L’école dans le piège de la violence ?

LIBRE EXREPSSION

Vivons-nous ces moments annoncés par tant de précurseurs qui ignoraient pourtant scientifiquement que nous n’étions pas déterminés de manière « fixiste » par nos gènes ? Ainsi le psycho-sociologue Gérard Mendel (1930-2004) : Une histoire de l’autorité – Permanences et variations.


« L’autorité est en crise : Ce constat, qu’il concerne la famille, l’école, l’entreprise ou l’État, relève aujourd’hui du sens commun. Mais qu’est-ce que l’autorité ? La réponse n’est pas si évidente. Pour Gérard Mendel, elle impose le détour par l’histoire. Tel est le premier propos de ce livre ambitieux, où l’auteur met en évidence, de l’Inde à l’Afrique, de l’Antiquité aux Temps modernes, un socle anthropologique commun : pour prendre en charge les peurs primaires de la vie, chaque société a interposé, lors des socialisations de l’enfance, la médiation d’une autorité protectrice, au prix de l’obéissance volontaire. Mais les formes de cette médiation ont beaucoup varié : dans les sociétés traditionnelles, la communauté exerce une autorité de type parental ; dans les sociétés des Temps modernes, c’est la figure du père qui incarne l’autorité. Aujourd’hui, en Occident, à l’heure du déclin de la société patriarcale, ni la communauté ni le père ne permettent plus d’apprivoiser suffisamment nos peurs archaïques, et c’est l’une des raisons profondes de la crise de l’autorité. Mais on ne reviendra pas en arrière. Ce serait alors à la démocratie de socialiser un peu plus l’éternelle enfance dans l’homme, ses peurs et sa fuite devant le réel ; une enfance qui, heureusement, est aussi à la source de toute création. »

Si nos géniteurs, par le croisement de leurs gamètes de reproduction humaine, engendrent nécessairement des humains, nous sommes cependant des unicités BIO-CULTURELLES. Nous en sommes persuadés depuis les nouvelles données de l’épigénétique. 

L’on pourrait se reporter, pour preuve, à l’article de la Professeur de biologie Claudine Junien : « L’épigénétique : les gènes et l’environnement, pour le pire ou le meilleur ». « L’épigénétique étudie comment des modifications au niveau d’un ensemble de marques moléculaires, une sorte d’échafaudage autour des gènes, permettent de changer l’expression des gènes sans changement de la séquence de l’acide désoxyribonucléique (ADN), l’ossature immuable », p. 50, in « L’homme peut-il s’adapter à lui-même ? » de Jean-François Toussaint, Bernard Swynghedauw et Gilles Bœuf, coord, Quae Editions, 2012.    

Dès lors la question : L’école est-elle adaptée à éduquer massivement les écoliers vers une réussite scolaire et / ou sociale indépendamment des origines économiques et / ou culturelles des parents ? devient possible, voire d’actualité.

Depuis les travaux de sociologues tels Pierre Bourdieu (1930-2002), Christian Baudelot (1938) et Roger Establet (1938) dans les années 1970 à 80, la réalité et l’origine de cette violence dénoncée à cette époque semblent apparaître plurielles et devenir préoccupantes pour l’institué. 

Elles seraient selon nos présupposés à rechercher dans les fonctions cachées ou dissimulées de l’école. Celle-ci aurait favorisé ceux jouissant d’une aisance à réussir et stigmatiserait ceux qui – pour des raisons à élucider… – n’arriveraient pas à résoudre fondamentalement l’épanouissement de l’ensemble des enfants, particulièrement ceux qui seraient étiquetés « mauvais » élèves. Surtout lorsqu’on admet que la réalité épigénétique du développement du cerveau, scientifiquement révélée, s’établit pour le meilleur comme LE PIRE en fonction d’un contexte élargi incluant la vie dès sa conception in utéro – selon de nombreux chercheurs épigénéticiens. L’école ou le collège ne devraient pas assumer toutes les critiques qui excluraient ainsi les quotidiennetés « qualitatives » de nos vies !

Cette violence révélée médiatiquement serait-elle promue par ceux qui seraient les délaissés du « système » ? Se vengeraient-ils comme qui n’aurait « plus rien à perdre » ? 

Cette réalité potentiellement violente apparaîtrait portée par d’autres regards, alors qu’elle aurait été occultée durant des décennies. 

Nos approches devraient s’exercer sans préjugé ASSURÉMENT, avec des esprits novateurs et donc ouverts dont nous pensons pouvoir initier l’investigation et un début de transformation concertée de l’École Primaire et du Collège ; avec le risque de ne pas réunir les pouvoirs INSTITUTIONNELS pour promouvoir des changements structurels pérennes. 

Une transformation sociale réussie mobilise à la fois des acteurs solidaires et des freins selon le sociologue Rudolf Rezsohazy (1929-2013) consulté en 1985 à Louvain la Neuve.

Nous verrons si c’est le cas localement, à Montpellier, à Paris ou à La Réunion.

Il nous faudra être prudents car le changement suscite des résistances. 

Frédéric Paulus 

Président de l’association CEVE 

Centre d’Etudes du Vivant Europe

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Kozé libre

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