LIBRE EXPRESSION
L’Union des Femmes Réunionnaises est bouleversée par l’annonce du féminicide qui a eu lieu ce dimanche 6 novembre 2022 à Sainte-Rose. Nos pensées attristées se tournent vers la famille et les proches de Charlotte. Nous leur adressons nos sincères condoléances dans l’immense peine qui les accable.
Une nouvelle fois, une femme a perdu la vie sous les coups meurtriers de son conjoint.
La violence conjugale ne ressemble ni au respect, ni à l’attention, ni à la tendresse, ni à l’amour. La violence conjugale se manifeste par les coups, les injures, les insultes, les viols, la jalousie, le contrôle, la séquestration. C’est la terreur dans la maison pour tous ceux qui y vivent.
Améliorer les dispositifs
Le 28 juillet 2022, les associations de défense des droits des femmes se sont rencontrées au Moca pour initier l’organisation d’une action commune afin de faire entendre la voix des victimes. Ainsi, le 25 novembre prochain, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’Elimination des Violences faites aux Femmes, les associations réunionnaises préparent un événement unitaire pour permettre aux bénévoles, aux professionnels et aux victimes de s’exprimer sur les réalités et les besoins en matière de lutte contre les violences conjugales (ARET’EKSA !, La Petite Bulle, route du Théâtre, Saint-Gilles-les-Bains). Cette journée est dédiée à toutes les victimes et à leurs familles.
En 2016, à la demande des associations de défense des droits des femmes et sous l’autorité du Préfet Dominique Sorain, les premiers Etats Généraux des Violences Faites aux Femmes se sont tenus à La Réunion. Ces journées avaient permis à tous les acteurs de se rencontrer. Elles avaient abouti à des engagements et des propositions pour améliorer les dispositifs de prise en charge, de mise à l’abri et d’accompagnement.
Nous demandons de nouveaux Etats Généraux
Six ans après, malgré les progrès constatés dans les différentes étapes du parcours des survivantes, les féminicides sont des événements tragiques qui nous laissent impuissants et nous mettent face à l’horreur vécue par la victime jusqu’à la mort.
Notre département est classé parmi les trois départements les plus touchés de France par les violences faites aux femmes. Afin de maintenir l’alerte pour celles qui sont encore en danger à La Réunion, nous vous demandons, Monsieur le Préfet, d’organiser de nouveaux Etats Généraux des Violences Faites aux Femmes.
Nous souhaitons que tous les acteurs qui interviennent dans la lutte contre ces violences puissent participer à une large concertation pour faire le point sur les dispositifs et les outils existants et en mesurer les limites. Nous appelons à une large mobilisation de la puissance publique contre ce fléau qui arrache des vies et meurtrit nos familles inconsolables et traumatisées.
Union des Femmes Réunionnaises (UFR)
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation.