Maison de la Mer et autres projets : Génération Écologie s’engage en faveur des mobilisations écocitoyennes

LIBRE EXPRESSION

I – LE CONSTAT

De nombreux projets suscitent la controverse. A Saint-Leu, c’est le cas avec la Maison de la Mer. Ce chantier est préjudiciable à l’environnement. Plutôt que de bétonner le littoral de sa commune, il est aujourd’hui important de végétaliser tout le front de mer dans un contexte de réchauffement climatique avec une montée inéluctable du niveau de la mer. Un littoral arboré fait tampon, atténue les effets dévastateurs de la montée des eaux face à une mer déchaînée, à la houle qui devient de plus en plus menaçante pour les riverains de la côte. Végétaliser le littoral c’est aussi permettre la restauration écologique de nos milieux marins avec le retour des tortues sur nos plages où elles pourront pondre en toute quiétude. Car les tortues sont attirées par certaines plantes endémiques du littoral qui ont quasiment disparu précisément à cause de la bétonisation de nos plages. Rétablissons cette biodiversité originelle, les humains doivent bien cela à Mère Nature à qui on ne doit pas oublier que l’on doit tant.

A l’heure où le débat porte sur la zéro artificialisation nette pour préserver nos sols, il est complètement anachronique de bétonner notre bord de mer. C’est un non sens écologique et historique. Rendons plutôt le littoral « libre » à la nature et où les familles réunionnaises pourront pique-niquer dans le respect de nos traditions et de la biodiversité.

Le maire de Saint-Leu reste sourd à la mobilisation citoyenne qui s’est engagée contre le projet de la Maison de la Mer. C’est une mobilisation à la fois populaire qui rassemble des citoyens saint-leusiens et d’autres personnes conscientisées venant des 4 coins de l’île et aussi des militants écologistes engagés contre tous les projets écocides ou climaticides locaux.

L’entêtement des élus traduit un fossé de plus en plus grand entre les décideurs, les élus, et la population qui n’est pas suffisamment consultée sur les projets de la ville, de leur quartier. Le sentiment de défiance grandit entre les élus et la population. Il y a une forme de rejet massif de la classe politique aujourd’hui. Les électeurs ont le sentiment de ne pas être écoutés. Il est vrai que la réaction des élus de Saint-Leu ne peut que conforter ce sentiment de mépris. En tentant d’intimider les opposants au projet, le maire de Saint-Leu, et ses proches, ont montré qu’ils étaient incapables d’engager un dialogue citoyen respectueux des convictions des uns et des autres. D’ailleurs les opposants à la maison de la mer ont dénoncé ces intimidations. Envoyer la police municipale pour tenter de neutraliser des opposants n’a jamais été un dispositif de la démocratie participative. Le maire a essayé de se racheter une conduite en organisant un exercice de concertation citoyenne pour l’aménagement du centre-ville. Encore une fois cela relevait plus de la parodie de la démocratie participative car il était impossible d’évoquer la maison de la mer dans ces ateliers !

Malheureusement, les élus de Saint-Leu n’ont pas le monopole de la sourde oreille. A Saint-Pierre également, les décisions du maire sont fortement contestées. Ruth Dijoux, porte-parole départementale et référente Sud de Génération Ecologie La Réunion a participé à la création d’un collectif citoyen qui s’oppose au projet de nouveau centre administratif communal et a rejoint les forains qui se sont mobilisés contre la suspension du marché forain de Saint-Pierre pendant quelques semaines.

Là encore, tout comme le maire de Saint-Leu, le maire de Saint-Pierre a préféré barrer la route des manifestants qui voulaient se faire entendre lors de la réunion d’un conseil municipal en bloquant l’accès à l’Hôtel de Ville par des policiers municipaux. Même famille politique de droite, même méthode antidémocratique !

D’autres combats écocitoyens méritent d’être mis en avant et illustrent le décalage de plus en plus flagrant entre le peuple et les élus. Ainsi le collectif « Domoun La Plaine » reste mobilisé contre le projet totalement antiécologique du Parc du Volcan avec le déploiement d’une tyrolienne dans une zone boisée. Là encore le maire du Tampon fait preuve d’une surdité éclatante et persiste dans son entêtement.

A contrario, le collectif citoyen du quartier de L’Etang, gravement impacté par la montée des eaux où les habitants angoissés à chaque épisode de forte houle de peur de voir leur maison inondée craignent pour leurs biens et leurs vies, cherche des solutions pour se protéger. Face à cette légitime revendication d’un aménagement sécurisé de leur quartier, quelle est la réponse des autorités compétentes, en l’occurrence la CIVIS (car la communauté d’agglomération du sud a compétence pour la prévention du risque inondation/submersion) ? Rien ! Pas de son, pas d’image, les élus de la CIVIS et son président Michel Fontaine brillent par leur absence. Il est regrettable que des élus ne prennent pas en compte les doléances de la population qui à L’Étang par exemple est dans une démarche constructive afin de trouver des solutions pérennes pour protéger leur quartier.

