Frédéric Paulus

Le génie du vivant… chez l’Humain

LIBRE EXPRESSION

Ce courrier annonce la pertinence des travaux du Docteur Paul Joseph BARTHEZ (1734-1806) dont l’approche philosophico-déductive et sensualiste visait à mettre en évidence une « force vitale » organique présentée dans deux ouvrages, « Nouveaux éléments de la science de l’homme », disponibles chez Hachette-BNF Tomes 1 & 2, (Ed. 1858). Cette force vitale devrait être assurément ressentie par chacun d’entre nous. Elle disparaîtrait suivant  une approche de l’organisme strictement (et de façon réductrice) physico-chimique avancée, selon Claude BERNARD (1813-1878).  Ce dernier, également médecin, se présenta comme un « concurrent » détracteur des travaux de BARTHEZ pourtant reconnu à la faculté de médecine de Montpellier.

BERNARD inaugura la posture du médecin-chercheur en laboratoire, rattaché au Collège de France, plus souvent derrière son microscope muni d’un scalpel ou de poisons tel le curare. Quant à BARTHEZ, en quittant Montpellier, il fut médecin de Louis XVI et de Napoléon Bonaparte.

Au sein de son laboratoire, BERNARD annonce et formalise une philosophie médicale « scientifique » par notamment son « Introduction à l’étude de la médecine expérimentale » (1865) disponible chez Flammarion. Elle, s’est imposée institutionnellement et conventionnellement, influençant encore de nos jours la médecine.

Les crises actuelles de l’hôpital et de la médecine, inévitablement liées selon nous, seraient à ré-envisager en fonction de cette antériorité historique avec l’occultation institutionnelle et académique de l’approche dite « vitaliste » de  BARTHEZ. Comme si ces deux écoles n’auraient pu se féconder mutuellement !

Le gain conventionnel des travaux de BERNARD au sein de l’univers médical aura été d’explorer l’organisme par tissu ou par organe ou encore par fonction physiologique avec le microscope et le scalpel ; puis, de nos jours, par des moyens technologiques de plus en plus sophistiqués où le malade en tant que sujet inscrit dans une histoire n’est pas nécessairement reconnu. Et ce, au détriment d’une approche naturelle du corps et évolutionniste telle que les organismes vivants ont émergé avec toute l’intelligence construite progressivement par tâtonnements, ce que nous découvrons régulièrement.

Pour pallier les impasses de la médecine conventionnelle, il nous faudrait impérativement valoriser les prouesses innées et symbiotiquement acquises du vivant à traductions imaginaires, pensons aux rêves, reléguées aux psychanalystes avec le regard déformant de FREUD.

A un moment, l’usage du terme « force vitale » disparaît au profit de celui de « pulsion » qui demeure  cependant « suspect » pour des praticiens strictement organicistes. Ceux-ci considéreraient-ils les organismes comme dépourvus de mémoires implicites et donc inconscients ? Cette suspicion ne toucha pas le Professeur Henri LABORIT (1914 – 1995) qui nous aura instruit. Nous devrions enrichir également notre approche par certains des apports du psychanalyste Carl Gustav JUNG, notamment ses travaux sur les rêves,  l’imaginaire et la pulsion individuante.

Pour nous, la force vitale omniprésente à tous les niveaux d’organisation du vivant serait sous-jacente à l’évolution chez homo sapiens dont elle aurait favorisé la bipédie en libérant des espaces au sein de la sphère cérébrale. Et ce,  permettant l’émergence du langage parlé et articulé et d’un processus imaginaire que nous qualifions de téléo-sémantique.

Ces prouesses sélectionnées au fil des siècles justifieront le titre de notre prochain essai : « Le GENIE du vivant… chez l’Humain » – avec en sous-titre : « La Santé fondée sur les sensations ». Cette synthèse transdisciplinaire devrait apparaître comme fondamentalement logique.

Frédéric Paulus

CEVOI (Centre d’Etudes du Vivant de l’Océan Indien)

Expert Extérieur au Haut Conseil de Santé Publique

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