Champs agriculture Réunion

Synthèse de l’atelier « Planté pou manzé » Autonomie alimentaire durable

LIBRE EXPRESSION

Festival du film citoyen des 3 au 5 juin au Cinéma Casino et à La Friche Le Port

Le Festival du film citoyen des 3 au 5 juin au Cinéma Casino et à La Friche Le Port a été l’occasion de prises de parole en ronkozé pour débattre de démocratie et citoyenneté, de « planté pou manzé » et autonomie alimentaire durable, et de « reliance » (comment se relier à soi-même et aux autres ?)

L’atelier « Planté pou manzé » a réuni des citoyens présents au festival et des acteurs de terrain  (Adefar, An grèn koulèr, Germin’Acteurs, Ankraké, Ecole du Jardin Planétaire, Greenpeace, Attac Réunion, QG Zazalé, Oasis Réunion, Zarlor la tèr …) dans une ambiance d’écoute,  de sentiment d’urgence et de volonté affichée de déboucher sur des propositions concrètes qui engagent pour l’avenir de La Réunion.

Les constats ont vite trouvé un accord. 

L’assemblée a acté que :

  • l’agriculture actuelle à la Réunion est l’héritière d’un système colonial qui fait la part belle à une agriculture intensive 
  • l’agriculture ne peut être détachée de la culture réunionnaise et qu’il faut donc prendre en compte les méthodes traditionnelles en y intégrant des savoir-faire modernes qui respectent la nature. 
  • la filière agricole réunionnaise, dévoyée par l’Etat et les subventions,  doit être revue et sortir du système productiviste 
  • le taux de notre dépendance alimentaire réelle est en fait de 80%. Il contredit fortement le chiffre de 70% d’autosuffisance alimentaire avancé par l’institution et donne le niveau des mesures à mettre en place. 
  • l’accès pour tous à une alimentation saine est une priorité sociale et de santé publique 
  • l’accès au foncier est un blocage qu’il  faut lever prioritairement.
  • l’éducation et la formation des agriculteurs et des consommateurs sont incontournables pour le changement

Les actions doivent donc être menées d’urgence et être organisées autant au niveau individuel, collectif (groupements citoyens, d’agriculteurs), et politique. 

Des actions ont été avancées pour être réalisée de manière prioritaire (sans être exhaustives …) 

L’assemblée a proposé de :

  • « planté pou manzé » partout où c’est possible (Cours, Jardins partagés, Sites scolaires, Espaces publics …)
  • déconstruire les habitudes alimentaires
  • se nourrir au maximum avec les produits locaux
  • sensibiliser et conscientiser la population par un travail soutenu d’éducation, de  formation, de transmission
  • libérer les friches publiques, ce qui nécessite :

– d’inventorier les friches de manière systématique (à l’échelon communal, départemental, régional et bancaire – Crédit agricole) 

– de mettre en place des rapports de force vis-à-vis des politiques 

– d’exercer un contrôle citoyen pour organiser l’installation d’agriculteurs sur ces friches

– dynamiser un réseau d’entraide et d’actions collectives

– mettre en place des outils :  calendrier d’actions, liste des priorités …

Toutes ces actions doivent être initiées par le collectif et soutenues par les pouvoirs publics.

Un engagement a été pris pour agir collectivement avec les organisations et citoyen-ne-s présent-e-s afin d’avancer dans le sens d’une autonomie alimentaire durable par une agriculture sans intrants chimiques de synthèse et une alimentation saine, à un prix juste et accessible à tous.

Synthèse : Didier Bourse

Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.

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