Créé à la fin des années 1960 au Mexique, le padel s’installe de plus en plus comme un sport incontournable à La Réunion.
Né presque par hasard à la fin des années 1960, le padel est aujourd’hui l’un des sports de raquette à la croissance la plus fulgurante dans le monde. Ce sport hybride, entre tennis et squash, voit le jour au Mexique en 1969 grâce à Enrique Corcuera, un riche homme d’affaires de la ville d’Acapulco. Faute d’espace pour construire un court de tennis sur sa propriété, il aménage un terrain plus petit entouré de murs, créant ainsi une nouvelle forme de jeu conviviale et dynamique. Le concept séduit. En Espagne comme en Argentine, le padel s’ancre très vite dans la culture.
Il faudra attendre les années 2010 pour que le sport connaisse une véritable ascension en Europe, notamment en France et à La Réunion.
L’explosion du padel, un frein pour le tennis ?
Avec l’explosion de ce sport de raquette depuis quelques années, nous sommes en droit de nous demander si le padel pourrait nuire au tennis. Sport à la mode, plus simple d’accès, convivialité… les raisons sont multiples.
Au niveau national, les chiffres démontrent une croissance exponentielle ces dernières années. En quelques années, le nombre de pratiquants est passé de 200 000 à 500 000. En 2019, 700 terrains étaient recensés. En 2025 ce ne sont pas moins de 2 200 terrains, soit une croissance de plus de 200 %. La Fédération française de tennis (FFT) ne compte pas s’arrêter là. À l’horizon 2026, la barre symbolique des 3 000 pistes devrait être atteinte.
Sur l’île, en tout cas, nombreux sont ceux qui passent du tennis au padel. « Aujourd’hui, beaucoup de pratiquants du tennis se tournent vers le padel », constate le président de la ligue réunionnaise de tennis, Jean-Yves Dennemont. Par rapport à l’année précédente, ce ne sont pas moins de 900 nouveaux licenciés qui ont rejoint les courts de padel. Le constat est le même pour le club du TC Bocage, à Sainte-Suzanne. « Nous avons beaucoup de joueurs de tennis qui passent au padel désormais », explique l’éducatrice sportive présente sur place.
Suite à cette demande qui ne cesse d’augmenter, les structures continuent à émerger partout sur l’île. « Aujourd’hui il y a entre 40 et 50 structures. D’ici trois ans, nous espérons atteindre les 100 structures », déclare Jean-Yves Dennemont.
Cependant, l’émergence de ce sport, n’est pas un frein pour le tennis, selon le président de la ligue réunionnaise de tennis. « Je pense que le padel est une réelle chance pour le tennis, ça pourrait amener de nouvelles personnes. », espère Jean-Yves Dennemont. Et les chiffres le démontrent. En 2023, le nombre de licenciés de la FFT a dépassé le million (tous sports de raquette confondus). En 2024, le cap des 1 150 000. À voir ce que nous réserve 2025.
Des petits détails à peaufiner
Le padel a un coût. 10 euros en moyenne pour une session, sans compter les boissons achetées à la fin de cette même session.
Les cours de padel, eux aussi, ont un coût. Pour le président de la ligue réunionnaise de tennis, c’est là une des problématiques du sport. « C’est un sport qui nécessite des moyens. Pour les jeunes, c’est compliqué, or c’est eux que nous voulons attirer », déplore-t-il.
La faute à des infrastructures extrêmement coûteuses. Comptez entre 70 000 et 80 000 euros pour la construction d’un seul court.
Pour que tous les sports de raquette cohabitent correctement sur l’île, d’autres points d’amélioration sont envisageables. « Nous travaillons sur le calendrier des tournois. Par exemple, les gros tournois de padel comme les P500 ou les P1000, nous ne voulons pas les mettre en même temps que les gros tournois de tennis de La Réunion car beaucoup de tennismen désertent ces tournois », explique le président de la ligue, Jean-Yves Dennemont.
Prochainement, des tournois internationaux se tiendront sur l’île où de grandes têtes d’affiche pourraient concourir. Une nouvelle étape qui permettra peut-être au padel de passer dans une nouvelle dimension.
Loïc Vidon
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