COMMUNIQUÉ DE PRESSE
“Nous, élus des Outremers demandons solennellement au Gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle”
En reconnaissant l’existence d’un peuple autochtone et colonisé, l’accord de Nouméa conclu en 1998 a ouvert la voie à un processus de décolonisation et d’évolution institutionnelle pacifié.
Alors que les accords de Nouméa prévoyaient une composition précise du corps électoral, le projet de loi constitutionnelle présenté par le gouvernement revoit les modalités d’organisation des scrutins pour définir l’avenir du territoire calédonien.
En effet, le projet de loi constitutionnelle organise l’ouverture du scrutin provincial calédonien aux résidents installés depuis au moins dix ans sur l’île.
Cette modification sans consensus de tous les partenaires, constitue une trahison de l’esprit et de la lettre des accords de Matignon et Nouméa.
Les révoltes qui frappent la Nouvelle-Calédonie ont causé la mort de 6 personnes. Nous adressons nos condoléances aux familles des personnes décédées et à l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie-Kanaky.
Face à cette situation d’insurrection, le gouvernement a décrété l’état d’urgence.
La réponse sécuritaire qui consiste à mettre en place des mesures exceptionnelles – interdictions de circulation, assignations à résidence, perquisitions… ainsi que l’envoi de policiers et gendarmes supplémentaires – n’apporte pas de solution.
Ces réponses répressives risquent d’engendrer une spirale de violence et de compromettre le retour au calme attendu.
Seule la réponse politique mettra fin à la montée des violences et empêchera la guerre civile.
Nous, élus des Outremers demandons solennellement au Gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie-Kanaky comme préalable à la reprise d’un dialogue apaisé avec l’ensemble des parties prenantes en renouant avec l’esprit des accords de Nouméa pour la construction d’un avenir commun.
Huguette Bello aux côtés de Présidents de collectivités ultramarines et de parlementaires ultramarins (dont les Réunionnais Evelyne Corbière, Karine Lebon, Frédéric Maillot, Emeline K/Bidi, Perceval Gaillard, Jean-Hugues Ratenon et Younous Omarjee) cosignent cette tribune pour alerter sur la situation en Nouvelle-Calédonie et appeler le gouvernement à retirer son projet de loi de réforme constitutionnelle.
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.