Réponse à l’intersyndicale de la Région Réunion

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A l’heure des élections présidentielles, au lendemain à la Réunion des élections régionales, à chaque élection dirons-nous, se jouent dans les lieux de pouvoirs les éternelles scènes des chaises musicales… Conflits d’intérêts, compétitions d’ égo, guerres de clans, n’est-ce pas le citoyen qui fait les frais, au final, de ces chausse-trappes et autres trahisons?  À l’heure des crises climatique et sociale, la société civile ne serait-elle pas en droit d’attendre de ses représentants, comme de ses fonctionnaires, un peu plus d’altruisme, et d’à propos quant à l’intérêt public? Les valeurs humanistes et républicaines ne s’imposent-elles pas d’urgence au cœur de nos vies, afin de promouvoir l’équilibre Réunionnais dans la tempête actuelle? Nous publions ci-dessous la réponse de la collectivité à l’intersyndicale en lutte de la Région Réunion.

Le Comité de lecture de Parallèle Sud

En premier lieu et sur la forme, la Région Réunion regrette le caractère irrespectueux du  communiqué vis-à-vis de la Présidente et de la fonction qu’elle incarne, de la part d’agents de la collectivité. 

Sur le fond, le premier grand chantier auquel a été confrontée la nouvelle équipe est celui  de l’assainissement du fonctionnement de la collectivité régionale. 

Dès les premiers jours, le constat de la situation a conduit à l’impérieuse nécessité de  mener un travail de fond, tant au niveau des finances que des ressources humaines. En effet, la situation héritée révèle une gestion calamiteuse des deniers publics et une  politique de recrutement de grande ampleur, dont les conséquences pèsent lourdement  sur l’organisation administrative et sur les marges de manœuvre futures de la Région.  

Ainsi, dès sa prise de fonctions la nouvelle mandature a été confrontée aux conséquences  d’actes graves relevant du domaine juridictionnel ou judiciaire :  

– Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes qui met en évidence un sureffectif  dans un certain nombre de services, une opacité dans les procédures de recrutement et  une dérive de la masse salariale qui a plus que doublé en dix ans.  

– L’enquête judiciaire sur de nombreux emplois dont la réalité des missions interroge  visiblement les magistrats.  

La nouvelle mandature a donc trouvé une situation catastrophique dans le domaine des  ressources humaines : situation de violences psychologiques anciennes qui se sont  installées du fait d’absence totale de réactions, situation de conflits d’intérêts ignorés et non  pris en compte, « non respect des règles de publicité des postes et de transparence des  recrutements » (pour reprendre les termes de la CRC), titularisations en dépit d’avis  défavorables de la hiérarchie, inadéquation patente entre les profils de poste et les  compétences des agents retenus et globalement, constat de sureffectif.  

Force est de constater le silence assourdissant des organisations syndicales pendant toutes ces années, face à cette situation délétère.

Depuis, une démarche rationnelle a été instaurée pour plus de rigueur et de transparence  dans l’organisation et dans les procédures et au final, pour assainir les relations internes :  

– Mise en place de procédures, conformément à la demande de la CRC : publications de  vacances d’emplois et d’entretiens pour les recrutements ; application des lignes directrices de gestion pour les promotions.  

– Collaboration étroite avec le Centre de Gestion et le médecin du travail pour identifier et  prendre en charge les situations de souffrance au travail.  

– Lancement d’un audit organisationnel , au cours duquel les organisations syndicales ont  été entendues. A été ainsi mise en place une consultation de tous les agents,dès le mois d’octobre,sur leurs constats et les pistes d’amélioration proposées.La réponse des agents a été massive, constructive,  mais aussi contradictoire. Si plus de 71% d’entre eux ressentent un sentiment d’injustice  par rapport à la gestion précédente, ils sont tout aussi nombreux à se dire épanouis dans  leur travail. L’audit fera l’objet d’une information à l’ensemble des agents dans le cadre  d’un deuxième journal de bord au mois de mars. Des ateliers thématiques transversaux  seront programmés fin mars et les conclusions de l’audit seront présentées lors d’un  comité technique fin avril. 

– Lancement d’une démarche d’accompagnement dans le domaine du télétravail. C’est un  sujet suffisamment sérieux pour le traiter en profondeur, dans l’intérêt aussi bien des  agents que de la collectivité. C’est pourquoi la Région a sollicité l’accompagnement d’un  organisme paritaire, l’ARACT, en vue d’instaurer de façon pérenne, élargie et cadrée cette  forme de travail à distance. En effet, il ne s’agit pas de figer une organisation  exceptionnelle mise en place dans le contexte particulier de la crise sanitaire, mais au  contraire de proposer un cadre stable et sécurisé. Il est regrettable que les organisations se soient abstenues de participer à la réunion organisée le 17 Février dernier, qui précisément avait pour objet de les associer à la construction du nouveau dispositif. Ce contretemps  retardera d’autant la finalisation du dispositif final de télétravail au sein des services de la  Région. 

Il convient également de prendre en compte la situation très difficile trouvée par la  nouvelle mandature dans le domaine financier, avec notamment un record en matière de surendettement. Cette situation dicte une maîtrise des dépenses de fonctionnement, afin  de redonner à la Région toute sa capacité à exercer pleinement ses compétences. Initiés dès l’installation de la nouvelle mandature, les rendez-vous réguliers vont se  poursuivre avec les organisations syndicales, afin de permettre un dialogue sur des sujets  essentiels pour les agents de la Région. 

La Région Réunion ne doute pas de l’esprit de responsabilité de chacun. La tâche est immense et la collectivité a besoin du concours de tous.

Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.

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