11.
D’autres sources d’énergie, en particulier le gaz naturel ainsi que les différents produits du raffinage du pétrole, apparaissent par la suite qui vont achever de marginaliser l’usage du bois comme combustible.
En Europe, la pénurie de charbon due à la Seconde Guerre mondiale engendre une forte augmentation de la consommation. Ainsi en Suisse pendant les dernières années du conflit, la consommation est de plus de deux fois supérieure à la production naturelle.