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[Saint-Leu] Les « parapluies bleus » visent les rondavelles

MUSIQUE, BIÈRES ET DOMAINE PUBLIC MARITIME

Stationnements sauvages, nuisances sonores, afflux de milliers de spectateurs… les concerts du dimanche soir, sur le front de mer de Saint-Leu, irritent les membres de SOS DPM 974 qui ont manifesté dimanche pour « les libertés, les droits et la dignité des piétons ».

« Front de mer, dignité ! Front de mer sécurité ! » La vingtaine de manifestants tente de se faire entendre face aux sonos des rondavelles. On est dimanche et les concerts vont bientôt débuter. Chaque semaine, à l’heure des retours de plage, le front de mer de Saint-Leu s’anime et accueille plusieurs milliers de personnes entre les deux rendez-vous hebdomadaires, celui de « Chez Jean-Paul » près de la ravine Saint-Leu, et celui de « Chez Tiroule », à l’entrée Nord. Mais la musique n’adoucit pas toujours les moeurs et cet afflux d’amateurs de musique « perturbe la circulation, la tranquillité et l’hygiène des riverains ainsi que l’intégrité du domaine maritime » d’après l’association SOS DPM 974 et le collectif Urgence Saint-Leu.

Le rendez-vous est donné à 17h30 sur la place de la mairie. Sur place, les parapluies bleus, le signe distinctif des défenseurs du domaine public maritime, sont déjà ouverts. Dominique Gamel, le président de l’association, explique que « les rondavelles doivent respecter les termes de l’AOT (autorisation d’occupation temporaire) ». « Nous avons demandé les AOT au TO (territoire de l’Ouest), sans succès.  Nous avons fait appel à la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) pour les AOT des dix dernières années pour voir l’évolution, nous attendons la réponse », poursuit Dominique Gamel.

Plusieurs courriers avaient été adressées au maire Bruno Domen, au président du TO Emmanuel Séraphin, ainsi qu’à la gendarmerie, « sans réponse », assure le militant. Des courriers qui dénoncent une promenade piétonnière du littoral obstruée par les spectateurs, des trottoirs encombrés par les voitures en stationnement, « ce qui oblige les piétons, les mamans avec poussettes, à marcher sur la rue, c’est dangereux ». Et de remarquer que, toute la semaine, les contrevenants sont verbalisés mais que, le dimanche, on peut se garer sur les trottoirs sans crainte. « Sur ce point il semble que l’on ait été entendus », remarque Dominique Gamel. « Gendarmes et policiers municipaux sont déjà passés deux fois aujourd’hui », se félicite-t-il. 

Les manifestants, équipés de leurs désormais célèbres parapluies bleus, ont décidé d’exposer le problème au grand jour. Notamment en perturbant la circulation, cheminant ou s’arrêtant sur la route, au prétexte que les trottoirs ne sont pas disponibles. 

« Là, on met un coin dans la porte ; après on va pousser », promet le président de SOS DPM 974. Et de montrer les rangées de poubelles exposées à l’air libre faute de locaux dédiés, ou de dénoncer le restaurant Le Zatte, « qui est situé sur la plage et ne devrait vendre que de la petite restauration à emporter ou louer des transats, ce sont les seules activités commerciales autorisées ». 

Philippe Nanpon

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A propos de l'auteur

Philippe Nanpon | Journaliste

Déménageur, béqueur d'clé dans le bâtiment, chauffeur de presse, pompiste, clown publicitaire à roller, après avoir suivi des études d’agriculture, puis journaliste depuis un tiers de siècle, Philippe Nanpon est également épris de culture, d’écologie et de bonne humeur. Il a rejoint l’équipe de Parallèle Sud pour partager à la fois son regard sur La Réunion et son engagement pour une société plus juste et équitable.