Depuis plusieurs années déjà, l’alerte est lancée par les scientifiques. Les coraux subissent diverses multiples pressions, et leur état de santé est critique. Ces êtres vivants jouent pourtant un rôle majeur dans le fonctionnement des écosystèmes marins. A La Réunion, le récif mesure 18 km² et 25 km en barrière de corail. Pour ce nouvel épisode de podcast, j’ai rencontré Caroline Massac et Armand Daydé, qui travaillent chaque jour à protéger les récifs coralliens, avec leur association Co-Récif.
Extraits du podcast
Pouvez-vous vous présenter ?
Armand Daydé : « Je suis Armand Daydé, avec Caroline, nous sommes les co-fondateurs de l’association Co-Récif. Je suis maitre d’œuvre dans le milieu de l’hydraulique urbaine et, à côté de ça, ma deuxième vie, c’est de faire des images sous-marines et participer à des assos, dans le cadre de l’environnement marin ».
Caroline Massac : « Je suis Caroline Massac, la représentante de l’association Co-Récif. Cette année, je m’investis pleinement dedans pour faire de la sensibilisation auprès des enfants, du jeune public ».
Qu’est ce qu’un corail ?
Caroline Massac : « Alors, nous essayons justement de montrer qu’un corail est un animal, que c’est vivant, que c’est fragile, et que ça pousse très lentement, et que ça présente énormément de bénéfices pour la vie côtière. Les récifs coralliens abritent un quart de la biodiversité marine mondiale, et ils représentent seulement 0,2 % de la surface des océans. On peut les comparer aux arbres de la forêt ».
Armand Daydé : « Il faut restituer le corail par rapport à l’île. On est sur une île volcanique. qui est très jeune comparée à Maurice ou Mayotte. Ici, on a un lagon qui a à peu près 8000 ans, alors à l’échelle géologique, c’est un tout petit bébé. On a une frange lagonaire qui se situe uniquement dans l’Ouest, et il se trouve que c’est aussi la zone balnéaire, donc c’est là où il y a le plus de monde qui habite sur l’île. Donc effectivement, il y a une grande pression dessus, et c’est la qu’on essaie de porter toute notre attention ».
Tu viens de me dire qu’ils abritent un quart de la biodiversité, comme cela fonctionne ?
Caroline Massac : « Les récifs ont plusieurs rôles écologiques. Ils servent de pouponnière pour de très nombreuses espèces de poissons juvéniles, de crustacés, etc. qui vont se reproduire soit en pleine mer, soit dans les lagons. Ensuite, les petits vont se développer à l’abri, dans les récifs, et ensuite soit rester dans les récifs, soit repartir au large. Ils servent aussi de lieu de nourrissage pour de très nombreuses espèces, de lieu de reproduction, puis de protection aussi contre la houle puisque les vagues vont venir se casser contre les récifs ».
Quelles sont les pressions actuelles que les coraux subissent à La Réunion ?
Caroline Massac : « On a les pressions naturelles, les tempêtes, les cyclones, la forte houle. On estime qu’après un cyclone très important: le recif met entre 10 et 15 ans à se régénérer, dans de bonnes conditions. Ensuite, on a les fortes pluies, avec l’apport d’eau douce et de terre, et le problème c’est qu’on rajoute une pression anthropique, donc une fréquentation accrue dans les lagons, en période estivale, beaucoup de crème solaire, du piétinement. On a aussi l’urbanisation des côtes, ce qui fait que l’on a une imperméabilisation des sols, ce qui fait que lorsque l’on a des précipitations, on a de l’eau chargée en sédiments et polluants qui arrive dans les lagons. On a tous les produits d’agriculture, les engrais, les pesticides, qui arrivent dans le lagon ».
Armand Daydé : « Il faut prendre conscience de la continuité terre-mer, de l’importance des bassins versants dans la survie des coraux. Quand vous avez une pluie, non seulement elle ne va pas pénétrer les sols et recharger les nappes, elle va partir en ruissellement, mais en plus les vitesses de circulation sont augmentée. Son pouvoir érosif augmente. Vous allez avoir un pic de crue très resserré, un volume plus important, une vitesse plus importante. Pour résumer, l’impact des pluies d’aujourd’hui dans les milieux urbanisés n’a plus grand chose à voir avec l’impact des pluies d’avant, dans des milieux arborés ».
Pour écouter la suite de l’interview, cliquez sur le podcast.
Episode réalisé par Sarah Cortier
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.