[Traite négrière] Une journée pour se souvenir

RAVINE À JACQUES

Dimanche 27 août, le Komité Éli organise une journée de commémoration de l’abolition de la traite négrière au lazaret de la ravine à Jacques, tout près de la Grande-Chaloupe. Conférences, débats, musique et repas sont au programme de la journée.

C’est du Maloya, mais comme pour dire en musique à Mahé de Labourdonnais, à sa mémoire en tout cas, « on est là, même si tu ne veux pas on est là ! ». C’est au pied de la statue appelée à déménager au cours des travaux d’aménagement de la place La Bourdonnais que le Komité Éli avait convié la presse pour faire son annonce.

Dimanche, le Komité Éli organise une journée de commémoration de l’abolition de la traite négrière. Ça se passe depuis douze ans au lazaret de la ravine à Jacques, le tout premier à avoir été mis en service et le moins connu, situé à quelques centaines de mètres des deux autres, à la Grande-Chaloupe.

Au programme, dès 9 heures, hommages à la mer, devant la stèle, une visite guidée par l’historien Loran Waro, débat, repas et Kabar.

Les militants avec leurs drapeaux. MLK à gauche, et celui qui a servi de bannière aux esclaves révoltés de Saint-Leu. Il avait été pris dans une boutique et venait d’un navire anglais, l’Edam.

La date choisie, le 27 août, n’est qu’à quelques jours du 23, la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition décidée par l’Unesco. Car c’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a débuté la révolte de Saint-Domingue qui a conduit au premier Etat noir indépendant, Haïti.

« Nous sommes devant la statue de Mahé de La Bourdonnais, car on ne veut plus le voir, il va être expulsé de l’espace public », explique Ivrin Rosalie, président du Komité Éli. « Ce laproptaz, il ne faut pas le limiter à La Bourdonnais. Mahy, Kerveguen, Gallieni sont aussi des esclavagistes et des colonialistes… », renchérit Ludovic M’Doihoma, du QG des Zazalés. Et pour la statue, le militant estime que c’est trop d’honneur d’avoir prévu de le déplacer dans la caserne Lambert: « C’était un criminel, pas un grand homme. Sa place est à la fonderie, pour faire des pioches avec le métal ; à la rigueur au futur musée de la prison Juliette-Dodue, dans la salle des horreurs ».

Philippe Nanpon

A propos de l'auteur

Philippe Nanpon | Journaliste

Déménageur, béqueur d'clé dans le bâtiment, chauffeur de presse, pompiste, clown publicitaire à roller, après avoir suivi des études d’agriculture, puis journaliste depuis un tiers de siècle, Philippe Nanpon est également épris de culture, d’écologie et de bonne humeur. Il a rejoint l’équipe de Parallèle Sud pour partager à la fois son regard sur La Réunion et son engagement pour une société plus juste et équitable.