[Saint-Pierre] Le Slam skate-bar a ouvert ses portes

BIEN PLUS QU’UN BAR

Ouvert depuis quelques semaines dans un grand hangar aménagé, le concept est particulièrement novateur, et plaît déjà aux nombreux amateurs de skate bien sûr, mais aussi à celles et ceux qui apprécient les arts de la rue et la musique.

« Charles Elie a vécu près de dix ans au Canada. Il avait ses habitudes dans un bar avec un bowl (*) à l’intérieur », nous confie Marie, la compagne du patron du Slam skate-bar. Les deux tourtereaux se sont rencontrés à Paris. Lui est passionné de skate-bord depuis ses 15 ans ; elle l’a suivi dans son amour de la planche à roulette jusqu’à devenir championne de La Réunion en bowl ; ensemble, ils ont créé à Saint-Joseph l’association Maillegraine. « Je suis aussi membre de la commission skate de la Ligue pour le pôle féminin. Avec Charles Elie et plusieurs copains skateurs, nous avons créé à Saint-Joseph l’association Maillegraine. Nous organisons plusieurs compétitions chaque année, dont le Ganofestival « , poursuit la jeune femme.

Pas facile de trouver un local qui convienne

Leur vie tourne autour du skate et l’idée de monter une structure comme celle que Charles Elie avait connue au Québec a donc fait son chemin. « Après huit mois de recherches, nous avons trouvé ce hangar de 530m². Au début, il nous a semblé très grand, mais en l’aménageant, avec rampe, nombreux coins salons, restauration, jeux, un grand bar, une scène de spectacle…, c’est ce qu’il fallait pour réaliser ce qu’on avait imaginé : un lieu culturel, d’expression pour tout le monde, avec des musiciens, des street artistes, et bien sûr du skate ! En plus, il est proche de Saint-Pierre, mais situé à l’écart des habitations, des lieux de cultes et des écoles, avec licence IV. L’emplacement est presqu’idéal ». 

Des mois de travaux

Il aura fallu près de trois mois pour que le Slam puisse enfin ouvrir. Une conseillère d’initiatives Réunion, Cynthia Clain, qui leur permet entre autres de postuler pour un gros prêt à taux 0, une aide de l’Etat au titre du projet TAJ (Tremplin pour l’activité des Jeunes), et surtout des travaux parfois lourds : cloisons, électricité, plomberie… Marie confie que les copains ont beaucoup aidé et, qu’en faisant, on apprend ! « Malgré des périodes de mou, de doutes et de découragement, on n’a jamais perdu de vue notre objectif, on y a toujours cru ». Finalement, le résultat est ce que Marie et Charles Elie attendaient et, le 13 mai dernier, le Slam tout beau, tout neuf, ouvrait ses portes avec un succès quasi immédiat.

Un lieu hors normes

Quand on entre, ce qui frappe d’abord, c’est la déco. Les murs sont recouverts d’une fresque réalisée par des street artistes et des graffeurs. Comme le dit si bien Marie: « La première réaction des gens qui viennent pour la première fois, c’est waouh ». Je confirme ! C’est effectivement très vaste, assez insolite, et l’espace est finalement bien occupé, et bien aménagé : tables, petits salons, coin jeux vidéo, baby-foot, nombreux îlots avec des bidons peints et une scène centrale pour accueillir des groupes de musique et, enfin, un bar central et magnifiquement décoré. « On a aménagé essentiellement avec du matériel de récupération, des achats chez Emmaüs, et divers éléments bricolés, parce qu’il a fallu au maximum rentrer dans notre budget ». Les chaises fabriquées avec des planches de skate valent le détour !

Le bar est central, on y propose bien sûr tout ce qui est proposé dans d’autres bars, avec quelques originalités. Des  cocktails maison  qu’on peut acheter en pichets, des « hot dog à l’américaine », et … des poutines, un plat typiquement québécois, à base de frites, d’oignons frits, de morceaux de saucisse et de cheddar fondu ! 

Des animations et beaucoup de projets

Le slam skate-bar est ouvert cinq jours par semaine à partir de 15h30, mais c’est essentiellement le week-end qu’il fait le plein. Tous les week-ends ou presque sont organisés des événements festifs avec groupes, orchestres, DJ ou des animations. On retrouve là l’idée de faire partager, d’un lieu de rencontres, et tout le côté festif qui va avec.

Chaque mercredi, c’est tournoi de beer-pong. Un jeu original qui vient des Etats-Unis à découvrir ! Une animation yoga chaque jeudi soir, une soirée jeux de sociétés par mois, et également une fois par mois à partir de fin juillet, un « festival international de l’expression artistique libre et désordonnée» (en 5 mn, on fait partager un talent, une passion…).

Marie et Charles Elie veulent maintenir ce rythme de trois évènements festifs au moins par mois. Pour l’instant, on est surtout dans de la musique techno et électro, mais d’autres styles musicaux seront proposés. Un Tatoo-Village est prévu en octobre avec plusieurs tatoueurs (le Slam a sa propre salle de tatouage, aux normes sanitaires exigées, un tatoueur est présent tous les week-ends). Et sans doute d’autres projets autour des arts de la rue, de l’écriture, de la peinture, des expositions, des tournois (beer-pong, palet breton entre autres). C’est vrai qu’avec 530 m², il y a de la place !

Un bar unique et totalement atypique à la Réunion, géré par un couple de passionnés de skate-board. Pour s’y rendre, se renseigner sur les comptes Instagram et Facebook du Slam skate-bar. A découvrir… vraiment !   

       Dominique Blumberger

(*) Un bowl, en jargon de skateur, désigne une structure creuse et enterrée de forme ronde ou le plus souvent de haricot dans laquelle évoluent les riders.

A propos de l'auteur

Dominique Blumberger | Reporter citoyen

Ancien enseignant et directeur à la retraite, Dominique Blumberger a rejoint les rangs de Parallèle Sud quelques mois après son lancement. Passionné de musique, gros lecteur, il propose d’ailleurs souvent des avis sur ce qu’il a lu, il affectionne plus particulièrement les portraits et les reportages.