violences intra familiales

[Violences conjugales] 600 euros pour fuir un foyer violent

RÉACTIONS DES ACTEURS LOCAUX DE LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES INTRA-FAMILIALES

La ministre des Solidarités et des familles, Aurore Bergé l’avait annoncée le 20 novembre. Les personnes victimes de violences conjugales pourront recevoir une aide financière versée par la Caisse d’allocations familiales (Caf).

Annoncée par la ministre des Solidarités et des familles, l’aide « universelle d’urgence pour les personnes victimes de violences conjugales » prend place des mois après le discours d’Isabelle Rome en mars 2023 avec le « Pack Nouveau Départ ». L’objectif est le même : permettre aux victimes de violences conjugales de pouvoir quitter plus rapidement et facilement un conjoint violent.

Un dispositif relayé par la Caf. Sous la forme d’un prêt sans intérêt ou d’une aide non-remboursable, le versement se fera en une fois. Pour pouvoir y avoir accès, la victime devra prendre contact avec la Caf où elle est inscrite. Elle doit ensuite faire une demande d’aide en remplissant un formulaire en indiquant son identité, sa situation et ses ressources. La victime doit également préciser si une procédure pénale est en cours. 

Plusieurs critères seront pris en compte pour évaluer la somme à verser. Entre autres, ses revenus d’activités, si elle touche ou non des indemnités, des allocations, des pensions de retraite, etc. Mais également le nombre d’enfants à sa charge. 250 euros à 600 euros lui seront versés dans un délai de trois à cinq jours. 

Un premier « coup de boost »


Cette somme, n’est qu’un premier « coup de boost » pour que la victime puisse quitter le foyer violent. « Il y a en moyenne entre 6 à 7 aller-retours avant qu’une victime ne parte« , nous précise Frédéric Rousset, président de l’association Cevif. C’est dans cette logique qu’Aurore Bergé précisait que ce sera à « l’ensemble des services de l’État » d’’accompagner et de soutenir la victime une fois mise en sécurité.

Frédéric Rousset, Président de l’association Cevif : « La victime parle, mais elle n’est pas toujours entendue, pas toujours protégée. »

« On ne doit pas être dans l’attente »

Que ce soit Orviff, Cevif ou Afevv*, les associations ne peuvent pas encore se prononcer sur l’aide. « Il y avait déjà des prises en charge et des accompagnements à La Réunion, mais pas de dispositif de ce genre » explique Hasna Patel, Chargée de mission à ORVIFF.

Les avis divergent quant à la forme ou le fond de ce dispositif. « Quand on dit ‘urgence’, ça veut dire ‘protéger tout de suite’. On ne doit pas être dans l’attente« , se plaint Anne-Marie Ryser, Présidente de l’Afevv sur le terme utilisé. Une attente qui peut s’expliquer dit-elle par les associations et les organismes débordés. 

Ce qu’il faut selon l’Afevv, mais aussi le Ceviff, c’est accompagner les victimes. « Il ne faut pas seulement un coup de téléphone« , continue Anne-Marie Ryser, Présidente de l’Afevv. 

Frédéric Rousset, Président de l’association Cevif, pense aussi que l’accompagnement est la clé. Il avoue que les avis disant que les 600 euros ne seraient pas suffisants sont compréhensibles. « Mais c’est quand même bien que le gouvernement prenne conscience que la violence économique est un frein. »

Lauryne Tantzy Periassamy

* Les associations

Afevv : Association de Femmes et Enfants Victimes de Violences

Cevif : Collectif pour l’Elimination des Violences Intrafamiliales

Orviff : Observatoire Réunionnais des Violences Faites aux Femmes

A propos de l'auteur

Lauryne Tantzy

Hello ! Lauryne, 21 ans, ce que j'aime c'est écrire et découvrir de nouvelles choses. J'ai à coeur la liberté et l'authenticité journalistique.