Génération Ecologie pense aussi aux Rivièrois qui depuis des années réclament la création de la 25e commune. Des votes ont déjà eu lieu. La population s’est exprimée clairement à plusieurs reprises en faveur de la création d’une commune de La Rivière détachée de Saint-Louis. Et que font les élus ? Encore une fois rien … Le projet est retourné dans les tiroirs… Les Rivièroises et Rivièrois une fois de plus sont déçus voire trahis par les décideurs politiques qui finalement ne décident rien du tout. Alors que la création d’une commune de La Rivière aurait rapproché les élus des citoyens. C’est l’inverse qui se produit, les années passant, les alternances politiques passant, les électeurs se détachent davantage des élus qui ne respectent pas leurs engagements et n’effectuent pas les démarches demandées par la population. Il n’est donc pas étonnant que l’abstention croisse à chaque élection et que les partis extrémistes progressent.

Ce phénomène de surdité ne touche pas que les élus. Ludovic Sautron notre référent départemental en sait quelque chose. Il s’est mobilisé contre l’implantation d’une antenne téléphonique à Bois-Nèfles-Sainte-Clotilde aux côtés des riverains, craignant pour leur santé, qui se sont mobilisés contre un opérateur téléphonique à la recherche de toujours plus de profits.

De même Ludovic Sautron n’a cessé d’alerter Monsieur Le Préfet sur l’urgence de la dépollution de la plage volcanique entre Saint-Philippe et Sainte-Rose en délogeant le Tresta Star échoué depuis quelques années déjà. Là encore, aucune réponse satisfaisante ne nous est parvenue et le site pourtant riche et fragile écologiquement est pollué par cette verrue.

Génération Ecologie s’est aussi impliqué dans la lutte contre les pollutions et nuisances sonores dues par un trafic de vol d’hélicoptères en constante augmentation. D’ailleurs aux élections législatives de 2022, la suppléante de la candidature Génération Ecologie dans la 2e circonscription était une militante associative de la cause. Là encore, les élus locaux font la sourde oreille et n’entendent pas monter l’exaspération de la population qui subit les nuisances sonores (trafics routier et aérien).

Génération Ecologie suit également avec intérêt la mobilisation citoyenne à Grand Bassin où les riverains s’opposent à un projet de téléphérique imposé sans concertation qui risque de dénaturer ce joyau de la biodiversité réunionnaise.

II – LES PROPOSITIONS DE GÉNÉRATION ECOLOGIE

Sur la photo : Ludovic Sautron, référent départemental de Génération Ecologie La Réunion, Ruth Dijoux, porte-parole départementale de Génération Ecologie La Réunion et référente Sud de Génération Ecologie La Réunion, Vincent Defaud, porte-parole départemental de Génération Ecologie La Réunion et référent Ouest de Génération Ecologie La Réunion.

Face à ce constat de crise démocratique, cette crise de défiance du politique, Génération Ecologie réaffirme son soutien aux mobilisations écocitoyennes qui luttent pacifiquement contre tous ces projets préjudiciables à la biodiversité et au climat.

Ainsi à Saint-Leu, Génération Ecologie appelle au rétablissement du dialogue citoyen par l’écoute active de la population dans la prise de décision sur tous les projets et dispositifs envisagés par les collectivités territoriales. Génération Ecologie apporte son soutien aux militants qui ont été victimes d’actes d’intimidation de la part des élus et de leurs proches. Aucune violence n’est tolérable ! Génération Ecologie s’associe aux procédures judiciaires des militants écologistes et associatifs, aux citoyens qui se mobilisent contre la Maison de la Mer. Il n’est pas trop tard pour restaurer le Vivant et stopper la bétonisation du littoral.

Plus globalement, il est temps d’apporter une réponse politique à ces élus qui font la sourde oreille face aux légitimes et écologiques revendications des citoyens. Génération Ecologie y prendra toute sa part. D’ores et déjà, les écologistes doivent préparer les prochaines élections municipales et s’associer aux forces citoyennes pour constituer des listes écocitoyennes en 2026. Les citoyens détermineront réellement leurs priorités dans le choix des politiques publiques (gestion de l’eau défaillante alors que nos territoires subiront des périodes de sécheresse de plus en plus exacerbées, choix d’une politique éducative de qualité (entretien des locaux, cantines scolaires). Les listes écocitoyennes seront issues du peuple, composées majoritairement de citoyens issus de la société civile avec un programme électoral constitué à partir des propositions élaborées lors de réunions citoyennes dans une démarche de co-construction du Projet pour la Ville. Des listes qui partent de la base avec comme fondement la démocratie participative. Les référents de Génération Écologie ont la lourde mais exaltante tâche de lancer et de coordonner dans leur territoire, dans leur commune, Ludovic Sautron à Saint-Denis, Ruth Dijoux à Saint-Pierre et Vincent Defaud dans l’Ouest et le Sud-Ouest, ce processus innovateur de démocratie citoyenne.

Pour le Bureau Départemental,

Vincent Defaud,

Membre du Conseil National et Référent Outre-mer de Génération Ecologie,

Porte-parole départemental et référent Ouest de Génération Ecologie La Réunion

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Kozé libre

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